Nice Eurosud publicité : 04.93.18.70.00 Rédaction : 15-17, rue de la Liberté -Tél. 04.97.03.24.50 -agencenice@nicematin.fr « L avie continue ! » Patronne du magasin « La Poule rousse » dans le Vieux-Nice, Pasquale Hattemberg tire lasonnette d’alarme. Le mois de novembre a beau être de moins en moins bon depuis 2012 –selon les chiffres du Comité régional du tourisme –, la frilosité des clients depuis les attentats de Paris pourrait bien devenir dangereuse pour le commerce niçois. Certaines enseignes risqueraient même de fermer,selon elle, en l’absence d’un redémarrage de fréquentation. « Lasymboliquedes attentats touchait les lieux festifs. Ces derniers ont été soutenus en priorité mais on aoublié les commerçants. » Aussi Pasquale Hattembergenappellet-elle àlasolidarité des consommateurs locaux. « Ilest légitime que les gens aient peur mais il faut les réinciter àsortir.C’est une forme de résistance au terrorisme.Etsans commerçants, il n’y a pas de ville… » Les hôteliers se disent « peu impactés » Dans les hôtels niçois, le contrecoup des attentats de Paris ne se fait pas tellement sentir. « Nous sommes dans une période hivernale où il yapeu de réservations de toute façon, développe Michel Tschann, président du syndicat des hôteliers de Nice Côte d’Azur. La logique veut donc qu’il yait peu d’annulations. Peut-être 4à5% ». L’hôtelier précise qu’une baisse de la fréquentation asurtout été constatée au lendemain même des attaques terroristes, mais pas tant pour des questions sécuritaires. Plutôt en raison de suspensions partielles du trafic aérien. Pour Michel Tschann, les répercussions négatives ont clairement été évitées àNice. « On continue à avoir des réservations ; dans l’immédiat ce n’est pas une catastrophe », explique-t-il. Àplus long terme, il est àcraindre, selon lui, que les touristes japonais annulent leurs voyages. « Ils ont des législations très contraignantes et surtout, ils ont peur de tout. Mais àl’inverse, le soudain rapprochement franco-russe aura des retombées immédiates ». Michel Tschannajoute avoir été très touché par « l’élan de solidarité » qui asuivi les tragiques événements. « Nous avons reçu beaucoup de messages très gentils de nos contacts et de nos partenaires. Ils ont conscience que la France a payé un lourd tribut ». L’hôtelier niçois estime pourtant que le reste du monde doit désormais « joindre la parole aux actes ». « Ilfaut que le soutien ne soit pas uniquementmoral. Le vrai soutien, c’est d’acheter du vin français. De venir en France ». Maintenant plus que jamais.\I\\I YldEll l'ICIERE Fondée en 1947 Philippe et Caroline VAUDOIS Spécialistes - Conseils en Viager 1, place Masséna - NICE 04 93 888 222106 07 21 41 45 www.viagerunionfonciere.com Commerces:l’état d’urgenceéconomique ? Plus d’une semaine après les attentats de Paris, les commerçants niçois déplorent une baisse considérable de leur chiffre d’affaires, malgré la présence de touristes étrangers La résistance, « c’est aussi faire tourner l’économie », plaident les commerçants niçois. (Photo Frantz Bouton) Susciter de l’intérêt Dans la boutique d’en face, le magasin d’équitation « Tango », Norbert Darmon signale une baisse réelle de ses ventes. « Les gens circulent moins, c’est beaucoup plus calme qu’à la normale. On ne peut compter que sur les touristes pour nous sauver. » Afin de combattre cette fatalité, le commerçant mise aujourd’hui sur son site internet. « Jevais chercher les clients puisqu’ils ne viennent pas à moi. Il faut susciter de l’intérêt par tous les moyens. » Depuis samedi dernier,Maria Audoly,responsable du magasin de prêt-à-porter « Per Lei », rue Pastorelli, a quant à elle décidé de solder certains articles. Histoire de remotiver coûte que coûte les gens à acheter. De les pousser à s’arrêter dans les petites enseignes, boudées autant que les L’office du tourisme confiant « Iln’y apas de gros changementdepuis les attentats de Paris, note-ton àl’Officedutourisme de Nice.Aucun effetanxiogène n’est àsignaler ».Quelques personnes sont bien venues demander si le Carnaval aurait bien lieu ou si les manifestations du premier week-end postévénements étaient maintenues mais en règle générale « les visiteurs vivent comme d’habitude ».Etd’ajouter : « Labonne nouvelle, c’est qu’il n’y apas de nouvelles ». grands centres commerciaux. « Il y a une véritable psychose qui me paraît exagérée, justifie-t-elle. C’est précisément quand il se passe quelque chose que la sécurité est renforcée. Alors vivons, montronsleur que nous n’avons pas peur. » Rue Masséna, généralement noire de monde, le patron du « Kentucky », Frédéric Schouver, se montrebeaucoup plus pessimiste. Démuni face à la situation. « Nous avons vécu une coupure nette et précise le samedi 14 novembre. Ce jour-là, c’était le désert de Gobbi. Les trois seuls clients à être venus s’étaient perdus. », Ironise-t-il. Le gérant estime à50%la baisse de son chiffre d’affaires depuis les attentats. « Je ne crois pas au « tout va bien », le contrecoup va être long. L’insouciance va se réinstaller mais je vois mal des queues interminables dans les grands magasins d’ici quelques semaines. » « Jesuis Nice, pas Paris » Même le cours Saleya, théoriquement temple de la consommation, n’est pas épargné. À la brasserie des Ponchettes, on pointe ainsi du doigt une baisse de 25 à30% des recettes pour cette période parrapportàl’an dernier. « C’est vide depuis dix jours, détaille Stéphane Jouron, le responsable. Il faut redonnerenvie de sortir mais dans un tel état de terreur on ne peut rien faire. » Il précise que la désaffection des gens pour les lieux derestauration n’est pas sans conséquences. Son fournisseur de café accuse ainsi une baisse de 35% de ses bénéfices depuis une semaine. En cause : les commandes plus modestes que passent désormais ses clients. Stéphane Jouron tient malgré tout à tempérer les choses. « Il ne faut pas tout mettre sur le dos des attentats. C’est un climat général. Les gens sont moroses. » Sa solution pour changer la tendance ? Se recentrer sur le local. « Jene suis pas Paris, moi, je suis Nice. Nous avons vécu ces derniers jours un excès de patriotisme. Vivons désormais un excès de joie niçois ». ALICE ROUSSELOT arousselot@nicematin.fr Les musées boudés Avec 6145 entrées du 9au15novembre et 3692 entrées la semaine dernière,les musées et galeries de la ville de Nice ont subi une baisse globale de 40% de leur fréquentation depuis les attentats,rapporte la Direction de la culture.Les plus impactés ? Le musée Matisse et le Palais Lascaris,tous deux en baisse de 56% de leur fréquentation. Le MAMAC accuse également le coup avec une baisse de 30%. |