Face aux lecteurs Marcus Miller : « La France C’est un géant du jazz. Qui asouvent accompagné Miles Davis, Aretha Franklin, Claude Nougaro. Il continue de collaborer avec Al Jarreau. Stevie Wonder lui promet d’enregistrer avec lui en studio. Comme tous les grands, Marcus Miller reste étonnamment accessible.Les lecteurs qui l’ont entouré hier,lors d’une rencontre au siège de Nice-Matin,peuvent en témoigner : cet artiste sait ajouter le charisme au talent. Son feutre noir vissé sur la tête, ilrépond –enfrançais ! – avec passion. Déroule mille anecdotes sur la Ferrari de Miles ou sur ce fameux chapeau qui lui asauvé lamise le jour où, sortant de sa douche,il a ouvert imprudemment au garçon d’étage qui tambourinait à sa porte. Ce soir, Marcus Miller joue àl’opéradeMonte-Carlo. Le festival de jazz de Monacoy a été ouvert hier par Selah Sue. TEXTES : ALAINMAESTRACCI ET FRANCK LECLERC PHOTOS:FRANTZ BOUTON Quel est votre lien avec la France ? C’est une longue histoire. Je suis venu pour la première fois avec Miles Davis, qui lui-même avait un rapport très fort avec votre pays. J’ai découvert la France à travers son regard. Il m’aparlé de ses amis, de JulietteGréco, m’afait découvrir Antibes. Si bien que j’ai l’impression de prolonger ce lien. Une rumeur veut que j’habitedans le sud de la France:c’est faux. Je vis en Californie. Mais je viens deux, trois fois dans l’année.C’est comme mon deuxième chez moi. Si bien que j’ai décidé d’apprendre le français. Je pratique un peu, à Los Angeles. Vers 1heure du matin, quand tout le monde abien bu… (rires) Une heure d’un échange amical,et dans la langue de Molière, avec un très grand du jazz. Et des lecteurs (ainsi qu’une lectrice, Maritsa) visiblement heureux d’avoir rencontré un musicien qu’ils admirent, pour certains d’entre eux, depuis 25 ans. (Photos Frantz Bouton) « J’admire le courage du peuple français » Bientôt un pied-à-terre sur la Côte ? Je viens de jouer en Angleterre, en Suisse,aux Pays-Bas. C’est très cool, d’êtreenFrance ! Oui, je pourrais y vivre. Je vais en parler àmafemme ! Aujourd’hui, le pays est en deuil… C’est horrible.J’ai souvent joué au Bataclan. J’ai publié un message sur Facebook car il était très important, pour moi, de m’associer à ce moment très spécial.Je dois dire que j’admire cetélan de la population pour quela viecontinue,jusqu’à la terrasse des cafés. C’est un « statement » très puissant. Un beau témoignage du courage et de la volonté des Français. 10 e Monte-Carlo Jazz festival Melody Gardot. (Photo Patrick Clémenté) Le Monte Carlo Jazz Festival se poursuit jusqu’au 6décembre. Ce soir c’est donc Marcus Miller qui en sera lavedette. Prochain rendez-vous : le 3 décembre avec Mario Biondi et Gregory Porter. Après avoir longtemps chanté dugospel, dans des chorales bien entendu, Porter sort unpremier album en 2010, Water. C’est le début de la gloire… Le vendredi 4 décembre : Hugh Coltman et Paolo Conte. On ne fera àpersonne l’injure deprésenter Paolo Conte, un habitué de la Principauté. Samedi 5 décembre : Kyle Eastwood et Melody Gardot. Avec Currency of Man, son dernier album sorti cette année, Melody propose un style mélangeant la soul, leblues, lejazz et le funk. Enfin le dimanche 6 décembre : Daby Touré et Barbara Hendricks et son blues band. En plus de chanter divinement bien, Barbara est une belle personne, une belle âme (soul) comme on dit en jazz ! Maritsa Kloc, Cannes « Je suis ravie de l’avoir rencontré. Étant chanteuse de jazz, c’était pour moi un momentimportant.Ila travaillé avec Claude Nougaro, Aretha Franklin, Al Jarreau, des gens que j’adore. Alors c’était vraiment fantastique, de pouvoir lui parler. Je remercie vivement Nice-Matin pour cetteinitiative. » « J’ai vu Michael Jackson et je me suis mis àbosser » « Mon père étant pianiste, j’ai pris mes premiers cours avec lui quand j’avais 4ou 5ans. Un peu plus tard,j’ai étérepérépar un professeur qui m’aappris la clarinette et le saxophone afin que je puisse choisir par la suite. J’ai continué jusqu’à l’université. Mais comme j’avais découvertentretemps la soul,je m’étais initié tout seul à la basse électrique. Comme je suis très curieux, je pratique tous les instruments à clavier, mais également le hautbois, Ce qu’ils en pensent Christophe Messalti, Nice « Déjà, je suis très impressionné par le niveau de français de Marcus Miller,ce qui apermis d’avoir un échange rapide et direct. Et ce qui apparaît tout de suite, c’est sa générosité. C’est quelqu’un qui ne met aucune barrière, contrairement à la plupartdes stars américaines. J’étais très content d’être là. » nice-matin Samedi 28 novembre 2015 la guitare, la contrebasse… En fait, quand mes potes allaient au gymnase pour jouer au basket,je passais mon temps dans ma chambre, sur mes instruments. Stevie Wonder a eu une grande influence sur moi. Et Sly, un autrede mes héros. Mais c’est en voyant Michael Jackson que j’ai décidé d’en faire mon métier.Il avait 10 ans,moi aussi. J’ai réalisé qu’il n’était pas obligatoire d’être adulte et je me suis vraimentmis à bosser. » Philippe Le Gall, Menton « C’était un grand moment. J’ai trouvé Marcus Miller super-sympa. Une belle personne, telle que je l’attendais. Quelqu’un de très ouvert, de très humain, d’une grande gentillesse. Qui, en plus,nous a fait le plaisir de s’exprimer en français. Ce n’est pas tout le monde qui le fait. C’est mon idole ! » I |