P as de démagogie », « pas de programme paillette », « pas de mensonge aux Français ».La nouvelle madame « Pas de » s’appelle Marion Maréchal-Le Pen. La candidate du FN n’a que 25 ans (26 dans huit jours), mais elle connaît déjà le ring politique comme sa poche. Catégorie poids lourd, malgré sa silhouette poids mouche. Côté chiffres, elle aime bien l’esquive. Combien de policiers du rail supplémentaires ? Un ange blond passe. Les amendes infligées àlaSNCF pour les retards et les annulations de TER, compte-t-elle les doubler, les tripler et pourquoi pas les décupler ? « Ceserait grotesque de le dire maintenant. Il faut d’abord se mettre autour d’une table avec les professionnels. » Et ce projet de Puy-du-Fou provençal ressorti de sa boîte à chaque fois que le mot culture est prononcé : où ? Quand ? Avec qui ? Esquive, esquive, jusqu’au gong de la question suivante. Le programme n’est pas vide. Il Marion Maréchal-Le Pen : Un contexte particulier a été précédé d’un vrai travail de terrain que certains de ses concurrents ont négligé. Mais les chiffres précis, elle les réserve moins pour l’avenir que pour le bilan de Michel Vauzelle : ladette de la région (2,7 milliards), les 150 millions répartis entre 4000 associations. Pas de pitié pour le sortant, sauf sur le sujet des lycées. « Entre nous, par souci d’honnêteté intellectuelle, la majorité a bien assuré l’entretien » des 183 établissements de la région. Des objections ? Des contradictions ? La frêle candidate les avale et les recrache aussi sec. L’expérience ratée entre 1995 et 2001 àToulon ? C’était il ya longtemps. Elle préfèreévoquer Fréjus et Cogolin. Sa propre inexpérience ? « J’ai des équipes. » Sur ses affiches, le nom du parti fondé par son grand-père, aujourd’hui présidé par sa tante, adisparu, mais c’est bien une Le Pen qui est aux portes du pouvoir régional. Pour ses adversaires, ce n’est pas la moins redoutable des trois. La candidate FN arépondu aux questions de la rédaction de Var-matin, hier àToulon. (Photos Frank Muller) Cesélectionss’inscriventdanslecontexteparticulierdel’après13novembre. EnquoilaRégionpeutintervenirconcrètemententermedesécurité ? On en a parlé pendant la campagne mais de façon raisonnable et raisonnée, puisque c’est plutôt au niveau national qu’il y a de vraies marges de manœuvre. On a pu développer cette thématique dans le cadre de la sécurité des TER avec une double proposition. D’abord, l’augmentation du nombre d’effectifs de la SUGE(policeferroviaire), dans le cadredelarenégociation avec la SNCF. Je crois beaucoup àlaprésencehumaine. Ensuite, l’importation du modèle qui existe en Ile-de-France, avec cette police ferroviaire qui est sous la responsabilité du préfet de police de Paris et qui est une coordination des services– gendarmerie, police, police de la SUGE– qui marche assez bien. Ne trouvez-vous pas contradictoire de prôner plus de sécurité et de voter contre la loi renseignement et contre le fichier PNR au niveau européen ? Dans la loi renseignement, le problème était que la question du terrorisme en était une infime partie. Les champs d’action du renseignement français étaient beaucoup plus larges et donnaient un quasi plein pouvoir dans l’ensemble des domaines. Avec un risque,tout de même,d’atteinte aux libertés individuelles et un risque de surveillance politique qui était manifeste. Le ministre lui-même ne s’en est pas caché. Ce n’est pas parce qu’à un moment donné, il y a un péril qui est considérable, qu’il faut dire tout et n’importe quoi. D’autant que la lutte contre le terrorisme aujourd’hui, c’est moins un problème d’identification que de traitement auprès des personnes identifiées. Sur la question du PNR(données des dossiers passagers), c’est là aussi un problème d’efficacité. Quelle est l’efficacitéderécupérer l’ensemble des données des vols aériens de l’ensemble des citoyens ? L’objectif est plutôt de se concentrer sur les meilleurs partenariats européen, américain, au Proche ou au Moyen- Orient, sur les personnes identifiées. C’est là où il y a une vraie défaillance. C’est dit « J’ai pris un engagement qui était clair depuis le début de la campagne : jene subventionnerai plus les associations communautaristes,depréférence étrangères,et les associations politisées. » « Ilnevous aurapas échappé que le président du RC Toulon n’est pas un ami, mais le but est d’aider les acteurs qui participentdurayonnementdela région : il n’est pas question de remettre en cause de tels partenariats ». Face àlarédaction Vos déclarations sur le planning familial ont suscité une vive polémique. En quoi de telles structures, qui font pourtant œuvre de service public en intervenant par exemple dans les lycées, vous semblent-elles politisées ? Le planning familial est une association qui se qualifie elle-même de militante sur la page d’accueil de son site internet. Elle milite pour des positions de société et une conception de la famille très marquées,en défendant le mariage homosexuel,la PMA,la théorie du genre. Ils défendent toutes les positions LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans), qui sont très Vous revendiquezvotre catholicisme… Jusqu’où ? Je ne suis pas du tout dans le prosélytisme. Je ne me remets pas en cause la liberté de culte, la laïcité.Mais la France a été façonnée par la chrétienté, c’est indéniable.Nous avons aussi des traditions populaires,comme la crèche,les processions,les jours fériés qui participent de notre identitéetiln’y apas de raison d’en avoir honte. La laïcité,ce n’est pas la disparition de toute connotation religieuse dans l’espacepublic. Mais c’est la neutralité des pouvoirs publics face à la religion. Pas question donc d’aider les catholiques ! En revanche,onnesubventionnera pas le communautarisme et on n’irapas vers les aides aux migrants. Àl’inverse des 3millions d’euros votés par les socialistes àlaRégion. Parceque cela fait partie des politiques qui aggravent la situation et créent des appels d’air. Vous allezavoir 26 ans et vous n’avez jamais géré de collectivité. Un manque d’expériencequi inquiète. Je ne me serai pas lancée dans cetteaventureavecla responsabilité qui va être la nôtre sans avoir derrière moi les équipes pour assurer.L’enjeu est trop important. Car le succès en 2017 viendra en partie de nous. La démonstration d’une bonne gestion du FN àlaRégion, comme dans les mairies,c’est évidemment un argument de campagne. Au-delà du bien-être des habitants de la région, ces élections participent aussi de la reconquêteduterritoirenational. Vous avezprésentél’équipe qui participeraàvotreexécutif.Elle comptebeaucoup de permanents de votre parti et peu d’experts. Ni de people ! C’est sûr,ce n’est pas comme Enrico Macias dans le comité de soutien d’Estrosi. Mais ce sont des gens de la vraie vie. Je « Leplanning familialest dans un rôle de militant politisé assumé » marquées politiquement.Ils sont pour toutes les réformes de libéralisation d’accès à l’avortement. Par exemple, la suppression du délai de réflexion. Ils sont dans un rôle militant politisé assumé, avec une vision que je ne partage pas. J’ai passé mon temps à dire que j’allais recentrer la Région sur ses compétences. La politique de santé n’en fait pas partie. Mais attention, pas d’amalgame : ça n’est pas le débat sur la légalité de l’avortement, que je ne remets pas du tout en cause,ni l’accès aux contraceptifs. Ces associations sont très grassement subventionnées par l’ensemble des nice-matin Mercredi 2décembre 2015 « Lesuccès en 2017 viendraenpartie de nous » suis contre l’idée qu’il y a d’un côté le peuple français et de l’autre ceux qui sont suffisamment intelligents pour les diriger.Vous vouliez qui à la place ? Des chefs d’entreprise ? Des hauts fonctionnaires ? Quels enseignements tirez-vous du plantage politique du Front national à la mairie de Toulon ? Renvoyer à une politique qui date de vingt ans m’apparaît très compliqué. Tout aradicalement changé. Le contexte,les hommes, les défis… On nous explique que nous sommes des incompétents mais Christian Estrosi, au département des Alpes-Maritimes, c’est une dette multipliée par 7 ! Quant à Christophe Castaner,il est intégralement solidaire de la majoritésortanteàlaRégion de la dette de 2,7 milliards. Je demande à être jugée sur pièces,sur le FN aujourd’hui et sur ses mairies où ce n’est pas le cataclysme annoncé, où les dettes et les impôts baissent avec des investissements qui perdurent. échelons : ça ne remettra pas en cause l’existence du planning familial. Mais ce sont les seuls acteurs pour la contraception et l’accès à l’information… Pasdutout. Ça fait partie de ceux qui ont un partenariat avec l’Éducation nationale.Mais il y en a plein d’autres. On n’est plus en 1975. À l’époque où le planning familial a été mis en place, il yavait besoin d’avoir un endroit où se rendre pour s’informer. Aujourd’hui, il y a de très nombreux dispositifs et structures d’accueil qui existent, ne serait-ce qu’à l’hôpital. |