les sorties Cinéma ÀBoston aussi, la guerredes mafias STRICTLYCRIMINAL De Scott Cooper(USA). Avec Johnny Depp, Joel Edgerton et Benedict Cumberbatch. Durée : 2h02. Genre:film de mafia. Notreavis : ★★★ L’histoire Dans le Boston des années soixante-dix, un agent du FBI convainc un mafieux irlandais de collaborer avec lui afin d’éliminer leur ennemi commun : la mafia italienne. C’est une alliance contrenature qui dégénère rapidement et permet au mafieux d’échapper aux autorités, de consolider son pouvoir et de devenir l’un des gangsters les plus impitoyables et les plus puissants de l’histoire de Boston. Notreavis Pour la traduction littérale, il faudra repasser.Pour le spectateur passant au guichet, sera-t-il plus évident de réclamer un ticket pour Strictly Criminal plutôt que pour Black Mass, on demande à voir. Sempiternel casse-tête de l’adaptation des titres originaux.… L’affaire se corse ici parce Rare,un film guatémaltèque IXCANUL De Jayro Bustamente (Guatemala). Avec Maria Mercedes Croy, Maria Telon et Manuel Antun. Durée : 1h31. Genre : drame rural exotique. Notre avis : ★★★★ L’histoire Une jeune Maya vit avec ses parents dans une plantation de café sur les flancs d’un volcan au Guatemala. Elle voudrait échapper àson destin, au mariage arrangé qui l’attend. La grande ville dont elle rêve va lui sauver la vie. que ce thriller s’ingénie tout du long à brouiller les pistes du traditionnel film de mafia. La guerre entre clans, la corruption du monde politique, les liens de la famille, la trahison des élites, l’infiltration des gangs, tout ça revient rituellement dans un cinéma musclé à la sauce hollywoodienne. C’est du classique, selon un modèle de mise en scène et de narration que Scott Cooper semble avoir Notre avis Un Oscar pour un film guatémaltèque. Après l’Ours d’Argent décroché au mois de février àBerlin, pourquoi pas le sacrelors de la prochaine remise des statuettes… Ce serait une première, pour saluer un mélodrame d’une authenticité poignante. Àla fois documentaire nourri d’un réalisme radical et hymne à la liberté de l’amour. Parce que malgré le poids des contraintes et le carcan des coutumes, la jeune Maya, campée avec force par Maria décalqué en visionnant le répertoire. Ce qui vaut à Johnny Depp, reprenant le personnage interprété par Jack Nicholson dans Les Infiltrés, d’en faire des caisses dans le registre de la mimique. Mais il n’est pas le seul, il embarque toute l’équipe du générique dans des compositions tranchées et surjouées. Pourtant cette emphase fonctionne àplein. Parce qu’elle est au service d’une galerie Mercedes Coroy entre révolte et résignation, veut croireen un destin qu’elle saura se fixer. Lamise en scène de Jayro Bustamante, qui signe ici son premier film de bout en bout intrigue, étonne et surprend. Sans jamais se départir d’une vive émotion. À découvrir.C. R. de personnages qui s’affirment à travers cette façon de pratiquer l’outrance dans les rapports qui se nouent entre eux. Chantage, menace, sentiment, magouille, c’est la fuite en avant pour finalement céder à un destin inéluctable. Dans une course éperdue dont chacun connaît le terminus. Y compris le spectateur.Cequi ne l’empêche pas de prendresapart de plaisir.C. R. Notre coup de cœur Maman e(s)t Pattie 21 NUITS AVEC PATTIE D’Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu (France). Avec Isabelle Carré, Karin Viard, André Dussollier. Durée : 1h55. Genre : comédie érotique. Notre avis : ★★★★ L’histoire Au cœur de l’étépyrénéen, Caroline (IsabelleCarré), parisienne et mèredefamille d’une quarantaine d’années,débarque dans un petit village de montagne. Elle doit organiser dans l’urgenceles funérailles de sa mère(Mathilde Monnier), voyageuse volage, avec laquelle elle n’avait plus de relations. Au village, Caroline est accueillie par Pattie (Karin Viard), qui s’occupait de la maison de sa mèreenson absenceet qui n’aime rien tant que raconter ses aventures sexuelles avec les hommes du coin. Alors que toutelavallée se préparepour les fameux bals du 15 août, le corps de la défuntedisparaît mystérieusement et un inconnu célèbre(André Dussolier) arrivepour l’enterrement… Notreavis Quintessenceducinéma des frères Larrieu, 21 Nuits avec Pattie synthétise tout ce qui était en germe dans leurs films précédents (Peindreoufairel’amour,LeVoyage aux Pyrénées,L’Amour est un crime parfait…). On yretrouveles ingrédients en « isme » qui en font la saveur particulière(régionalisme,naturalisme,érotisme, surréalisme…), condensés dans une comédie éroticopolicièreadmirablement serviepar des comédiens en verve : KarinViard, dans un rôle déluré déjà rodé avec Lolo, le film de Julie Delpy sorti récemment, Isabelle Carré en jeune femme àlalibido en berne que la fréquentation de Pattie et la chaleur de l’étévont réveiller,Denis Lavant en idiot du village obsédé sexuel, Mathilde Monnier en fantôme maternel fugueur et dansant et André Dussolier en simili Le Clezio, possiblement nécrophile… Tout ce petit monde vit, mange,danse et baise avec entrain dans ce « songe d’une nuit d’été » aussi déluré dans le texteque chastedans les images. Pour ceux qui se demandaient encoreoùvoulaient en venir les Larrieu, la réponse est dans 21 Nuits avec Pattie. PH. D. ♣ Navet ★ Médiocre ★★ Moyen ★★★ Bon ★★★★ Excellent ★★★★★ Chef-d’œuvre (Photos production) Malick en panne d’inspiration KNIGHT OF CUPS De Terrence Malick (USA). Avec Christian Bale, Cate Blanchett et Natalie Portman. Durée : 1h58. Genre : drame entre rêve etréalité. Notre avis:★ L’histoire Un auteur de comédies installé à Santa Monicaaspireàautrechose,sans savoir réellement quoi. La mort de l’un de ses frères le hante. Son autrefrèreest au plus bas,tous deux se retrouvent à Los Angeles pour tenter de reprendre pied. Notreavis Deux ans de montage. Les producteurs de TerrenceMalick s’en arrachaient les cheveux, mais les premiers spectateurs des Moissons du ciel au Festival de Cannes ont tout de suitesaisi le pourquoi du comment. Exigeant, méticuleux, perfectionniste, il est le plus tatillon des metteurs en scène. Capable nice-matin Mercredi 25 novembre 2015 II de disparaître pendant vingt ans sans donner signe de film, de 1978 à1998 ! Mais à ce rythme-là, sa filmographie promettait de tenir en quelques titres seulement. Et de film en film, il s’est rendu à l’idée de faire son métier comme ses collègues. D’accord,Woody Allen fera toujours la course en tête avec son film annuel,mais Malick réalise qu’il peut travailler vite et bien. Au point de livrer quatre longsmétrages en seize ans,dont La Ligne rouge Ours d’or à Berlin et L’Arbre de vie Palme d’or àCannes. À la longue pourtant, cettecadencenelesertpas. Comme si son discours s’était vidé. Il est toujours le cinéaste avec lequel il est bon de travailler.Christian Bale,Cate Blanchett, Natalie Portman, Brian Dennehy ou Antonio Banderas,entre autres stars,on se bouscule face à ses caméras. Mais pour quoi faire ? Une pluie d’images autour de ses obsessions,et une divagation hermétique dans un monde postapocalyptique. Le tout aux cadences d’une voix-off qui ne fait rien pour nous éclairer.C. R. |