Côted’Azur Yvon Grosso : « Ilfaut gérerla région comme une entreprise » Y von Grosso, levice-président du Medef, appelle les candidats aux régionales àfairedavantage confiance aux entrepreneurs. Pourquoi le devraient-ils ? « Parceque notre cote depopularité parle d’ellemême : 85%des Français ont confianceenleur entreprise. Pourquoi les politiques seraient les seuls à ne pas croire en nous ? » Le chef de file des patrons azuréens invite aussi ses pairs à aller voter massivement. Qu’ils soient à la tête de start-up,d’entreprises artisanales,de PME, ETI ou grands groupes. Voter sans émotion avec le pragmatisme qui les caractérise au quotidien. Voter sans faire d’amalgame avec le national, en se concentrant uniquement sur le régional. À ses yeux, un seul candidatmérited’êtreélu : Christian Estrosi. Parce qu’il a le discours et les actes passés pour preuve de son engagement auprès des entreprises. DÉBAT ANIMÉ PARDENIS CARREAUX, CHRISTELLE LEFEBVRE « On se laisse dépasser par d’autres » Quel est votre diagnostic ? Il est celui de Cartes sur table pour une Région compétitive, ledocument travaillé au Medef Paca et àl’UPR pendant huit mois pour envoyer des propositions concrètes aux candidats. Notre photographie fait ressortir un nombre d’ETI insuffisant. Nous sommes à1,2 ETI pour mille entreprises en PACA alors que le national est à2,8. Les PME y innovent également moins qu’ailleurs. Leur taux d’innovation est à45,8% contre 51,2% aunational. Un comble pour qui compte des technopoles comme Sophia… Les Alpes-Maritimes sont motrices en matière d’innovation, mais toutes les régions sont en compétition. Marne-La Vallée s’est emparée de la Silver économie, l’Anjou des objets connectés. Rhône-Alpes, Lille, Bordeaux sont très bien placées aussi. On se laisse dépasser. L’élan qui avait été donné avec Sophia n’a pas été assez soutenu par la Région. Quelles sont les autres faiblesses àenrayer ? Nous sommes insuffisants sur l’export, nous sommes la septième région française exportatrice etdans des volumes inférieurs àlamoyenne nationale. Il faut impérativement rattraper la moyenne nationale et même la dépasser. C’est un enjeu majeur. Tout comme faire face àlaconcurrence internationale en matière detourisme. Il faut que nos visiteurs trouvent une offre àlahauteur en PACA. Nous avons des besoins de mise àniveau des équipements, deformation des personnels. Là-aussi, il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers. Il faut faire évoluer les structures. Le transport reste un cheval de bataille ? Ça reste une difficulté majeure. Avec plus de sept jours passés dans les bouchons par an àNice, dix àMarseille. Un réseau ferroviaire inadapté. « LeFront n’apas un programme adaptéauXXI e siècle » Que craindre d’une Région Front national ? Une économie propulsée vers l’arrière. Leur programme n’est pas adaptéauXXI e siècle. Prenez l’âge de la retraite. Le Front veut le repasser à 60 ans. C’est accélérer la faillite du système par répartition. On sait très bien que les caisses seront vides àpartir de 2020 et qu’avec l’allongement de la durée de vie, l’âge de la retraite doit remonter.Ou il faut un autresystème. Que pensez-vous de leurs propositions pour les TPE ? C’est du discours cosmétique. Et l’augmentation du smic ? On adéjà le smic le plus élevéd’Europe. Une augmentation de 200 € a un coût de 20 Mds €. Insupportable par notre économie. C’est contreproductif.C’est accélérer notredéclin économique. La sortie de l’euro ? C’est vouloir l’isolement de la France. C’est revenir à une monnaie de singe. Peut-on se passer des crédits européens ou des appels d’offres européens. Nombre d’entreprises de PACA prospèrent grâceaux marchés européens. Comment continuer à y prétendre avec une telle politique de repli sur soi. Que les électeurs aient de la mémoire. Qu’ils se souviennent de l’état dans lequel le Front aplongé Toulon quand il en apris les manettes. Les investissements ont cessé. « Parvenir à co-construire » Quel contrat régional proposez-vous ? On demande d’abord aux candidats de fairedela politique autrement. De la faire avec nous. De nous faireconfianceetdemieux nous concerterpour prendredes décisions sur les investissements àfaire pour le développement économique. Quelle est l’ambition ? Obtenir un guichet unique du financement regroupant public et privé. Ça rationalise les dépenses publiques. Fin du millefeuille qui égare le demandeur.Ça donne une vraie visibilité des compétences de la Région. Il faut aussi créer un pôle d’experts territoriaux qui metteles problématiques sur la table et amène des solutions. L’avenir est àlacoconstruction. Il faut faire de l’intelligenceajoutée. Quelle est l’urgence ? Repenser la fiscalité et la répartition des investissements. Paca est la 18 e région sur 22 en matière de dépenses économiques. La ligne pour l’aménagement du territoire et pour l’économie vient après tout le reste. C’est insensé. Il faut adopter une culturedurésultat. Mesurer ce que l’ont fait. En d’autres mots,gérer la région comme une entreprise. (Photo Frantz Bouton) « Unseul programme, celui d’Estrosi » Quel candidat a votre soutien ? Nous avons regardé l’ensemble des professions de foietelles parlent toutede l’entreprise. C’est déjà une bonne chose.Après,ilya en parler et transformer en action. Et là, un seul programme économique fait la différence. C’est celui de Christian Estrosi. Parce qu’il a les arguments pour demain et les preuves de ce qu’il a déjà engagé. Sur quel critère jugezvous les programmes ? Sur les preuves et sur leurs propositions en terme de fiscalité, d’apprentissage, d’aménagement de territoire, de transport et d’emploi. On aencore beaucoup de progrès à faire. Les chiffres de Paca sur l’emploi sont durablement mauvais. Le chômage (11,6% au troisième trimestre 2014) reste supérieur à la moyenne nationale. Vous estimez que la politique menée par la majoritésortanten’est pas satisfaisante ? Elle ne l’est pas pour l’emploi mais elle ne l’est pas davantage en matière nice-matin Mardi 1er décembre 2015 C’est dit Comment passer des propositions aux actes ? En dialoguant réellement. L’entreprenariatetle politique sont deux mondes qui vivent en parallèle. L’amateurisme dont ont fait preuveles élus ces dernières années adécrédibilisé toutela classe politique. Là où nous,entrepreneurs, bénéficions d’un capital confiance. Cesélections sont une opportunitéà ne pas laisser passer. Il faut que la région soit présidée par un homme qui parle le même langage que le nôtre. Parce que nous ne pouvons continuer dans une région qui ades problèmes d’endettement et de gestion. d’investissement. Avec les pouvoirs élargis qui seront les siens,laRégion doit pouvoir contrebalancer la politique qui va perdurer au national au moins jusqu’à la Présidentielle. Tous les candidats font des propositions pour l’entreprise… Oui, mais un seul en a l’expérience. L’électeur peut juger sur des éléments factuels. Un exemple ? Christian Estrosi aété ministre de l’Industrie. Il a multiplié par trois le crédit impôt recherche,ce qui est important dans une région comme la nôtre où la R&D est très présente. Ces crédits attirent aussi les entreprises étrangères créatrices d’emplois : elles sont 1775 sur le 06 et emploient 30000 personnes. Cescinq dernières années,nous avons eu 120 nouvelles implantations,qui ont apporté 30% d’emplois supplémentaires. Christian Estrosi a aussi impulsé le livre blanc de l’Industrie et l’éco-vallée, qui est la premièreOIN en matièred’environnement durable. Il alesens de l’entreprise. |