Métro Montréal n°2021-09-10 vendredi
Métro Montréal n°2021-09-10 vendredi
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°2021-09-10 de vendredi

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : Médias Transcontinental S.E.N.C.

  • Format : (279 x 286) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 10,0 Mo

  • Dans ce numéro : tout pour son rêve.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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erN n t r1 10 -12 SEPTEMBRE 2021 « Le plan est de quitter le pays », lance rapidement dans le film Sara (Evelyn Castroda O'Farrill) à son amoureux Léonardo (Yonah Acosta). Pour y arriver, le séduisant danseur cubain doit charmer Nasim (Alti Yaghoubi), une touriste canadienne qui pourrait lui permettre d'immigrer à Montréal. « Ça peut paraître cynique, mais il y a toujours un aspect transactionnel dans chaque relation, assure Kaveh Nabatian, rencontré autour d'un whisky sur une terrasse du Plateau-Mont-Royal. On a souvent l'idée que c'est soit l'amour pur et le conte de fée ou quelque chose comme de la prostitution. Mais il y a une zone grise entre les deux et c'est ce que je voulais explorer. » Débutant sur des sentiers balisés, le récit s'amuse à brouiller les pistes, à rappeler que les apparences sont souvent trompeuses. C'est d'ailleurs un peu la genèse du projet, alors que le cinéaste a découvert que l'idée exotique et utopique qu'il s'était forgée de Cuba par le documentaire Buena Vista Social Club de Wim Wenders n'était pas nécessairement fidèle à la réalité. « Tout est toujours plus subtil et compliqué, que ce soient les pays ou les individus, admet le réalisateur globe-trotter. On croit comprendre les choses, alors que non. Les gens sont plus riches et complexes que l'on pense, surtout qu'ils sont dotés d'un passé et d'expériences souvent insoupçonnés. Il faudrait s'en rappeler avant de les juger. » Écrit en collaboration avec le producteur musical Pablo Herrera, Sin La Habana prend le pouls de la culture afro-cubaine qui est rarement montrée au cinéma, avec un souci du détail et un respect qui l'honore. Fort de son expérience en documentaires, le metteur en scène a multiplié les entrevues auprès de touristes, d'étrangers et de locaux afin de développer des portraits nuancés de marginaux. Kaveh Nabatian se laisse guider par ses seules envies d'un cinéma libre et décomplexé dans Sin La Habana, un premier long-métrage de fiction qui se déroule entre ici et là-bas. C'est d'ailleurs son dada depuis ses premiers courts-métrages. « Au Québec, combien de films y a-t-il sur les tensions familiales dans les familles blanches, lance en souriant celui qui a étudié le cinéma à l'Université Concordia. Beaucoup. Ce qui m'intéresse, ce sont les gens dans les marges de la société qu'on voit peu. » Ayant grandi en banlieue d'Ottawa d'un père iranien et d'une mère américaine, Kaveh Nabatian a rapidement été confronté à deux cultures qui avaient peu en commun : celle de la maison et celle plus typiquement canadienne centrée autour du hockey. « J'étais isolé à l'école, confie-t-il. J'ai toujours eu une ouverture envers les gens qui viennent d'arriver, qui tentent de faire les choses un peu différemment ou qui ont un conflit en eux qu'ils veulent explorer. » Rêver mieux Pas surprenant alors de le voir si attaché au personnage de Léonardo, dont le rêve de devenir danseur de ballet étoile se heurte à la réalité qui l'entoure. « Ça fait 15 ans que j'essaie de faire ce film, expose le cinéaste, qui a obtenu quatre refus de la SODEC et deux de Téléfilm Canada. L'idée de courir après un rêve qui ne vient pas, je connais... C'est parfois très décourageant. Il faut pourtant continuer à travailler fort, passer par beaucoup d'épreuves et un jour, finalement, ça arrive, et il y a quelque chose de transcendant dans l'action de le faire. » MARTIN GIGNAC info@journatmetro.com « DANS TOUS MES FILMS, J'ESSAIE TOUJOURS DE CRÉER UNE PORTE ENTRE LA VIE NORMALE ET LA VIE MYSTIQUE QUI NOUS ENTOURE. » KAVEH NABATIAN, RÉALISATEUR DE SIN LA l'ASANA Tout ce que Kaveh Nabatian voulait, c'est ériger un film à sa façon. Qui commence sur les chapeaux de roues à l'instar de l'oeuvre culte La cité de dieu de Fernando Meireilles, avant d'entraîner le cinéphile dans un univers expressif et stylisé à la Wong Kar-wai, dont les ralentis et les élans poétiques évoquent ses vidéoclips, notamment ceux d'Arcade Fire et Half Moon Run. La musique tient évidemment une place à part pour celui qui est également musicien dans le groupe Bell Orchestre. Il s'est occupé de la trame sonore en compagnie de son camarade Pietro Amato, montant le film le jour et composant ses mélodies la nuit. « En faisant les deux en même temps, chacun alimentait l'autre », note le créateur du documentaire A Crack in Everything qui portait sur Leonard Cohen. C'est toutefois en jouant de contrastes entre les couleurs chaudes de Cuba et le climat froid de Montréal que le réalisateur assure une réelle authenticité dans sa mise en scène. « L'image du film est comme l'alter ego de Léonardo, développe son co-auteur. A Cuba, il comprend tout ce qu'il voit, ce qui lui permet de se rapprocher des gens, de lui-même, de ce qui l'entoure. Mais quand il arrive à Montréal, tout est loin et il commence à voir les choses différemment. De passer des lentilles sphériques utilisées à Cuba aux lentilles anamorphiques à Montréal rend la profondeur de champs plus mince  : donc tout ce qui n'est pas au foyer est flou. » Une expérience sensorielle quasi divine, à l'instar de la religion afro-cubaine — la santeria — qui tient un rôle prépondérant à l'écran en façonnant les destins en marche. Un véritable acte de foi qu'annonçait déjà Les sept dernières paroles, un projet unique orchestré par Kaveh Nabatian autour du chef-d'oeuvre Les sept dernières paroles du Christ en croix d'Haydn, où différents artistes (dont Sophie Deraspe, KarlLemieux, Sophie Goyette et Nabatian lui-même) exploraient des thèmes comme le pardon, l'abandon et la réunion. « Une des raisons pour lesquelles je fais du cinéma, c'est pour montrer la magie de la réalité, explique son concepteur. La vie est mystique et magique, même sans les religions. Mais le cinéma et la religion sont deux endroits où on oublie nos problèmes, l'hypothèque, le métro qui ne fonctionne pas et où on peut s'ouvrir à quelque chose de plus grand que nous. » UN PEU D'INFO  : Sin La Habana est présentement à l'affiche. JOS IE DESMARAIS/M ÉTRO
1111like WEEK-END 9 De la nature à l’image La directrice générale de MOMENTA, Audrey Genois, et la commissaire invitée Stefanie Hessler/MÉTRO MÉDIA Arts visuels. La 17 e édition de MOMENTA Biennale de l’image a été lancée cette semaine. L’événement qui se tient jusqu’au 24 octobre rassemble plus d’une cinquantaine d’artistes réunis autour de 15 expositions dans différents espaces de diffusion de Montréal. LILA MAITRE lmaitre@metromedia.ca Devant la Grande Bibliothèque mercredi soir, on se réjouissait que la pluie ne soit pas au rendez-vous lors de l’inauguration de cette nouvelle édition de MOMENTA. Plusieurs visiteurs et membres de la communauté artistique étaient rassemblés, un verre de vin à la main, sous les tentes installées pour l’occasion. L’événement se déroulait à côté d’une des installations Vue d’installation à la Fondation PHI/MICHAEL SEMINARO de la biennale, Soutiens de la vie, des artistes T’uy’t’- tanat-Cease Wyss, Silverbear et Joce TwoCrows Mashkikii Bimosewin Tremblay. L’œuvre prend la forme d’un jardin où poussent des plantes indigènes aux vertus médicinales, utilitaires ou cérémonielles. Ces plantations résonnent particulièrement avec le thème de cette année, Quand la nature ressent. « C’était particulièrement important d’aborder les problèmes environnementaux et sociaux actuels », explique la commissaire invitée Stefanie Hessler. Pour elle, le terme ressentir induit une double interprétation  : celle de l’humain sensible à la nature et vice versa. Variété de médiums Depuis plus de 30 ans, MOMENTA présente des créations aux médiums diversifiés. « On expose des œuvres, que cela soit des installations, des vidéos, de la sculpture, qui mettent de l’avant l’image », précise la directrice générale de la biennale, Audrey Genois. Cette 17 e édition ne rompt pas avec cette tradition, puisqu’une variété de médiums est présente dans les musées et galeries de la ville. Au Musée des beaux-arts de Montréal, l’artiste Anne Duk Hee Jordan propose, avec Intimité de l’inconnu, des installations numériques sur la connexion entre plusieurs formes de vie comme les papillons, les bactéries et les champignons. Au Musée McCord, l’artiste Caroline Monnet et la musicienne Laura Ortman dévoilent une série d’échanges épistolaires entre Montréal et New York, qui propose des réflexions sur le territoire qui sépare ces deux villes. L’exposition Partition exquise mélange photographie, extraits sonores et extraits musicaux. MOMENTA a également mis en place un parcours interactif en réalité augmentée, Cristaux liquides. Onze artistes se sont réunis pour créer des œuvres qui prennent la forme de filtres apparaissant à différents endroits de Montréal. Pour accéder au parcours interactif, il faut visiter le site web de MOMENTA/Cristaux liquides, sélectionner une œuvre et l’ouvrir avec Facebook ou Instagram. Même si les œuvres ont été créées pour des lieux spécifiques, elles peuvent être vues n’importe où. Vue d’installation à la Galerie de l’UQAM/MICHAEL SEMINARO « Un conseil  : réservez votre dîner pour après la séance. Vous n'aurezjamais autant de plaisir à savourer de bonnes choses ! » Sud Ouest **** « Un divertissement savoureux ! » Femme Actuelle **** « Sensuel et romanesque. » La Croix *** L'autre révolution de 1789  : ils vont créer le premier restaurant Au cinéma le 10 septembre



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