Le dossier gagnanteentriangulaire Maintien, fusion, désistement : la bouteille à l’encre Aucun triomphalisme chez Marion Maréchal-Le Pen, qui sait que l’hypothèse d’un retrait de la gauche, voired’une fusion avec Les Républicains au 2nd tour,risque fortdelui barrer in extremis la route de la Région. « Ces résultats sont un encouragement mais absolument pas un aboutissement. Ils ne sont pas liés seulement aux attentats, ils confirment une dynamique qui leur préexistait. Nous menons une campagne crédible, réaliste, cohérente, contrairement à Christian Estrosi qui paie ses changements de pied incessants. Il est donc logique que nous tirions notre épingle du jeu. Si rien n’est fait, rien n’est en tout cas impossible. Et Christophe Castaner aura quand même du mal à appeler à voter pour Christian Estrosi, lui qui n’a cessé de mettre dans le même sac l’extrême droite et la droiteextrême du maire de Nice. » Christian Estrosi, de son côté, relativise d’abord un sondage effectué agenceAntares En France Plus serré que prévu Et dans les autres régions ? Marine Le Pengagnerait Nord-Picardie en cas de triangulaire,mais l’issue, comme en Paca, serait très incertaine en cas de duel avec Xavier Bertrand au 2nd tour (51-49 en faveur de la présidente du FN). La gauche apparaît en capacité de conserver trois bastions : Bretagne, Midi-Pyrénées-Languedoc et Aquitaine-Limousin. L’Ile-de-France,leCentre, l’Alsace-Champagne et les Pays de la Loire basculeraient à droite. Le scrutin s’annonce enfin très indécis en Normandie, Bourgogne etAuvergne. 50 40 30 20 auprès de 808 personnes. « Cela manque forcément de précision, note-t-il, même si cela démontre que les attentats ont engendré une hausse significative des intentions de vote en faveur du FN. Les gens sont toujours dans l’émotion, mais cela va retomber.Quand les résultats ne sont pas bons, cela me donne encore plus de courage. Je ne laisserai pas notre région aux mains de quelqu’un qui veut SUBLIME NOËL Ouvert le dimanche de 11h à 19h 2H de parking offertes dès 50 € d’achat nicetoile.com Evolution des intentions de vote au second tour 35% 33% 32% 37% sondage Ipsos juin sondage BVA oct. sondage BVA nov. s’en prendre au planning familial. Je le redis, c’est la pire des Le Pen ! Je doute que beaucoup de femmes de notre région aillent voter pour elle… » Jusqu’à présent, le candidat des Républicains avait fermé la porte à toute fusion avec la gauche au second tour,jugeant « nepouvoir s’allier avec des gens dont il stigmatise la gestion calamiteuse ». Latournuredes événements pourrait-elle Klarsfeld, Boudjellal,Boujenah..., ils appellent à voter Estrosi Il est la dernièrefigureendate àavoir appelé àvoter pour Christian Estrosi, rejoignant cette semaine son comité de soutien. L’acteur et réalisateur Michel Boujenah estime que le maire de Nice « est celui qui incarne les valeurs que je défends. Etre àses côtés dans cette élection, c’est défendre l’idée de la République ». Avant même que Marion Maréchal-Le Pen ne prenne le large dans les sondages, plusieurs autres personnalités s’étaient ralliées à Christian Estrosi pour faire barrage au Front national : Serge Klarsfeld, Dalil Boubakeur,l’ancien ministre de l’Education Claude Allègre ou Mourad Boudjellal, entre autres. « Le FN, je l’ai connu àToulon en 95, c’est une ville qui se divise, des gens qui ne se parlent plus, je ne veux pas de ça pour ma région »,adéclaré le président du RC Toulon. Par ailleurs, à titre personnel, quelques élus locaux de gauche, comme le maire PRG de Grans (Bouches-du-Rhône), ont aussi appelé àvoter Estrosi dès le 1er tour. 43% 36% 32% 27% 25% Michel Boujenah arejoint cette semaine le comité desoutien à Christian Estrosi. (Photo F.Fernandes) nice-matin Dimanche 29 novembre 2015 le faire changer d’avis ? Il entretient le suspense : « Jen’aborderai pas le 2nd tour avant d’avoir passé le premier. Je ne fais pas de politique-fiction. » Sophie Camard, tête de liste EELV - Front de gauche, appelle pour sa part « àlamobilisation, pour atteindre la barre des 10% etpouvoir peser sur le second tour ». Ases yeux, la faiblesse du score de Christian Estrosi ne fait « plus de lui l’alternative au FN ».Etelle se montre très clairesur un point : « Ilnesaurait être question pour nous de fusionner avec les Républicains, c’est totalement exclu ! » S’il en est un qui devrait détenir la clé du scrutin, c’est bien Christophe Castaner.Lecandidat socialiste ne dévoile toutefois guère ses batteries. « Ce que je constate, c’est l’effondrement du candidat des Républicains. Acerythme, je pense que la gauche peut finir devant lui le 6décembre. » Pour le reste, le député-maire de Forcalquier répète « qu’un désistement n’est pas d’actualité » et « qu’une fusion avec Estrosi n’est pas envisageable ».Viendront certainement se greffer là-dessus les consignes parisiennes. Bref, il est urgent d’attendre que la situation se décante. Vivement dimanche prochain ! TH. P.Repères Maréchal-LePen prend chez les sarkozystes Marion Maréchal-LePen parvient àfaireleplein auprès des soutiens traditionnels du FN mais attireégalement près d’un électeur sur trois ayant voté Sarkozyau1er tour de la présidentielle 2012 (32% contre24%en octobre). 82% deceux qui veulent voterFNs’endisent certains. L’électoratdegauche frileux àvoter Estrosi C’est un chiffreparlant : encas de retrait de la gauche au second tour,seuls 43% des électeurs du PS annoncent qu’ils voteraient pour Estrosi. 49% des sondés souhaitent que les listes de droiteetdegauche se maintiennent au second tour,28%aimeraient une fusion (66% pour les électeurs de Castaner) et 23% que la gauche se retire. Ce qu’il faut savoir Les 6 et 13 décembre, nous élirons 123 conseillers régionaux répartis dans six départements. La listevictorieuse obtiendra 25% des sièges,le reste étant réparti en fonction du score de chaque liste ayant réuni plus de 5%des suffrages exprimés. Seules pourront se maintenir au second tour les listes ayant atteint plus de 10% des suffrages exprimés. Et fusionner celles ayant obtenu au moins 5%. NICETOILE |