mardi 30 juin 2015 www.metronews.fr ACTU 3 L’embarrassante « guerre de civilisation » Politique Décoder l’expression controversée de « guerre de civilisation » employée dimanche par Manuel Valls. Voilà la tâche à laquelle s’attelaient hier les membres du gouvernement, invités sur les plateaux des différentes matinales. Une tâche plus ardue que prévu face à une expression qui ravit la droite, qui y voit un rapprochement avec le vocabulaire employé par Nicolas Sarkozy, mais fâche une partie de la gauche. « Civilisation » au singulier Mais si certains, à gauche, peuvent user de leur liberté de parole, ce n’est pas le cas des membres du gouvernement, qui doivent faire preuve de solidarité avec leur chef. Et doivent donc défendre une expression jugée proche du « choc des civilisations » entre l’Orient et l’Occident, théorisé dans les années 1990 par le professeur américain de science politique Samuel Huntington. Une expression popularisée ensuite par les néoconservateurs américains avant d’être reprise par George W. Bush pour défendre la guerre en Irak. La formule étant donc potentiellement explosive, les membres du gouvernement s’attachent scrupuleusement à la déminer en précisant, selon eux, que le Premier ministre parlait d’une guerre contre la « barbarie ». « Ce n’est pas une guerre de civilisations au pluriel, assure ainsi Bernard Cazeneuve, sur Europe 1. C’est une guerre entre la civilisation humaine et la barbarie », ajoute-til, précisant que les musulmans de France sont « dans la civilisation ». Pas l’Orient contre l’Occident Humanité contre barbarie, c’est aussi ce que dit Ségolène Royal sur iTélé, au même moment. Elle Manuel Valls hier à son arrivée à l’elysée. ALAIN JOCARD/AFP explique ainsi qu’il s’agit d’une guerre contre « les barbaries », une guerre « de riposte contre les attaques faites à la démocratie. Ce n’est pas une guerre de l’Orient contre l’Occident [...]. Il y a une guerre de la civilisation contre toutes les formes de barbarie, et les civilisations, elles sont en Occident comme en Orient, elles ne s’opposent pas les unes aux autres ». Le débat ne fait que commencer. §geoffrey Bonnefoy Un joUr DAns l’ACtU l’enquête Uber dans le viseur de la police Auditions. Les deux dirigeants d’Uber France ont été placés en garde à vue hier par la police judiciaire parisienne dans une enquête sur leur application mobile UberPOP. L’enquête vise un système d’« organisation illégale » de mise en relation de clients avec des particuliers pour les transporter contre rémunération mais sans acquitter de charges sociales. la phrase « Nous avons, depuis 2012, expulsé 40 prêcheurs de haine et imams. Dans les cinq années précédentes, il n’en avait été expulsé que quinze. » Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur, hier sur Europe 1. Dominique Cottrez est accusée d’un octuple infanticide. PHILIPPE HUGUEN/AFP le coup de théâtre Stupeur au procès Cottrez justice. Sa réponse a résonné comme une déflagration dans la salle d’audience. Pour la première fois, Dominique Cottrez a nié avoir été violée par son père. C’est pourtant ce qu’elle avait confié aux enquêteurs, puis au juge d’instruction, et enfin à la cour d’assises du Nord où elle est jugée depuis jeudi pour l’assassinat de 8 de ses bébés. « J’avais peur qu’ils soient de mon père », avait-elle expliqué, en larmes. Hier pourtant, face à son avocat, elle a craqué. « Vos filles sont là. Madame, vous jurez sur la tête de vos filles que votre père vous a violée ? », a demandé M e Berton. Long silence. « Non, je ne jure pas », balbutie l’accusée. « Il vous a violée ou il ne vous a pas violée ? » répète l’avocat. « Non. » Après une brève suspension de séance, Dominique Cottrez est allée plus loin : « Mon père ne m’a pas touchée. » « Ni enfant, ni adulte ? » « Non. » § le chiffre 26 Chaleur. C’est le nombre de départements du Sud-Ouest, du Centre, de l’Ile-de-France et de l’Est qui seront placés aujourd’hui à partir de 14 h en vigilance orange en raison d’un « épisode caniculaire précoce et durable », a annoncé hier Météo France. laurent Bourgnon avait 49 ans. MARCEL MOCHET/AFP la disparition Fin des recherches pour Bourgnon Décès. Hier matin, le Haut-Commissariat de la République en Polynésie française a annoncé « l’interruption des recherches » du navigateur Laurent Bourgnon. Ce dernier avait disparu mercredi dernier après une plongée sous-marine dans le lagon de l’atoll de Toau, aux Tuamotu.