Le Fait du jour Advansolar chargée à bloc pour la COP 21 Advansolar est une jeune société niçoise qui a tapé dans l’œil de la COP21. Elle a en effet intégré le sélect top 150 des start-up françaises pré-sélectionnées pour le concours « 21 startups des CleanTech ambassadrices de La French Tech àlaCop21 ». Advansolar croit en l’avenir de sa gamme SunPod, un stand de recharge solaire qui fait également hotspot Wifi pour smartphones et tablettes. Il seraprésent au techno centre d’Orange durant le sommet. « Pour la COP21, nous avons choisi de présenter le SunPod Nomad, notre solution de mobilier urbain intelligent pour la smartcity,en quelque sorte la cabine téléphonique du XXI e siècle », précise DavidLe Breton, fondateur associé. La société, créée il yacinq ans,est spécialisée dans la conception et la fabrication d’infrastructures de recharge solaire intelligentes pour vélos électriques, voitures électriques et smartphones. Elle est installée dans l’éco vallée niçoise. Et ça marche ! Advansolar a ainsi pu installer un SunPod Nomad à Katmandou au Népal, suite au tremblement de terre, commandé par Microsoft. Sur la coulée verte, son appareil a permis cet été 40 à 50 recharges de dix minutes par jour et 2500 recharges en deux mois. Deux stations multimodales pour voitures, scooters et vélos, sont par ailleurs installées au CEA à Kadarache. G.L. Les deux associés fondateurs de la start-up, Raphaël Brière et David Le Breton, avec Florence Deniel, responsable commerciale. (Photo archives Nice-Matin) Ils ont les clés du stand Fondation Nicolas-Hulot ! L’école de design niçoise, « The Sustainable Design School » (SDS), sera de la Cop 21. Et pas en simple figuration ! « Nicolas Hulot nous aconfié les clés du stand de sa Fondation pour une journée », sourit Maurille Larivière, l’un des trois fondateurs de la SDS. Elle animera ainsi le stand samedi prochain àParis. L’école de design niçoise s’est d’emblée portée, lors de sa création, sur le développement durable. Une volonté forte des trois fondateurs : Maurille Larivière, ancien enseignant à l’école polytechnique ; Marc Van Peteghem, architecte naval, et Patrick Le Quément, ancien directeur du design chez Ford, Audi-Volkswagen ou encoreRenault. La mer,qu’on voit monter le long des golfes clairs « L’avantage avec le réchauffement climatique, c’est qu’on pourra aller àlaplage toute l’année. » À coup sûr prononcée par un estivant philosophe sous le parasol, cette phrase, semblant pleine de bon sens à l’apéro, sonne malheureusement faux au labo. Elle se heurte en effet àune question que se posent, le regard vers l’horizon, les scientifiques : « Avec le réchauffement climatique, restera-t-il des plagessur la côte d’Azur ? » Pas si évident que ça selon Damien Sous, océanologue, maître de conférences à Sea- Tech (l’école d’ingénieurs orientée sciences et technologies marines de l’université de Toulon) et chercheur au sein de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie. « Nos recherches consistent précisément àprévoir ce qui va se passer en Méditerranée et sur nos côtes » explique le scientifique. Un avenir déterminé en grande partie par la fièvre climatique et sa conséquence directe sur le niveau Dans les locaux de Sea-Tech, les scientifiques étudient l’impact des vagues et tentent de concevoir des dispositifs permettant une protection efficace dulittoral. (Photo Patrick Blanchard) de la mer. L’école de design niçoise « The Sustainable design school » accueille une quarantaine d’étudiants. (DR) Porter leprojet de Samuel Le Bihan « Nicolas Hulot nous a fait confiance. Notre volonté va être de rendre les moments prévus très interactifs avec le public. Ces ateliers seront animés par les étudiants de l’école. » Il s’agira notamment de porter le projet « Earthwake » de l’acteur Samuel Le Bihan. Le but : valoriser les déchets plastiques dans les pays en développement en les transformant en carburant. « La solution proposée est de créer un carburant, mais les élèves avaient envie de se dire, et si on était totalement vertueux, que pourrait-on faire avec des déchets plastiques ? Alors ils essaieront d’aller plus loin. » Avec l’aide des visiteurs, ils tenteront d’imaginer un autreavenir pour ces déchets. Des tempêtes plus intenses à redouter « On estime que d’ici la fin du siècle, le niveau de la Méditerranée va monter de 40 cm à 1 mètre. Ça peut sembler faible, mais c’est énorme. Ça suffit par exemple à submerger toutes les « plages de poches » que nous avons dans la région. Ça signifie aussi que, lors des coups de mer, les dégâts causés par la houle seront bien plus importants. » Un élément d’autant plus inquiétant que la fréquence des tempêtes risque bien de suivrelemouvement. « A priori, les événements extrêmes qui ponctuent nos hivers seront plus nombreux et plus intenses », concède Damien Sous qui avoue que la communauté scientifique ne dispose pas de certitudes absolues sur le sujet. « Et même si les coups de mer gardent en fait la même intensité,comme le niveau de l’eau sera plus haut, les dégâts s’en ressentiront. ». Comment la côte va-t-elle résisteralors ? Mystère. Face aux déferlantes, le « tout béton » n’a rien de rassurant… Bien au contraire. « Les littoraux qui résistent le mieux sont ceux qui sont naturels », note l’océanologue. « Dès que l’on crée des points durs, on focalise les vagues et on crée de l’érosion. Les digues par exemple ne protègent pas la côte, mais empirent au contraire les phénomènes un peu plus loin ». À l’étude par exemple face à La Bergerie (Hyères), un système de digue sous-marine, imitant l’effet amortisseur d’une barrière decorail. D’autres dispositifs, mesurant la houle au large ou visant à mieux encaisser les déferlantes sont aussi imaginés dans les laboratoires et testés dans les bassins. Enfin, les scientifiques misent sur un allié végétal:la posidonie. « Elle amortit l’énergie de la vague et peut constituer untapis empêchant la mer d’emporter le sable »,estime Damien Sous. P.-H.C. phcoste@nicematin.fr nice-matin Lundi 30 novembre 2015 « Ledesign est une des solutions » D’autres animations sont prévues, notamment des conférences avec Marc Van Peteghem, fondateur de l’agence VPLP Yacht Design et cofondateur de « SDS ». Corentin de Chatelperron, jeune ingénieur designer, qui a imaginé comment valoriser la fibre de jute au Bangladesh, sera également invité àprésenter le fruit de son travail, qui vise à construire des bateaux en cette matière. « La COP21 est une discussion politique mais aussi l’occasion d’ouvrir encore plus cette prise de conscience sur l’urgence du développement durable », souligne Maurille Larivière. « Le développement durable, ce n’est pas quelque chose d’ennuyeux. Nous pensons que le designer a une formidable opportunité d’apporter de nouvelles idées et de nouvelles façons de vivre. Et de le faire, de surcroît, avec une image positive, heureuse. Le design est une des solutions. » G.L. PatriceMiran : « Ilfaut des initiatives locales » Patrice Miran. (Photo M.D.) Patrice Miran alongtemps conseillé, en tant qu’expert international, les états sur l’écologie, que ce soit en ex-URSS ou sur l’autre rive de la Méditerranée. Mais c’est finalement en tant qu’élu local qu’il se sent le plus utile. Il est aujourd’hui adjoint délégué à l’environnement et au développement durable àla mairie de Vence. Il aparticipé samedi àdes forums parisiens, en préambule de la COP 21, aux côtés d’élus de toutes nationalités, d’intellectuels, et de sociologues, engagés dans la lutte contre leréchauffement climatique. Sa façon àlui de faireavancer sa conception très personnelle de l’écologie, forgée par des années d’expérience. « LaCOP 21, c’est le moment où jamais de démontrer que ces grandes problématiques ne peuvent trouver que des solutions dans des initiatives concrètes, pragmatiques au niveau local. J’ai fait Rio 92, j’ai participé aux préparatifs de Copenhague. Cela n’a presque rien apporté, si ce n’est de belles intentions affichées. La solution se trouve près de chez nous. » Selon lui, l’avenir de l’écologie réside plutôt dans des initiatives locales et pragmatiques. « Iln’est nul besoin d’être siglé écologiste pour cela. Il faut des initiatives locales avec une rationalité économique. C’est par cela que passera notamment la sauvegarde de notre planète. » G.L. |