jeudi 2 juillet 2015 14 CULTURE www.metronews.fr 3 La sur PEOPLE Dimanche prochain, la sœur du prince George, Charlotte, sera baptisée à Sandringham où habitent Kate et William. Metronews vous dévoile tout ce qu’il faut savoir de la cérémonie. EN VIDEOS retrouvez touS CeS SuJetS Sur metronews.fr/culture 7 bande-annonce réussie de Creed, le spin-off de Rocky. Les premières photos très rétro de Ghostbusters 3. Spectacle « Pour Ibur faire rire, il faut être grave, sérieux et dur » Patrick Timsit sera de nouveau sur scène à la rentrée. benjamin girette humour. Patrick timsit est l’un des plus fervents défenseurs du politiquement incorrect. interview. Quelques semaines avant de reprendre son dernier one man show à Paris, il évoque le statut d’humoriste dans un contexte particulièrement agité. PROPOS RECUEILLIS PAR BORIS TAMPIGNY ET CHRISTOPHE JOLY Votre dernier spectacle s’intitule On ne peut pas rire de tout. En avez-vous eu assez qu’on vous pose toujours la question ? C’était vraiment le départ. En pleine écriture du spectacle, je me suis rappelé combien les journalistes aimaient me poser cette question. C’était bien de le faire en affirmation négative, c’était prétexte à un fil conducteur qui permettait d’égrener tous les sujets. C’est vrai que c’était aussi une question d’actualité, ça fait plusieurs années que c’est très chaud en termes d’interdiction de spectacle, avec Dieudonné. Ça donnait vraiment envie de gratter. Comment apporter quelque chose de nouveau ? J’arrêterai avant le spectacle de trop, j’ai toujours peur de n’avoir plus rien à dire. Je me demande toujours avant d’écrire s’il y aura encore des gens pour venir l’écouter, si le spectacle correspondra à nos ambitions. A part la Bible, je ne vois pas ce qu’on pourrait faire d’original. C’est dans l’axe et dans le décalage qu’on peut innover. Ce fil conducteur n’était pas une façon de maquiller un manque d’inspiration. Il n’y a aucune obligation à faire ce spectacle, c’est un espace de liberté dont je me saisis. Mais tout ce que je veux, c’est arrêter avant de devenir pathétique. On a la sensation que vous avez calmé le jeu avec ce nouveau spectacle... Pour moi, on ne peut pas sortir un spectacle du contexte. Il a démarré à Paris en janvier au moment des attentats, mais il avait été joué quatre mois avant en province, et j’avais lu que c’était le plus féroce. De mon côté, je ressentais dans la salle une attente étrange, comme si quelques journalistes fantasmaient sur une réponse aux djihadistes. Certains se sont précipités pour venir me voir pour la première fois, parce que c’est un peu à la mode. C’est l’actualité qui a rejoint mon spectacle, et pas l’inverse. Le titre n’a pas été inventé dans la nuit. Ne trouvez-vous pas regrettable qu’on vous juge uniquement sur la férocité du texte ? Je ne juge pas quelqu’un qui me juge, car il est forcément dans l’erreur. Il n’y a pas un seul avis qui existe. Je ne me plains pas quand on me dit que je suis génial et que ce n’est pas vrai. C’est pareil si on me dit que je fais de la merde. Je lis toutes les critiques, même les mauvaises. Certaines m’ont d’ailleurs plus fait réagir positivement que quand on me décrit comme quelqu’un d’affreux, sale et méchant. Je ne me reconnais pas dans cette formule. Je peux trouver de l’amour dans une critique assassine. Avez-vous reçu des menaces en tant qu’humoriste depuis janvier ? Non. Je crois qu’il ne faut pas exploiter cet élan de solidarité. Je ne veux pas non plus céder à la censure. J’ai toujours fait attention, mais je ne veux pas me priver d’éléments qui auraient toute leur place. Il faut être drôle, mais avec une simplicité dans la forme. Je veux que ça me représente, que ce soit ma vérité. Je crois que pour faire rire, il faut être grave, sérieux et dur. Quel regard portez-vous sur cette jeune génération d’humoristes qui viennent du Web, comme Norman ? Je m’entends mieux avec cette génération qu’avec la mienne. Ils se posent moins de questions que mes confrères à leurs débuts. Pour les uns, j’étais un comédien, pour les autres j’étais un chansonnier, alors qu’aujourd’hui je suis apaisé et heureux. Ils ont inventé leur propre style, ça ne peut provoquer chez moi que de l’admiration.§ On ne peut pas rire de tout, à partir du 15 septembre au théâtre de la gaité montparnasse, Paris, XiVe. a partir de 35 €. |