ENTRETIEN DU MOIS Abdelkader Djeflat, réseau GLOBELICS ABDELKADER DJEFLAT, MEMBRE DU COMITÉ CONSTITUTIONNEL DU RÉSEAU MONDIAL D’EXCELLENCE GLOBELICS « La dynamique d’innovation ne peut réussir que si elle est exportée par l’entreprise privée » N’TIC : Vous êtes le viceprésident du réseau international de chercheurs et scientifique GLOBELICS. C’est quoi, concrètement, le GLOBELICS ? Abdelkader Djeflat : Oui, j’ai été pendant six ans à peu près Vice- Président. Depuis, j’ai été désigné à une fonction encore plus élevée. Je suis l’un des cinq membres du Comité Constitutionnel. Je représente l’Afrique Monde Arabe. Les quatre autres sont des sommités : Lundvall (Europe) Dick Nelson (Amérique) Judith Sutz (Amérique Latine) et Shulin Gu (Asie). Le Comité Constitutionnel est la plus haute instance de Globelics. Globelics (www.globelics.org) veut dire en Anglais « Global network on the Economics of Learning, Innovation and Competence building Abdelkader Djeflat, une sommité mondiale dans le domaine de l’innovation, évalue dans cet entretien le système national d’innovation qui demeure, selon lui, « toujours performant en matière d’innovation technologique ». Pour lui, l’Etat a un rôle vital à jouer dans la dynamique de l’innovation. Il doit surtout « orchestrer la commande publique des produits technologiquement avancés produits au niveau national » Systems ». C’est un réseau Réseau mondial d’excellence qui s’occupe des questions de recherche sur les systèmes d’apprentissage (learning), de l’Innovation et de la formation des compétences. Il est composé de plus de 2000 chercheurs venant des cinq continents ; Ce sont des économistes en grande partie mais on y trouve également d’autres spécialistes des sciences sociales : sociologues, science du Management, sciences politiques, technologues qui se concentrent sur la manière dont l’innovation et le renforcement des compétences peuvent contribuer à un développement économique, durable et inclusif et à la compétitivité des entreprises. N’TIC : Vous estimez que près de 80% des travaux de recherche de classe mondiale proviennent du réseau GLOBELICS. Comment un pays comme l’Algérie peut-il tirer profit de ce réseau mondial ? A.D : En effet le réseau a voulu dès le départ être un réseau d’excellence et il a été créé par les chercheurs mondialement connus qui sont à la frontière de la connaissance. On peut citer quelques noms à titre d’illustration : Dick Nelson, Bengt Ake Lundvall, Luc Soete, Christopher Freeman. La barrière d’entrée était dès le départ très haute. Le réseau a réussi ainsi à attirer que des chercheurs soit de classe internationale soit de jeunes chercheurs et doctorants très prometteurs. Sur la question des liens « Innovation et Développement », c’est la référence. Vous prenez n’importe quel travail (article et ouvrage), vous verrez que plus des trois quarts des auteurs cités sont soit membres actuels soit sont passés par Globelics. C’est donc sans hésitation que j’ai donné ce chiffre. Plusieurs avantages pour un pays comme l’Algérie : d’abord bénéficier des résultats des travaux : il faut savoir que depuis 2003, le réseau a orienté tous ses efforts vers les pays du Sud grâce au travail décisif de certain membres très actifs au sein du Conseil Scientifique. Il faut saluer pour cela le travail inlassable P.18 N’TIC Magazine Avril/Mai 2018 |