Multiprise n°16 mar/avr/mai 2010
Multiprise n°16 mar/avr/mai 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°16 de mar/avr/mai 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Association TA

  • Format : (170 x 240) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 39,0 Mo

  • Dans ce numéro : Da girly issue !

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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8 -0- Demain le soleil se Lève, lève, toujours Hissée sur la pointe de ses caoutchoucs sur la troisième marche d'un escabeau, la dame au parapluie scrute l'horizon. Elle annonce une proche traverse, la treizième de l'ho- la sorte, une Traverse-vidéo... Il s'agit du déploiement du 10 au 27 mars 2010 d'un festival d'art vidéo, de cinéma expérimental, de performance, de photographie et de multimédia dans plusieurs lieux toulousains. Rencontre avec Simone Dompeyre, direc­ directrice du festival. festi- Chère Simone, comment s'opère le choix entre toutes les paroles uniques que vous recevez, chaque année, pour Traverse-vi- Traverse-vidéo ? ? « Il y a des oeuvres œuvres que je reçois et, immédiatement, elles s'imposent. Elles agissent immé- comme des coups de cœur, coeur, par exemple, c'est le cas pour L'Attente L:4ttente de Céline Henry, oeuvre œuvre réalisée à partir de sténopés, qui sera visible à Bellegarde. [Bellegarde.(...)...) Je ne pense pas simplement par mes désirs mais avec Le le filtre d'une co- cohérence générale. Certaines oeuvres œuvres sont retenues par souci de contrepoints, de ren- renversements, d'échos. J'ai également le Le souci de résonnances d'un Lieu lieu à un autre, puis à l'intérieurnntérieur d'un même lieu Lieu ce qui explique parfois qu'il y ait des oeuvres œuvres que j'aurais aimé prendre mais que je ne peux retenir. (...) [.) Il IL se détache actuellement un nouveau genre du genre en art vidéo. Une vidéo qui s'intéresse au corps non pas comme l'élément L'élément s'inté- constant de toute oeuvre œuvre mais comme référent premier. Déjà Les les Corsini l'avaient L'avaient ex- expérimenté pour la vidéo danse en travaillant la La chorégraphie avec La la pensée du chant. Ils pensaient au mouvement interne du chant, au mouvement interne de la La caméra. Ce ne réfé- sont pas des vidéos de captation, ce sont des vidéos qui ont pris en charge le déplacement du corps comme objet vidéographique ou cinématographique: : c'est une nouvelle piste à ci- suivre. Concernant La la performance c'est un peu contradictoire, puisqu'elle est censée être éphémère et, à présent, elle se révèle comme un point focal. Il me semble que « « ça vaut la La peine de » s'impliquer soi-même et la La performance s'imposait d'autant plus cette année qu'elle engage le corps. Il me vient à l'esprit L'esprit Le grand écart d'Emilie Franceschin qui s'inscrit dans cet interstice de sembler ne rien faire et qui pourtant est dans une imposition totale d'elle sans mise en avant cependant, tel un funambule. (...) [) Cette année, j'ai aussi reçu une très large Large proposition de photographies mais il m'a été difficile de trouver les Les lieux. (...) 1...1 Le festival s'ouvre au CIAM ClAM avec La la perfor- performance de Sélima Karoui et Aïe Aie Thoum, tous deux tunisiens, suivie d'une rencontre avec Frédérique Devaux [fille (fille de Lemaître et ayant écrit sur le lettrisme) dont la démarche ne pense pas l'Art sans qu'il y ait une réflexion concernant le Le Monde, une réflexion politique (au [au sens de la relation à la cité) ; le cinéma constituant pour elle ni un instrument ni un outil mais un moyen d'expression. Elle est de celles qui grattent, reviennent, travaillent la La pellicule par strates. Il IL prendra fin avec Sé- Sébastien Lespinasse, notre performeur de la voix. [(...)) « Ça vaut la peine » implique de ma part une résistance aux formatages de L'écriture, l'écriture, qu'elle soit audiovisuelle, iconique ou lin- linguistique, puisque bien souvent ces forma­ formatages induisent celui de la La pensée. Et, dans le Le souci d'échapper à la civilisation de la peur, de la panique et de la sécurité, la thématique s'est imposée : il faut aller, traversons, « ça vaut la peine » funam- ! Il y aura cette année de nombreux travaux d'artistes iraniens. Comment avez-vous tis- tissé cette programmation ? ? Nous avions avec Rokhshad Nourdeh, que j'avais déjà invitée à Traverse, le projet d'un grand espace de libertés et d'utopies. Chez les Les jeunes, ça manque tant ! Je reviens de Clermont-Ferrand où La la fiction produit des portraits actuels sans lendemains qui chan- chantent. De son côté, elle a créé l'association L'association DID, fondée par des artistes iraniens vivant en France dans la La volonté de collaborer avec des artistes d'Iran et de la La diaspora. Et là de saisir que de jeunes gens parviennent malgré tout à créer, avec les moyens rudimen- rudimentaires ou l'absence L'absence de moyens, puisque tout se fait chez soi et qu'il n'y a pas de supports professionnels. Pour la plupart, ils ne peu- peuvent envoyer que des dvd, leur étant difficile d'échapper aux mailles de la surveillance. Il y mal- a un point commun entre ces vidéos, on
y retrouve le souffle d'Abbas Kiarostami. Ce peut être une jetée filmée en plan fixe où vont les filles sans voile. On va en parler trois minutes et c'est expressément une autre image que celle qu'on voit de batailles, c'est-à-dire une tentative de vivre malgré cela. On entendra les musiques interdites entendues dans le film Chats persans. Puis il y aura une très excitante animation envoyée par une jeune iranienne étudiante au Fresnoy. Ce sont autant de poèmes qui doivent éclater comme on éclate de rire. J'ai voué la dernière projection aux Abattoirs, habituellement l'heure de Traverse, à ce désir de liberté, d'être, de parler, de chanter, de rire, de vivre, parce que « ça vaut la peine ». Assez des syndromes Mère Teresa, victimes et, par là même, on oublie ce qu'il en est réellement, de l'étendue du monde. TRAVERSE VIDEO Art Vidéo ! Cinéma Expérimental/Pedonnanco/ri effare 13.. édition du 10 au 27 mars 2010 inann.traverse-viden.arg ('a vaut la peine... » Ayant, hier soir, revu The passing et observant défiler à fleur de mémoire certains films de l'édition précédente, Interstice et porosité, je relève que l'esthétique à laquelle vous êtes sensible est très proche du travail de Bill Viola. Est-ce juste ? Bill Viola, yes of course... (rires) J'ai découvert ses installations, à Nantes dans les années 80. Elles se présentaient comme des variations autour des thèmes de la vie et de la mort et j'ai vu beaucoup de ses films, notamment à la biennale de Venise. Les dernières installations versent, à mon sens, un peu trop dans la métaphysique. Mais il est évident que Pressing Pool m'a marquée à tout jamais. Bill Viola a défini l'image-passage. Et il n'y a rien de moins sage qu'une image parce qu'elle est précisément toujours en train de se faire. Limage n'est pas autonome, elle a à rendre compte de ce qu'il se passe, ou se confronter ou refuser celle qui vient de passer. Et si elle reste, elle doit permettre qu'on la pense tout en l'oubliant afin de pouvoir recevoir la suivante. C'est ni plus ni moins la métaphore de la pensée qui est ici à l'oeuvre, et Bill Viola est l'homme du passage. Godard et lui sont mes référents amoureux. Puis, il y a aussi L'ange de Bokanowski, beaucoup plus ténébreux, beaucoup plus rude dans la scansion dans la relation absolue entre la musique et l'image. C'est audiovisuel. Je pense par exemple à la vidéo de Christine Kosciel Niak, où la question du duratif cinématographique est présente. Le travail d'Emmanuel Avenel donne à voir une inscription différentielle d'un temps qui n'est pas notre temps du quotidien. Donc oui il y a cette notion, cette approche de l'image qui file, qui est cependant, pour moi, dépourvue de l'aspect spirituel et surtout centrée sur le corps. La forme expérimentale est intrinsèque à la question de l'oeuvre de toujours aller à l'extrémité de ce dont un medium est capable. Elle refuse de s'arrêter dans une narrativité. Il peut y avoir narrativité à condition que celle-ci ne constitue pas l'élément premier et qu'elle prenne alors la forme d'une résistance. Et lorsqu'on oeuvre dans une résistance de forme, on ne peut dissocier la forme du fond. 9



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