Métro Montréal n°2021-09-24 vendredi
Métro Montréal n°2021-09-24 vendredi
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°2021-09-24 de vendredi

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : Médias Transcontinental S.E.N.C.

  • Format : (279 x 286) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 18,8 Mo

  • Dans ce numéro : Gayance, l'étincelle du festival POP Montréal.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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Photos  : Danny Taillon, André Rainville, Larry Achiampong, Ariana Molly THÉÂTRE Manuel de la vie sauvage La mâchoire des spectateurs est mise à rude épreuve au cours de cette pièce : du début à la fin, on rit fort tout en grinçant des dents. Jean- Philippe Baril Guérard a brillamment transposé à la scène son roman publié en 2018, qui relate les hauts et les bas de la création d’une startup. Dans cette adaptation théâtrale, le Kevin du livre fait place à Cindy, incarnée par Emmanuelle Lussier Martinez. Façon conférence motivationnelle, elle nous partage de troublants conseils comme « Toute relation est une transaction » et « L’éthique est un luxe ». Les thèmes chers à l’auteur, comme les principes et la morale, sont formidablement amenés par la mise en scène rythmée de Jean-Simon Traversy et l’excellente distribution. Une œuvre incontournable. Jusqu’au 9 octobre chez Duceppe — Marie-Lise Rousseau Les choix de Métro TÉLÉVISION Les journalistes de Métro vous livrent leurs coups de cœur culturels de la semaine. …Moi non plus ! Tout oppose Sarah et Christian, une politicienne déchue et un intellectuel de gauche. Par un drôle et surréel concours de circonstances, les deux se retrouvent à la barre d’une ligne ouverte de fin de soirée à la radio. Vous vous en doutez, il y aura des flammèches, et pas seulement en ondes ! Catherine-Anne Toupin, créatrice de la série et interprète de Sarah, a eu la brillante idée de traiter d’enjeux délicats comme la polarisation sous forme de comédie. Les mardis 19h30 à Noovo — Marie-Lise Rousseau MUSIQUE Aurora de Fernie Fernie, retenez bien ce nom ! L’écoute des sept morceaux que compte Aurora est une expérience stupéfiante tant ceux-ci sont tous plus impeccables les uns que les autres. Avec son style mélangeant le meilleur de la soul, du RnB des années 1990 et une douce sensibilité, l’artiste nous offre un bijou musical dont le groove crépusculaire est l’écrin. On salue par ailleurs les textes de Fernie, qui racontent des histoires à la fois banales et universelles, mais aussi très inclusives. Un album à écouter en boucle ! Sur les plateformes d’écoute — Amélie Revert MUSIQUE Pantomime de Radiant Baby Le deuxième album de Radiant Baby a ce charmant petit je-nesais-quoi. Un brin naïf, l’ensemble déborde d’une énergie communicative teintée de sonorités délicieusement vintage. Alternant les textes en français et en anglais, Pantomime est un spectacle captivant nos sens. On adore, par exemple, danser avec frénésie sur Lights Out ou se perdre dans nos rêves acidulés sur Smooth (avec Ohara Hale) ou Inconnue. Sur les plateformes d’écoute — Amélie Revert one hand on the steering wheel the other sewing a garden d’Ada Lea Plus d’un an après son dernier EP, woman, here, Ada Lea est de retour avec son magnifique folk. Déjà, les extraits de son nouveau disque laissaient présager quelque chose de grandiose… mais celui-ci offre bien plus que ce que à quoi on s’attendait. L’autrice-compositrice-interprète semble nous murmurer ses chansons au creux de l’oreille et nous entraîne dans une balade éclatante de confidences. On vous laisse découvrir et vous délecter d’oranges, saltspring, backyard et du reste à l’infini ! Sur les plateformes d’écoute — Amélie Revert LITTÉRATURE Orange Pekoe Dans ce très beau récit en fragments, à mi-chemin entre le recueil de poésie et le roman, Benoit Bordeleau médite sur la mémoire, la transmission et l’encombrement, mot qui hante le narrateur. On plonge dans ses souvenirs d’enfance alors qu’il vivait avec son grand-père mourant. En décrivant avec finesse les petits moments du quotidien en apparence banals, comme le rituel du thé ou celui des mots cachés, il aborde de grands thèmes : la peur, le deuil et l’impermanence des choses. Aux éditions de la maison en feu — Marie-Lise Rousseau ARTS VISUELS Larry Achiampong Après quatre années à parcourir le monde, L’explorateur de reliques de l’artiste multidisciplinaire britanno-ghanéen fait escale à Montréal. Grâce ses installations, celui-ci nous donne à voir une certaine culture populaire à travers le prisme postcolonialiste de son alter ego venu du futur. Mention spéciale pour Reliquary 2, sans doute l’une des plus précieuses réflexions sur la pandémie à ce jour. Jusqu'au 9 janvier à la Fondation PHI — Amélie Revert Culture
10 Journal Métro Vendredi 24 septembre 2021 Inspiration Une virée trépidante sous terre Coupés du monde Excités et légèrement nerveux, nous nous assurons que les lampes frontales fixées à nos casques fonctionnent bel et bien. C’est que l’amoureux et moi sommes les deux derniers explorateurs de notre groupe d’une dizaine de personnes ; c’est donc nous qui allons clore cette marche souterraine. Au moment où nous refermons les deux portes de fer scellant l’entrée de la caverne, nous prenons conscience que nous sommes absolument coupés du monde. Le bruit sourd de la lourde porte, la noirceur qui s’installe aussitôt, la température chutant radicalement (il fait 28 dehors et environ 5 degrés à l’intérieur), l’humidité qui s’infiltre à travers nos vêtements  : tout cela fait naître une petite angoisse faisant partie du plaisir de tenter ce genre d’expérience. Ce léger inconfort s’envole rapidement grâce aux bons mots de notre guide, au calme régnant dans la caverne et à notre petite voix intérieure nous murmurant que tout ira bien. Félix, notre guide de 17 ans, aime son « lieu de travail » et ça se sent. Il nous raconte l’histoire de cette caverne découverte en 1865 par le trappeur Joseph- Charles Dubois alors que nous venons tout juste d’y entrer, permettant ainsi à tous de s’habituer doucement à ce nouvel environnement obscur. Nous visitons d’abord le réseau inférieur de la caverne. Autour de nous, les parois rocheuses suintent et luisent à la lueur de nos lanternes. Plus nous avançons, plus les couloirs rétrécissent, nous forçant fréquemment à baisser la tête et le haut du corps pour pouvoir avancer. Félix nous explique que l’eau – vieille de plusieurs mois – qui tombe du plafond provient de la montagne voisine et devient très claire après avoir été filtrée par les roches de la caverne. L’endroit est judicieusement appelé « la salle des pluies ». Difficile de ne pas avoir une petite pensée pour les premiers spéléologues qui exploraient jadis les cavernes à la simple lueur d’une bougie à la flamme vacillante ! MONTER sous terre Après avoir observé un petit lac au bout d’un étroit tunnel – la caverne Laflèche est l’une des rares à posséder un puits intérieur au Québec – nous apprenons que nous devons emprunter un escalier rudimentaire et bien abrupt pour accéder au réseau supérieur. C’est là, sur cet escalier en acier semblant monter à l’infini, qu’on ressent la plus grande poussée d’adrénaline, surtout si on a le vertige. Si on bénit la noirceur qui nous empêche de voir le vide sous nos pieds, notre co Sarah-Émilie Nault Collaboration spécialerps sait très bien ce qui se cache en dessous  : le vide. « Être sous terre et souffrir de vertige », ironisons-nous intérieurement en serrant fermement les rampes glacées pendant les quelques minutes que dure l’ascension. Dans la petite « salle d’attente » au plafond bien bas située au haut de l’escalier, nous nous assoyons sur des roches pour écouter Félix. « Ici, on est vraiment déconnectés du monde extérieur, lance-t-il. On est vraiment dans le sous-sol de la montagne, mais au plus haut de la caverne. Par contre, il est impossible pour les géologues de savoir à quelle profondeur on se trouve exactement. » Ça ajoute au mystère de l’endroit. Il nous fait éteindre nos lampes frontales afin de nous faire vivre cinq minutes dans la noirceur totale. Le fait de passer sa main devant ses yeux et de ne pas même en deviner le contour peut donner des frissons ! Nous expérimentons aussi le silence total pendant quelques secondes. Encore ici, il faut se rassurer soi-même et s’estimer heureux de savoir que dans quelques minutes, la lumière et les bruits de la nature reviendront. Plus loin, nous sommes quatre à nous porter volontaires pour pénétrer dans un tunnel beaucoup plus étroit. Nous atteignons le bout rapidement, mais à quatre pattes, puis parvenons à nous retourner pour en ressortir plus sales et légèrement plus fiers que nos comparses. Puis, Félix nous guide vers la sortie naturelle de la caverne. Son plafond bien brillant est la dernière image, presque magique, que nous aurons de notre trop brève et trépidante visite. M Quelques autres cavernes à visiter ailleurs au Québec  : la caverne de Saint-Léonard à Montréal, la grotte le Trou du Diable à Saint-Casimir, la grotte de Saint-Elzéar dans la baie des Chaleurs, la caverne Lusk dans le parc de la Gatineau, la caverne Trou de la Fée à Desbiens au Lac-Saint-Jean, le Trou des perdus à Témiscouata, Spéos de la fée à La Rédemption près de Rimouski. arbraska.com Photos  : Sarah-Émilie Nault



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