16 Journal Metro Mercredi 15 septembre 2021 La pièce Fairfly a été offerte en webdiffusion alors que Montréal était en zone rouge. Quel avenir pour les webdiffusions ? Les webdiffusions d’événements culturels ont permis au public de demeurer connecté à l’art en temps de crise. Avec le retour d’expériences en personne annonçant l’émergence de jours meilleurs, est-ce que l’offre hybride restera après la pandémie ? 2/ci 41 ; lbi, 6e1 P.4> 6 Martin Gignac info@journalmetro.com « Je le crois et je le souhaite, avance David Laferrière, qui est à la tête de RIDEAU, une association qui réunit 850 salles de spectacle et festivals. Il y a une volonté de créer et de faire circuler plus de contenus québécois par le numérique. Ironiquement, la pandémie a été le coup de fouet dont notre milieu avait besoin pour aller de l’avant avec ce genre d’initiatives. » Même son de cloche du côté de Nathalie Casemajor, professeure à l’Institut national de la recherche scientifique et directrice scientifique de l’Observatoire des médiations culturelles, dont le travail porte notamment sur la culture numérique. « Le format hybride va probablement perdurer, au moins pour un petit moment, projette-t-elle. L’incertitude envers les nouveaux variants est trop grande. Puis, il faut rappeler que l’expertise est là. Depuis le début de la pandémie, on a pu assister à une conversion et à une transition vers le numérique. Des professionnels des secteurs se sont formés et ils se sont équipés, ont développé une expertise en termes de diffusion à distance. » Deux par deux rassemblés C’est le cas du Festival du nouveau cinéma (FNC), qui misera pour son 50 e anniversaire en octobre sur une formule hybride, contrairement à l’année dernière, où la province a basculé en zone rouge deux jours avant le dévoilement de sa programmation. « Ça ne remettra jamais en question notre souhait de privilégier l’expérience collective, d’offrir des projections en salles sur grand écran et de présenter les films dans les formats qui ont été pensés par les cinéastes au moment du tournage », jure son directeur général, Nicolas Girard Deltruc. 5 JOURS de musique, arts visuels, films, conférences et beaucoup plus ! Cakes da Killa +Backxwash +SUUNS Cadence Weapon +Vanille +Loura Niqua The Besnard Lakes Islands + Chiiild BEAUCOUP PLUS ! « Mais nous sommes un festival de nouvelles images en mouvement. C’est sûr que toutes les technologies nous intéressent, à partir du moment où on peut voir un film, peu importe le support. Et la webdiffusion offre de belles opportunités. » Comme celle de rejoindre le maximum de cinéphiles et de faire circuler le cinéma d’auteur en région. Ou d’organiser des marchés dédiés aux membres de l’industrie qui pourront y assister, peu importe où ils se trouvent sur la planète. « On voit ça également comme un outil complémentaire pour ajouter du contenu à ce qu’on présente déjà, développe celui qui est à la tête du FNC. On peut par exemple présenter la suite d’un film en salle et offrir en ligne la possibilité de découvrir un titre antérieur. On l’a fait l’année dernière avec L’enlèvement de Michel Houellebecq, car on présentait déjà sa suite, Thalasso. » Quelques défis Ce ne sont toutefois pas tous les distributeurs qui acceptent que leurs films soient présentés en ligne. Par exemple, en 2020, les récents longs métrages de réalisateurs estimés comme Tsai Ming-liang et Hong Sang-soo ont été retirés de la programmation du FNC à la dernière minute. « Mais ça représente seulement 15 à 20% des cas », assure Nicolas Girard Deltruc. Un autre défi pour les webdiffusions actuelles et à venir est d’arriver à se démarquer dans le vaste océan des choix offerts et de publiciser ces événements en ligne. « Comment faire connaître l’offre d’un théâtre de Montréal à quelqu’un qui habite à Chicoutimi ? demande Nathalie Casemajor. Il faut trouver une façon de rendre accessibles les spectacles. » 22.0 26 septembre 2021 |