ÉDITO Dr Mego Terzian Président de Médecins Sans Frontières « Les associations sont traitées comme de dangereux criminels. » « Au nom de l’humanitaire, il n’y a plus aucun contrôle. Les ONG interviennent en contravention de toutes les règles et des garde-côtes libyens et font ainsi le jeu des passeurs », tels ont été en substance les propos d’Emmanuel Macron en juillet dernier au sujet des opérations de sauvetage des ONG en mer Méditerranée. Cette accusation est révoltante. C’est suite à l’abandon du programme Mare Nostrum par l’Union européenne et l’Italie fin 2014, mené par la marine italienne qui avait organisé le sauvetage de plus de 170 000 personnes, que plusieurs ONG, dont MSF, ont décidé de lancer des opérations de recherche et de secours en Méditerranée. Ces initiatives répondent à un impératif humanitaire et à une urgence : sauver des vies. Mais aujourd’hui, alors que les besoins de sauvetage restent criants, et que la solidarité des pays européens fait cruellement défaut, une véritable campagne destinée à paralyser les actions de la société civile s’intensifie. Ces derniers mois, les bateaux affrétés par des ONG n’ont cessé d’être bloqués en mer, interdits d’accoster dans les ports locaux. Les associations qui viennent en aide à des gens en détresse sont traitées comme de dangereux criminels. Loin d’être des hors-la-loi, elles obéissent au contraire au droit maritime qui impose de sauver la vie des naufragés, et elles n’agissent que sur instruction du centre de coordination des secours maritimes italiens. Le seul ordre auquel l’Aquarius, bateau affrété par l’association SOS Méditerranée en partenariat avec MSF refusera toujours de se plier, c’est de remettre les migrants aux garde-côtes libyens, dont les liens étroits de nombre d’entre eux avec des réseaux criminels ont été documentés, et qui interceptent les migrants en mer pour les ramener dans l’enfer des centres du pays. Présentes en Libye, nos équipes témoignent de conditions de détentions inhumaines (extrême promiscuité, violences sexuelles, tortures, rackets...) dans lesquelles les migrants sont maintenus. 02 I MSF INFOS I Septembre 2018 SOMMAIRE LA BANDE DE GAZA Un territoire asphyxié. REGARD Épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo. 7 LE EN APARTÉ Nouvelle collection sur votre boutique solidaire. 10 Encart catalogue VPC 3 GRAND ANGLE La lutte contre la tuberculose, une urgence de santé mondiale. 4 LAB Lutter contre 8 la malnutrition. EN QUESTION L’avortement. Les coûts de création, production et envoi du journal MSF infos s’élèvent à 0.60 € . Directeur de la publication : Dr Mego Terzian Directeurs de la rédaction : A.-L. Sirvain,C. Magone Rédaction : M. Dugoujon Création : Anne- Sophie et Caroline Bérard Graphisme et Fabrication : tcgraphite Imprimeur : SIB Imprimerie, Zone industrielle de la Liane, B.P. 343, 62 205 Boulogne-sur-Mer Cedex Photos : Couverture : Daro Sulakauri - P2 : MSF - Laurence Geai - Alexis Huguet - Karin Huster/MSF - Patrick Farrell - P3 : Laurence Geai - Aurelie Baumel/MSF - P4 : Alexis Huguet - P5 : Atul Loke/Panos Pictures - MSF - P6 : MSF - Luca Sola - P7 : Karin Huster/MSF - P8 : Venetia Dearden/VII - P9 : Jenny Ridley - P10 : MSF - P11 : Rémi Decoster/MSF - P12 : Sacha Myers/MSF - 8, rue Saint-Sabin, 75544 Paris CEDEX 11 – Tél. : 01 40 21 27 27 N°de commission paritaire : 0623H83241 cm cm e papiers PEFC Agissez pour le recyclage des papiers avec Médecins Sans Frontières et Ecofolio 7 11 10-31-2036 Certifié PEFC pefc-france.org 8 9 |