MIGRE) n ES IGEST ACTUAIIT Depuis le rachat d'Ana, Borland a fait de Paradox son cheval de bataille sur un marché très concurrentiel. Si â lutte se passe en apparence aux niveaux des fonctionnalités, la différence réelle est bien conceptuelle. PARADOX 3.0 OU LE RELATIONNEL INTUITIF L a dernière version du SGDB de Borland, Paradox 3.0, vient d'être annoncée en français. Si dBase IV a quelque peu déçu les spécialistes, il n'en sera pas de même de son principal challenger. Mais, derrière la liste des fonctionnalités et les tests de performances, que nous détaillerons dans un prochain banc d'essai, l'important réside davantage dans un concept novateur, celui de « base de données intuitives ». Traditionnellement, la gestion de données relationnelles est associée à un langage de requête (SQL revient à la mode) et à un langage de programmation (de troisième ou de quatrième génération). Notons que Paradox 3.0 ne fait pas exception à la règle, puisque le PAL (Paradox Application Language) a été renforcé et qu'une « solution de connectivité SQL » est attendue d'ici à la fin de l'année 1989. On parle même de la sortie éventuelle d'un compilateur. Mais la véritable force de Paradox est ailleurs, dans ce QBE (Query by Example) dont les spécialistes ont beaucoup parlé et qui prend avec la version 3.0 une dimension nouvelle. Fondamentalement, l'interrogation par l'exemple consiste à indiquer dans une table les colonnes et les conditions retenues. Aujourd'hui, cette possibilité d'interrogation permet d'effectuer des requêtes relationnelles portant sur plusieurs tables, intègre des opérateurs logiques et conditionnels, autorise les champs calculés... Aujourd'hui, Paradox 3.0 est le seul SGBD capable de répondre directement à une requête du type « liste des clients parisiens ayant commandé plus de 300 000 F avec leur solde », sans programmation. Cette façon de manipuler les données est non seulement nouvelle techniquement mais également fondamentale : elle suppose que l'utilisateur a accès à toute l'information de l'entreprise, sans point de passage obligé par un « informaticien ». Dans le même esprit, le fonctionnement de Paradox 3.0 en réseau local, la maîtrise de l'intégrité relationnelle (il n'est pas possible de « planter » les données, toute modification dans une table entraîne la mise à jour de toutes les tables corrélées), la possibilité de visualiser les données sous la forme de tableaux de références croisées ou de graphismes, font plus penser à un tableur qu'à un système de base de données. On peut s'interroger sur la cohérence de la programmabilité de Paradox 3.0 dans cette optique. Pour Richard Schwartz, vice-président de Borland et coauteur de Paradox, cette ouverture vers le haut de gamme se justifie pour des raisons marketing, mais ne cache pas la volonté de préserver cette approche intuitive par un utilisateur non informaticien. Prochaine étape probable, une manipulation d'objets et l'intégration poussée de techniques d'Intelligence Artificielle (déjà présentes pour optimiser le QBE). Le micro-ordinateur va-t-il enfin devenir un outil transparent ? L.D. Alors qu'Unix revient â pas de géant sur le devant de la scène, les autres systèmes d'exploitation multi-utilisateurs passent quelque peu au second plan. C'est malheureusement le cas d'un produit 100% français, né dans le giron de Bull Micral mais qui, malgré tout, joue aujourd'hui de son indépendance. LA BONNE SANTE DE PROLOGUE L'histoire de Prologue s'est, de la création en 1984 à 1986, confondue avec celle de Bull Micral. Un passé que Georges Seban, P.-D.G. de la société anonyme Prologue (au capital de 29 250 000 francs) ne renie certes pas, mais trouve un peu irritant : avec un chiffre d'affaires 1988 de 55 millions de francs et surtout une rentabilité exceptionnelle de 33%, il est légitime de revendiquer l'autonomie. Un système multiutilisateur Base de la société, le système d'exploitation Prologue représente 50 de ce chiffre d'affaires. Défini par son concepteur, Michel Joubert, actuel directeur général de la société, comme « un système d'exploitation multi-utilisateur pour les micro-ordinateurs reposant sur des processeurs Intel 80xx ou 80xxx) », Prologue s'enorgueillit d'un parc de plus de 91 000 installations, avec une moyenne de 2,4 postes par système. Une performance intéressante pour une entreprise si jeune et qui aurait pu s'assoupir face à la société mère. Principalement dédié aux applications de gestion pour une clientèle de petites et moyennes entreprises, Prologue décline des avantages qui devraient lui valoir une plus grande notoriété : capable aussi bien de se « dégrader » en monoposte que de fonctionner sur des configurations de plus de 16 postes grâce au réseau local OsiLan, il offre entre autre, aujourd'hui, le meilleur rapport qualité-prix par poste. A titre d'exemple, une configuration complète (avec application et imprimante) pour quatre utilisateurs revient à environ 70 000 F, de quoi en faire rêver plus d'un. Mais Prologue SA souhaite également étendre son savoir-faire à d'autre environnements. Pour les besoins de son propre système d'exploitation, la société a développé des outils de programmation (dont le compilateur Abal) et de télécommunication qui représentent la moitié de son chiffre d'affaires. Dans un proche avenir, ces outils devraient d'ailleurs être portés dans les autres environnements, Unix en tête bien évidemment.L.D. 20 - MICRO-SYSTEMES Juin 1989 |