4 Journal Métro Vendredi 8 octobre 2021 Environnement Être carboneutre, c’est cher ? Tout le monde pollue, ou presque. Avec la crise climatique qui sévit, on peut au moins compenser en rachetant ses émissions de gaz carbonique. Mais être carboneutre a un prix. Jules Couturier jcouturier@journalmetro.com Le principe de la carboneutralité est simple  : on calcule ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et on les compense en achetant l’équivalent en crédit carbone auprès d’un organisme qui posera des gestes pour leur compensation, généralement en plantant des arbres. Car les arbres agissent comme des filtres en absorbant le CO 2 de l’air qui les entoure pour produire leur propre énergie. Parmi les autres options possibles, on compte les projets de production d’énergie (éolienne, solaire ou géothermique) ou de récupération des gaz d’enfouissement ainsi les usines de biogaz. Établir son empreinte La première étape consiste à estimer votre empreinte carbone. Elle varie évidemment d’un individu à l’autre et d’une entreprise à l’autre. « Quelqu’un qui habite dans un condo à Montréal et qui se déplace en métro va avoir une empreinte différente de la personne qui habite une maison en région et prend son auto tous les jours », explique Luc Baillargeon- Nadeau, directeur du développement durable chez LCL Environnement et Certification Carboneutre. Celui-ci précise que le moyen de transport et l’habitation jouent un rôle central dans l’empreinte carbone individuelle. L’alimentation aussi car « un végétalien va émettre moins de gaz à effet de serre qu’un amateur de viande ». Pour vous aider, il existe plusieurs calculateurs en ligne qui vous permettent d’établir votre empreinte exacte. À titre indicatif, la moyenne annuelle d’émission de CO 2 par une personne au Québec s’élève à 10 tonnes. « Un adulte qui habite en banlieue va être près du 15 à 20 tonnes. Un autre qui habite à Montréal se rapproche plus du 5 à 10 tonnes », indique M. Baillargeon-Nadeau. Choisir un organisme Il existe plusieurs organismes qui permettent de racheter vos émissions. Parmi les plus populaires, on compte Carbone boréal, Planetair, Carboneutre Québec et Arbres Canada. « Plusieurs organismes font des projets de réduction ou de captation de GES. En échange du paiement d’un Un moteur de recherches plus vert Connaissez-vous Écosia ? Il s’agit d’un moteur de recherches qui utilise ses bénéfices pour soutenir des projets de reforestation dans le monde. En changeant une toute petite habitude du quotidien, qui consiste à utiliser ce moteur de recherches, les internautes peuvent contribuer gratuitement à verdir la Terre. certain prix de la tonne, l’organisme choisi va planter des arbres en votre nom », explique M. Baillargeon-Nadeau. Payer Les prix varient de 25 à 50 $ la tonne, et ce, en fonction de l’initiative choisie et du fonctionnement de chaque organisme. Pour un individu moyen qui émet 10 tonnes de CO 2 par année, devenir carboneutre lui coûtera annuellement de 250 à 500 $. Pour les entreprises, les coûts varient beaucoup en fonction de leurs activités. « La carboneutralité pour un petit bureau comptable de cinq employés peut par exemple coûter 200 $, tandis que pour une entreprise de transport, il en coûtera 40 000 $ par année », illustre-t-il. Règle générale, le prix de la compensation équivaut à 5 à 10% de la facture énergétique totale de l’entreprise. Lise Auclair est propriétaire du Café de la brûlerie à Granby. Son café est certifié carboneutre. Elle indique devoir payer en moyenne 700 $ par trimestre, mais c’est une dépense qu’elle accepte de payer avec plaisir. « On a tous une responsabilité quand on exploite un commerce, estime-t-elle. C’est une taxe de pollution que je me suis moi-même imposée. Je voulais que, comme moi, mon entreprise prenne à cœur ses responsabilités écologiques. » M Volume  : 21 Numéro  : 86 À Montréal, Métro est publié par Métro Média, 101, boul. Marcel-Laurin, bur. 320, Montréal (Qc), H4N 2M3 Tél.  : 514 286-1066 Imprimé par  : Transcontinental Transmag, 10807, rue Mirabeau, Anjou (Qc), H1J 1T7. Distribué par Metropolitan Media Services PDG  : Andrew Mulé Directrice adjointe, ventes et marketing  : Marie-Josée Gravel Directeur principal, Finances  : François Dallaire Directeur, Information  : Olivier Robichaud Directeur de contenu Inspiration  : Philippe Lépine Directeur artistique  : Johan Batier Cheffe de pupitre  : Carole Côté Vous voulez annoncer dans nos pages ? ventes_montreal@metromedia.ca. ISSN 1716-9895 Illustration  : iStock