Le Fait du jour LesAzuréens pavoisent un peu mais pas trop Ce n’était pas le raz de marée bleu-blanc-rouge souhaité par le gouvernement. Mais quelques Azuréens ont toutefois rendu hommage aux victimes du 13 novembre en arborant le tricolore L e8janvier dernier, et les jours qui ont suivi, spontanément, des dizaines de milliers de personnes étaient Charlie. Un peu partout en France, aux balcons, dans les vitrines des commerces, sur des t-shirts : « Je suis Charlie » écrit en lettres blanches sur fond noir. Hier, jour d’hommage national aux 130 victimes des attentats du 13 novembre, les Français étaient invités à afficher le drapeau tricolore. À pavoiser de bleublanc-rouge leurs maisons. Leurs balcons. Tous les moyens étaient bons. À partir du moment où le symbole de l’union nationale qui prévaut aujourd’hui était affiché. Initiatives éparses Or,cenefut pas vraiment le cas. Un peu partout de Menton àMandelieu, les initiatives furent plutôt éparses. Quelques drapeaux et banderoles dans le quartier de l’Ariane, à Nice, chez Georges Trova : « Pourquoi, je ne sais pas. Moi et mes deux voisins on a mis quelques banderoles. Mais nous sommes bien seuls. Les gens ont-ils peur ? Ils se sentent pourtant concernés par ce qui est arrivé. « Une seule couleur différencie nos deux drapeaux ». Dublanc àla place du jaune. Stéfan De Faÿ est consul honorairedeRoumanie, à Nice. Quartier Sainte-Marguerite où ce passionné de photos réside, le drapeau français était de sortie hier. « C’est tout à fait logique. D’habitude, j’accorde une préférence au drapeau de mon pays. Mais je trouve tout à fait normal de mettre en avant le bleu-blanc-rouge en ce jour d’hommage national ». Alors hier, dès 8h30, il s’est attelé à faire flotter bien haut les couleurs de la République française. « Étonnant que si peu de personne s’en soucie » Au balcon de la maison qui surplombe la plaine du Var, M. le consul déploie les drapeaux achetés la veille. « Jetrouve étonnant que si peu de personne s’en soucie. À partquelques balcons alentours… Même le grand chantierencontrebas » –dit-il en désignant la construction de la voie de 40m,ndlr – « personne n’a pensé à mettre un drapeau en ce jour ». Surtout que Stéfan De Faÿ sait de ÀMouans-Sartoux, quelques drapeaux sont affichés. Au Cannet, un commerçant primeur aégalement montré son soutien en sortant le sien. ÀGrasse, les musulmans ont souhaité marquer leur solidarité etleur attachement àlaNation en faisant flotter les couleurs de la France sur la mosquée de la ville. ÀMenton, la mairie,s’est illuminée de bleu, blanc et rouge,tout comme le musée Cocteau. (Photos V. B., F.C. etX. D.) « Les Roumains solidaires avec la France » Au balcon de sa maison dans le quartier Sainte-Marguerite àNice, Stéfan De Faÿ, consul honoraire deRoumanie, adéployé le drapeau bleu, blanc, rouge. (Photo Franz Chavaroche) C’est sûr.Ils ont été choqués. Mais quand il s’agit de sortir le drapeau, plus rien… » Et le reste de Nice n’échappe pas àlatendance. Même si chez Azur Fête, Kelly avules ventes s’envoler ces deux derniers jours : « 500 en 48 heures, c’est très rare. On a même dû faire travailler notre couturière en urgence pour répondre à la demande ».Et pourtant on ne peut pas vraiment dire que la capitale azuréenne s’était parée de bleu, de blanc et de rouge. À Menton et Antibes pas mal de commerçants ont joué le jeu. Affichant notamment le drapeau frappé de la tour Eiffel « Peace and love » distribué hier dans Nice-Matin. À Cannes aussi les principaux vendeurs de drapeaux étaient en rupturedestock hier.Mais pas de Croisette à l’unisson pour autant. Si ce n’est sur le fronton du Palais où un gigantesque drapeau rappelle l’hommage aux victimes. « J’aime mon pays, mais j’ai peur des amalgames avec le Front national », raconte Yoannun lycéen cagnois. Peut-être un élément de réponse. GUI. BERTOLINO guibertolino@nicematin.fr quoi il parle quand on évoque l’union nationale. « Même si cela n’a rien àvoir,lepays dont je suis originaire a été frappé par un terrible accident cette année. Le 30 octobre dernier, dans une boîte de nuit, plusieurs dizaines de personnes, des jeunes qui assistaient à un concert de rock, sont mortes. Cette tragédie a provoqué une onde de choc dans mon pays. Et tous les Roumains ont affiché le drapeau national en signe de contestation. Car chez nous, c’est la corruption qui était dénoncée. Tout le peuple a demandé des comptes au gouvernement ». Au Bataclan, deux ressortissants roumains ont succombé sous les balles des assassins : « Ciprian Calav, 32 ans. Et sa petite amie, Lacrimioara Pop, 29 ans. Tous deux habitaient Paris. À Nice, en l’église orthodoxe roumaine, une collecte avait été organisée pour les familles il y a deux semaines. Mercredi, ce sera la fête nationale de Roumanie.Une cérémonie est organisée au Centre universitaire méditerranéen. Il y aura une minute de silence en leur souvenir ». GUI. B. |