Métro Montréal n°2021-09-14 mardi
Métro Montréal n°2021-09-14 mardi
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°2021-09-14 de mardi

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : Médias Transcontinental S.E.N.C.

  • Format : (279 x 286) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 18,9 Mo

  • Dans ce numéro : quels seront les impacts sur l'île de Montréal ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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24 Journal Metro Mardi 14 septembre 2021 Résultats du quiz L’écoanxieux du dimanche (Vous avez obtenu une majorité de A) Vous vous souciez de l’environnement et vous désolez des menaces pour l’avenir de la planète. Vous posez des gestes pour amoindrir votre impact, mais l’écoanxiété n’est pas un fardeau quotidien pour vous. « On ne peut pas se priver des sources d’information qui parlent des problématiques, il faut demeurer informés, mais on peut choisir des médias moins sensationnalistes qui proposent des solutions », explique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier. « Il y a un équilibre à trouver entre lucidité, et capacité à fonctionner et à agir. » L’écoanxieux actif (Vous avez obtenu une majorité de B) Vous êtes bien conscients des enjeux environnementaux et ça vous préoccupe beaucoup par moments. Vous êtes loin d’être seul(e). Pour pallier les projections futures inquiétantes et votre stress grandissant, vous essayez de faire une différence en passant à l’action. Vous gardez espoir en l’avenir, sans non plus adopter la pensée magique que la Terre s’autosauvera. « Poser des actions, ça nous permet de faire sens avec nos pensées, de s’ancrer dans le présent. Oui, il faut agir, mais pas en regardant la fin du monde », explique Envie de jaser écoanxiété ? Christina Popescu, doctorante en psychologie sociale, qui étudie l’écoanxiété. L’écoanxieux défaitiste (Vous avez obtenu une majorité de C) Vous êtes tellement à l’affût de l’urgence climatique que vous perdez parfois foi en l’humanité, qui vous laisse croire qu’un désastre environnemental est inévitable. S’il est « normal, sain et logique » d’être écoanxieux, selon la psychologue Karine St-Jean, il faut demander de l’aide lorsque l’anxiété « prend de l’intensité, affecte notre sommeil, notre appétit, notre relation avec les autres. [Même chose], si ça affecte notre capacité à nous concentrer ou à travailler ». Autrement dit, avant de penser à vous construire un bunker de fin du monde, partagez vos craintes avec un professionnel de la santé. Si vous avez obtenu une majorité de D, vous vivez peut-être dans le déni, suggèrent les psychologues interviewées. Et le déni, ça fait rarement avancer les choses. Ouin. Aucune étude scientifique ne catégorise les niveaux d’écoanxiété. Ce quiz vise avant tout la conscientisation. Si vous sentez que l’(éco)anxiété a un impact négatif sur votre santé mentale, consultez un professionnel de la santé ou appelez Écoute Entraide. 1 855 EN LIGNE (365‐4463) www.ecoute-entraide.org L’OBNL Éco-motion propose des ateliers, des conférences et des thérapies de groupe ou individuelles dans divers milieux et destinés à une clientèle variée afin de s’adapter collectivement aux changements socioenvironnementaux. www.collectif-ecomotion.org CATHERINE ETHIER À moins quart C’est encore l’été, mais sa lourdeur nous a enfin quitté. Au bulletin météo. Celui d’ici, du moins. Parce qu’à New York, c’est encore *un peu* humide. Et ailleurs, ça brûle, du dedans comme du dehors. C’est tout brisé. Ça fume encore. On enterre nos morts. En silence. Essoufflés. Mais ici, oh ! La belle fraîche. On est-tu assez ben, les fenêtres ouvertes ? Après un treizième été à embrasser mon statut de fière steamée du Plateau, fermement opposée à céder à la vile climatisation, je savoure enfin, victorieuse, la douce brise dans ma chevelure salée du haut du fleuve. Ma petite part à moi  : « Je peux certes traverser l’été assise devant le ventilo ! Y’a rien là pantoute, c’est vraiment pas si pire que ça », murmurais-je à tout rompre, drapée de déni et d’orgueil, rubiconde, ruisselante et convaincue de faire partie d’un petit boutte de la solution. On fait tous notre petite part. On trie le plastique et le verre, tout sourire, avant que tout ce beau tri-là soit sacré dans les vidanges, à défaut de centres de tri qui ont de l’allure (et surtout, d’emplois décents entre deux ballots de bouillasse et de vieilles canisses de coke diète souillées). Mais ça y est ! Tout ce labeur à 42 degrés est derrière moi. À présent, il fait frais. Et à compter de maintenant, je vais oublier l’entièreté de l’urgence climatique, bien installée dans mon lazyboy, à minuit et sept, heure du GIEC, à regarder des gens désirables espérer une nuit dans la Maison de l’amour, quelque part dans les Rocheuses, satisfaite. À partir de septembre, chaque année, on oublie tout. On retrouve nos petites habitudes, parce que s’inquiéter pour le sort de l’humanité pendant deux-trois mois, c’est épuisant. C’est éreintant, toutes ces conversations sur l’urgence. Les feux. Les flots. Les cœurs calcinés pis le pauvre monde. Tout va très bien. À partir de septembre, chaque année, on oublie tout. On retrouve nos petites habitudes, parce que s’inquiéter pour le sort de l’humanité pendant deux-trois mois, c’est épuisant. C’est éreintant, toutes ces conversations sur l’urgence. Les feux. Les flots. Les cœurs calcinés pis le pauvre monde. On a participé. On a froncé les sourcils. On a remarqué des affaires, aussi. On s’est indignés, pis pas à peu près, sur le patio de Jocelyne ; on était beaux à voir. Mais il faut bien, à présent, commencer à penser à décorer le balcon avec de beaux feuillages jaune orange pour la Thanksgiving, y’avait tellement des belles affaires, l’autre jour, chez HomeSense. Une citrouille amusante. Des airs de normalité, en bourgogne et en vert menthe. Ça fait trente ans qu’ils hurlent à l’urgence et que nous, on danse. Dans nos oreilles, comme dans celles de Dédé, le beat est bon. On connaît la chorégraphie par cœur ; on se trouve bons ! Et quand on en a assez, parce que le disque est rayé et que ça commence à sentir drôle, on change de chaîne avec le sentiment du devoir accompli. On ouvre les fenêtres. Parce que de toute façon, ça ira. Ça peut pas faire autrement. Hein ? Et puis, l’été prochain, on rechaussera nos pantoufles de martyrs. De citoyens mobilisés qui se pensent à moins quart. De gens engagés qui ont furieusement l’intention de ne rien faire du tout. On est-tu assez ben.
Photos  : Loop Mission, gracieuseté Comment Loop Mission est-il né ? Il y a six ans, j’ai rencontré Julie Poitras-Saulnier (aujourd’hui présidente de l’entreprise) et on est tombé en amour. Julie a un parcours académique en sciences de l’environnement et a travaillé en développement durable dans de grandes entreprises, alors que je suis autodidacte et que j’ai roulé ma bosse avant de me lancer en affaires (Crudessence et Rise Kombucha). Ensemble, on a eu envie de partir un projet dont la philosophie est « plus tu vends un produit, mieux c’est pour la planète ». Au même moment, j’ai reçu un appel de l’un des plus grands distributeurs de fruits et légumes au Canada, Courchesne Larose. On m’a expliqué qu’ils jetaient de 16 à 25 tonnes de fruits et légumes mûrs par jour. Après avoir visité leur entrepôt, on a décidé de se lancer  : Julie a vendu sa maison, j’ai vendu Crudessence et une partie de mes actions de Rise. On a lancé la machine et élaboré nos premiers jus à partir des surplus de Courchesne Larose. Aujourd’hui, on travaille avec des distributeurs alimentaires, des chaînes d’épicerie et des agriculteurs pour fabriquer des produits anti-gaspillage. Comment expliquer que personne n’ait pensé à valoriser ces surplus de la sorte avant vous ? En général, l’entrepreneur est tellement occupé à vendre, à faire du marketing ou à gérer ses ressources humaines qu’il n’a pas le temps de penser à ses déchets. Et quand l’entreprise grandit, l’entrepreneur ne voit plus le déchet. Il ne voit qu’une ligne « perte » dans un rapport financier. Ça devient un chiffre dont on ne saisit plus la réalité. Ne faudrait-il pas aussi régler les problèmes de gaspillage à la source ? Malheureusement, le gaspillage va Loop, la mission d’abord ! Avant d'être connue comme étant une compagnie de jus - ou de gin, ou de bière, ou de savon - c'est d'abord par sa mission de valorisation des aliments rejetés que Loop veut faire sa marque. Entretien avec David Côté, cofondateur de l'entreprise. Benoit Valois-Nadeau Collaboration spéciale David Côté et Julie Poitras-Saulnier, co-fondateurs de Loop Mission toujours être présent. On est dans un pays développé où les consommateurs s’attendent à une grande abondance. Si on s’attend à avoir tous les produits possibles, de toutes les variétés, en tout temps, pour satisfaire tout le monde, il va toujours y avoir des surplus. C’est là qu’une compagnie comme la nôtre peut venir s’imbriquer entre le consommateur et l’industrie pour sauver ses aliments. Loop va bientôt déménager dans une nouvelle usine de 40 000 pieds carrés, qui a demandé un investissement de 10 M$. L’an dernier, vos ventes ont augmenté de 116%. Et vous voulez exporter votre concept aux États-Unis, en Europe et en Australie. Comment gérez-vous une telle croissance ? On rushe ! L’élastique est étiré au plus haut point. De toutes mes expériences d’entrepreneur, c’est la plus grande croissance que j’ai vécue. On va dans toutes les directions. On a des projets sur la planche pour les quatre prochaines années, en plus de toutes les compagnies qui nous appellent pour nous parler de leurs rejets. On est devenu le centre de collecte de données pour tout ce qui est jeté en Amérique du Nord. C’est très dur. Mais on est aussi très excités. Dans votre parcours, quel est le bon coup qui vous rend particulièrement fier ? Notre meilleur coup a été de ne pas se limiter à un produit, mais de mettre la mission au centre de tout  : partir d’un problème et créer une solution qu’on décline en produits. C’est ce qui fait qu’on peut grandir autant, et qu’on ne se limite pas à un article. Nous ne sommes pas un produit, mais on est un concept. C’est notre plus grande force. M Inspiration David Côté Co-fondateur de Loop Mission Entreprise fondée en 2016 à Montréal Son meilleur conseil aux nouveaux entrepreneurs 0 « Ne jamais démarrer une entreprise par désir de réussite, mais plutôt par désir de résoudre un problème. Souvent, la motivation première est de gagner de l’argent. C’est la mauvaise voie à prendre parce que vous vous épuisez et que vous n’êtes pas vraiment enthousiasmé par ce que vous faites. » Sa plus grande erreur « Notre erreur a été d’attendre trop longtemps avant d’engager des pros. Dans une start-up, tu ne peux pas donner de bons salaires dès le départ. Tu embauches des juniors et tu les fais grandir avec toi. On a trop attendu avant d’engager des seniors, par peur de ne pas avoir les budgets. Ça nous a fait perdre environ un an de croissance. » Une entreprise ou un entrepreneur qui l’inspire « Mid-Day Squares, pour leur incroyable storytelling ! » Son application favorite « Th3rdwave, pour localiser les cafés troisième vague ! »



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