France M ard i Partout en Europe,des forces politiques sont à l’œuvre pour réclamer plus de décentralisation, d’autonomie, voiremême l’indépendance pour certaines régions. Ils feraient bien d’examiner le contre-exemple de la Belgique et l’impuissance d’un gouvernement miné par les régionalismes. Face aux grandes menaces,qu’elles soient liées au terrorisme,aux accidents industriels ou environnementaux, aux catastrophes naturelles,seuls des États forts peuvent déployer les moyens et la logistique nécessaires. Me revient en mémoirele naufrage du pétrolier Prestige au large des côtesdelaGaliceennovembre2002. J’étais alors ministredel’Ecologie. Prévoyant que le fuel viendrait immanquablement polluer le littoral français,je m’étais rendue en Espagne pour presser les politiques de prendre les mesures indispensables. Le ministre de l’Environnement,Jaume Matas,m’avoua piteusement qu’il n’avait ni pouvoir ni argent. Quant au président de la région, Manuel Fraga Iribarne, qui avait le pouvoir et l’argent, il était soucieux de réserverses marges de manœuvre budgétaire à ses relais électoraux. Pour m’enfumer,ilpassa donc une heureàmeraconter sa dernière partie de chasse… Le 31 décembre suivant, le pétrole arrivait sur les côtes basques pour s’étendre jusqu’en Bretagne. En Belgique,un gouvernement central faible, parfois inexistant, et un pouvoir local clientéliste ont laissé s’installer à Molenbeek une plaque tournante du djihadisme qui alimente en assassins toute l’Europe. Aux tenants des forces centrifuges qui sapent l’autorité des États, aux angélistes qui pensent que le bien est toujours du côté du « terrain », aux autonomistes qui assurent que la solidarité est un vain mot, le message est clair et les leçons à méditer. Jeudi Le théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis est à une encablure du site qui a vu l’affrontement sanglant entreles forces de l’ordreetles terroristes le 13 novembre dernier.Décider d’aller assister àundeses spectacles est un acte citoyen, mais aussi l’occasion de constaterune fois de plus l’admirable vitalitédela vie culturelle de secteurs qu’on présente trop souvent sous le seul aspect misérabiliste. Ce soir-là, Molière et ses Femmes savantes régalent un public qui ritaux éclats devant les chimères de Bélise et les cuistreries de Trissotin. La mise en scène déjantée et baroque de Macha Makeïeff, directrice de la Criée de Marseille,donne à l’ensemble une réjouissante modernité. Alasortie, les jeunes d’un lycéese mélangent aux adhérents d’un club du troisième âge. Un vieux monsieur me remercie d’être venue.Interloquée,je lui réponds qu’il n’y avait nulle contrainteetque cettesoirée futmerveilleuse. Ilreprend : « Onasisouvent le sentimentd’être abandonné. On ne parle de nous que quand ça va mal.Vous savez, ici aussi, on aime Molière. » Il avait des larmes plein les yeux. Vendredi Impeccable cérémonie d’hommage aux victimes du 13 novembre dans la cour d’honneur des Invalides. Pas une fausse note. L’organisation est dense et sobre. Le discours du président de la République émouvant et pertinent. Le temps des polémiques est suspendu. Pourtant, on ne peut que constater et regretter que l’appel au pavoisement des habitations avec le drapeau tricolore n’ait été que très médiocrement suivi. Certes, il n’était pas facile de s’en procurer.L’argument est fallacieux. La vérité est que l’on ne rétablirapas des réflexes patriotiques en quelques jours sous le coup d’une émotion réelle mais inévitablement fugace. Ces réflexes ont étégravement endommagés : La Marseillaise était un chant d’oppression, les trois couleurs une expression colonialiste, la laïcité négociable,lalangue française un outil inadaptéàlascienceetàlatechnologie ! Il convient de ne pas refaireles mêmes erreurs que celles commises lors des manifestations du 11 janvier,présentées comme un moment d’uniténationale alors que des millions de Français étaient restés chez eux, partagés entrerejet et indifférence. L’amour de la France et de son drapeau est àreconquérir dans les familles,les écoles,les universités,les entreprises,les administrations. Cela prendra beaucoup de temps et jamais une cérémonie Azur Viager Votre spécialiste du viager sur les Alpes-Maritimes dès 60 ans Expertise gratuite Mille personnes empêchées d’entrer sur le territoire Venu inaugurer le marché de Noël àStrasbourg hier, Bernard Cazeneuve apassé en revue le dispositif de contrôle àlafrontière, soulignant sa totale efficacité A ccusé par la droite et le Front national d’avoir tardé àréagir àlamenace terroriste, BernardCazeneuve adéfendu, hier, le bilan du gouvernement tout en « assumant » sa fermeté face aux craintes à gauche d’une dérive de l’état d’urgence. Depuis la proclamation del’état d’urgence au soir des attentats de Paris et Saint-Denis ce sont « près de Signé Roselyne Le regard de Roselyne Bachelot sur l’actualité deux mille perquisitions qui ont déjà eu lieu sur l’ensemble du territoire national », permettant « 212 gardes à vue » et la saisies de 318 armes, a souligné le ministre de l’Intérieur en visite à Strasbourg. Et après la mise en place du contrôle aux frontières le 13 novembre dernier, « ce sont près de mille personnes qui ont été empêchées d’entrer sur le territoire national en raison du risque Marine Le Pen : « Ils ont attendu un massacre pour agir,pour réagir » La présidente du Front national (FN) Marine Le Pen a accusé le gouvernement de Manuel Valls,hier à Ajaccio, de « sombrer dans l’apathie et la communication stérile » dans la guerre contre les « terroristes islamistes ». Elle a aussi considéré, lors d’une réunion publique au palais des congrès de la cité impériale,que le président François Hollande,comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy sont « tétanisés par la réalité ». « Ils ontattendu un massacrepour agir,pour réagir »,adéclaré M me Le Pen devant quelque 400 personnes agitant des drapeaux corses et français,après avoir observé une minute de silence à la mémoire des victimes des attentats du 13 novembre. « Depuis des années,nous tirons la sonnette d’alarme et ils sont obligés de reconnaître que nous avions raison »,aajoutélaprésidenteduFN. que ces personnes pouvaient représenter pour l’ordre public et la sécurité dans notre pays », atenu àpréciser le locataire de la place Beauvau. Au total, « cesont près de quinze mille policiers, gendarmes et douaniers qui sont mobilisés sur l’ensemble de nos frontières, et notamment sur la frontière septentrionale » dans le cadre de ces contrôles, a poursuivi le ministre, qui visitait un point de contrôle à la frontière franco-allemande. Un dispositif prévu pour durer Le but de ces contrôles est de « permettre, dans le cadre àlafois de l’organisation de la COP 21, mais aussi du niveau de menace terroriste très élevé auquel nous sommes confrontés, de conforter la sécurité des Français et de procéder aux interpellations qui sont nécessaires », aajouté le ministre. Il a par ailleurs réitéré ce qu’il avait annoncé à ses homologues européens lors d’une réunion « L’amour de la France et de son drapeau est à reconquérir. » Hier àStrasbourg, une simple inauguration du marché de Noël est devenue une revue des troupes. (Doc France 3) à Bruxelles, à savoir que le contrôle aux frontières françaises serait maintenu « aussi longtemps que la menace terroriste subsistera ». 04 93 38 04 44 www.Ie-viager.fr En bref Mortdugrand metteur en scène Luc Bondy Le metteur en scène Luc Bondy [photo EPA],habitué des plus grandes scènes européennes et directeur d’un des plus prestigieux théâtres français,le Théâtredel’Odéon, est décédé, hier, à Paris àl’âge de 67 ans,après avoir été confronté toute sa vie à la maladie. Né en 1948 àZurich, fils d’intellectuels juifs d’origine allemande et austro-hongroise,élevéen Suisse et en France, il a débutésacarrièreen Allemagne,adirigé la célèbre Schaubühne de Berlin et le Festival de Vienne pendant douze ans,avant de revenir à Paris il y a trois ans prendre la direction de l’Odéon- Théâtredel’Europe. Ce petit homme au regard vif ne se promenait jamais sans un livre, en français ou plus souvent encoreen allemand. Parfait bilingue, il avouait ne plus savoir dans quelle langue il rêvait. d’hommage,siréussie soit-elle,n’y parviendra. Samedi J’ai une fois de plus l’impression qu’on nous prend pour des imbéciles. Le président de la région Ile-de-France a indiqué qu’en raison de la Conférenceclimat les transports en commun seraient gratuits mais le préfet de police conseille de ne pas les prendre ! Allez comprendre. Le ministère de l’Intérieur nous apprend que 30 000 policiers vont contrôler les frontières et 12 000 assumer la sécurité aux alentours du site du Bourget où se tient cette fameuse COP21. Il reste à espérer que les terroristes seront convaincus par les arguments des experts du réchauffement climatique et vont remiser leurs funestes projets. Obama arriveavec plusieurs voitures blindées de sept tonnes chacune et nos routes n’y résisteront pas. Les palaces où sont logés les VIP se transforment en camps retranchés et le commerce de cette première semaine de décembre se met àl’arrêt sur Paris. Il n’est pas difficile de supputer que les 147 M € avancés par la communication officielle pour ce gigantesque raout ne sont que calembredaines. Catastrophe écologique,gaspillage inouï, prise de risquesinconsidérée,cetteconférenceclimat n’affichera que des décisions en trompe-l’œil entreaccord sans portéeréelle et promesses de financement avec un argent que nous n’avons pas. Qui peut croire une minute que l’avenir de la planète aurait été en jeu si l’on avait pris la seule décision sensée : supprimer cettefichue COP21… Si cesbeaux messieurs et dames qui gouvernent sont convaincus de l’urgenceclimatique,ladémarche écologique est simple : rester chezeux et agir ! |