Néoplanète n°9 jui/aoû 2009
Néoplanète n°9 jui/aoû 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°9 de jui/aoû 2009

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Kel Epok Epik

  • Format : (200 x 270) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 78,8 Mo

  • Dans ce numéro : Bixente Lizarazu planche sur l'écologie.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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[s’engager] La sortie de votre livre (1) a été boycottée par certains médias. Vous attendiez-vous à ces réactions ? Je ne suis ni surpris ni désarçonné. La tauromachie est un business. Ils défendent leur fric, moi je continue ma route d’écrivain. Et l’on ne boycotte que les écrivains qui font leur métier d’écrivain. Les auteurs inoffensifs n’ont pas de souci avec les censeurs : on les laisse profiter et pulluler. Pourquoi cet assaut contre la corrida ? Parce que j’aime la beauté, la poésie, la solitude, les taureaux, les ours, la neige, le vent, la vie. Et la corrida pue la mort. Il faut en finir avec ce spectacle cruel qui arrache un animal à la paix paradisiaque des prairies et abaisse l’homme. Je suis contre la corrida parce que j’aime le taureau et parce que j’aime l’homme. Avez-vous, à travers la dureté des mots à l’égard du torero, voulu traduire la douleur du taureau ? Absolument ! Et, ce faisant, je n’ai fait que respecter les règles du pamphlet. Pas de pamphlet sans violence, outrance, ni insulte. Insulter signifie « faire assaut contre ». Ce livre est donc une charge contre le torero, Christian Laborde : un poète dans l’arène Parce ce que la protection de l’environnement passe aussi par la défense des animaux, Christian Laborde, dans « Corrida, basta ! », cogne le torero et les aficionados et rend hommage aux majestueux taureaux. Un texte saignant sur un sujet qui l’est tout autant… Propos recueillis par Stéphane Aitaissa tueur en série couvert par l’article 521-1 du code pénal. Vous allez plus loin que la cruauté de la corrida en dévoilant notamment l’origine de ce spectacle… Il y a la cruauté et il y a le cirque. La corrida, c’est le cirque du sang. Rien à voir avec l’Antiquité, la religion antique, comme le prétendent les aficionados. Dans l’Antiquité, on pouvait sacrifier un animal, mais pour s’attirer la clémence des dieux. Où sont les dieux dans la corrida ? Qui est Dieu dans l’arène : les gens assis sur les gradins ? Le divin n’est pas dans l’arène. Dans l’arène, il n’y a que la foule et la foule a toujours soif de lynchage et d’exécution. Que dites-vous à ceux qui pensent que la corrida est un spectacle haut en couleurs respectant une tradition ? Je leur dis que leur spectacle a le goût du sang et que leurs couleurs sont criardes. Je leur dis qu’ils sont vulgaires, ringards, que, sous couvert de tradition, ils s’appliquent à humilier, à torturer et à tuer un animal. Et la mort du taureau plonge la lune dans un chagrin immense. Car le taureau [14] est l’amant de la lune. J’oppose à leurs traditions poussiéreuses, sanglantes, le soleil inondant de la poésie. N’est-ce pas l’affaire des politiques que d’arrêter le massacre ? Oui. Il faudrait que le palais Bourbon supprime l’alinéa 7 de l’article 521-1 du code pénal. Un vrai combat. Il faut saluer ici la persévérance de Muriel Marland- Militello (députée des Alpes-Maritimes,ndlr), qui se bat pour que la loi change. Quel est alors l’avenir de la corrida ? Nous faisons tout pour qu’elle n’ait pas d’avenir. Bientôt les taureaux seront libres, libérés par une jeunesse espagnole qui, si j’en crois un sondage paru dans le quotidien El País tourne le dos à ce spectacle atroce, jeunesse espagnole que ne manquera pas d’imiter la jeunesse française. Quant aux aficionados, qui sont de plus en plus âgés, ils ne vont pas tarder à être atteints par la maladie d’Alzheimer. Oui, les jours de la corrida sont comptés. 1- « Corrida, basta ! », de Christian Laborde, éditions Robert Laffont, 16 euros. L’intégralité de l’interview sur www.neoplanete.fr
Bettina Laville un style durable Escarpins vernis et veste couture, rangs de perles au cou, carré blond impeccable : Bettina Laville affiche un style indémodable, donc durable. Pas de spectacle non plus du côté de ses interventions, suivant un plan en neuf parties détaillé en préambule, ponctué de citations philosophiques allemandes ou d’hommes politiques du gouvernement précédent et agrémentées d’un humour perceptible à ses clignements de paupière. Bettina Laville parle et se montre à son niveau : l’élite sans esbroufe. Lorsqu’elle fait avancer l’environnement, c’est à grande échelle, mais en restant discrète. Question diplômes, Bettina aligne l’ENA, une place de major à Sciences Po et un doctorat de lettres modernes. Après ses études, elle entre au gouvernement pour y suivre sa vocation, l’environnement : la voilà au ministère de l’Environnement, à Matignon et à l’Élysée. Bettina décide ensuite de s’occuper de plus près du citoyen consommateur. Elle fonde « Vraiment Durable », un mouvement axé sur la consommation durable, agit en tant qu’élue locale puis chargée de la consultation du public du Grenelle de l’Environnement. Aujourd’hui, Bettina relève un nouveau défi : faire avancer les entreprises. Fidèle à son habitude, elle crée Ushuaïa TV : en pleine lucarne ! Alors que les médias traditionnels traitent de façon bien modeste les enjeux de l’environnement, la chaîne s’en est fait une spécialité. Entretien avec son directeur général, Didier Sapaut. Propos recueillis par Yolaine de la Bigne Comment définissez-vous Ushuaïa TV ? Depuis notre virage éditorial au printemps 2008, nous sommes devenus la chaîne du développement durable et de la protection de la planète. Notre but : expliquer les problèmes écologiques au sens global du terme. Afin d’être didactique sans être austère, nous utilisons la beauté des images pour refléter les divers sujets qu’offre la thématique du développement durable. Nous avons aussi des rendez-vous comme « Passage au vert », présenté par Claire Keim, et des émissions pédagogiques anglosaxonnes sur les économies d’énergie, l’habitation et le transport durables, la civilisation, et la protection de la nature : réchauffement climatique, respect de la biodiversité et des espèces, etc. Y a-t-il des sujets qui passionnent plus particulièrement les téléspectateurs ? La nature et la protection de la biodiversité, en premier lieu. Un autre phénomène fait son apparition, que j’appelle le coaching écologique, et qui rassemble tous les conseils en matière d’environnement. Avec un thème aussi riche, vous avez certainement mille projets ? Nous recevons beaucoup de projets de la part des producteurs. Certains vont voir le jour sous forme de séries de 52 minutes, voire sur un format plus long. Nous sommes également présents en tant que partenaires sur des événements comme l’exposition « Habiter écologique » (1), à la Cité de [s’engager] elle-même le grand chemin pour y arriver. Elle monte actuellement le département juridique développement durable du prestigieux cabinet PwC (cabinet de services financiers, de conseil et expertise technique,ndlr). Toujours discrète, mais avec des moyens de taille. Et demain, où Bettina lancera-t-elle ses nouveaux chemins ? Dans des livres. D’ores et déjà co-auteur du « Manifeste pour l’environnement au XXI e siècle » (1996), elle travaille à l’écriture de deux romans, où l’environnement aura sa place habituelle. Alice Audouin l’architecture et du patrimoine, et sur des opérations menées avec le WWF ou la fondation Nicolas Hulot. D’une part, cela enrichit nos programmes et d’autre part, cela montre notre engagement dans ce domaine. 1 – « Habiter écologique. Quelles architectures pour une ville durable ? », jusqu’au 1 er novembre 2009, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, Palais de Chaillot, Paris 16e. [15] Plus d’infos surwww.neoplanete.fr photos : ulf anderson - matthew bowden/www.sxc.hu - dr



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