Métro Montréal n°2021-08-10 mardi
Métro Montréal n°2021-08-10 mardi
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°2021-08-10 de mardi

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : Médias Transcontinental S.E.N.C.

  • Format : (279 x 286) mm

  • Nombre de pages : 12

  • Taille du fichier PDF : 12,1 Mo

  • Dans ce numéro : la lutte contre les armes à feu, un problème de société.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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métr aUt journaimetro.com Mardi do août 2021 4 PERSPECT- VE La violence par armes à feu, « un cancer dont la chimiothérapie fonctionne plus ou moins » Société. La quiétude des Montréalais a récemment été bouleversée par des épisodes violents criminels. Récemment, une fusillade, a tué trois personnes dans Rivière-des-Prairies. Les forces de l'ordre disent qu'elles en ont « assez » et les habitants de ces secteurs « vivent désormais avec la peur au ventre », selon la mairesse de l'arrondissement. EIV PASCAL GAXET pgaxetemetromedia.ca La fin de semaine dernière, des coups de feu ont été tirés au centre-ville en plein jour et d'autres, dimanche, près du Marché, dans Ahuntsic-Cartierville. « Lundi soir, à 19h, quelques dizaines de coups de feu ont été tirés sur un immeuble situé au 9301 boulevard Perras, à Rivière-des-Prairies, atteignant cinq hommes FWONTE a Fraternité des policiers et policières de Montréal a réclamé l'ajout de plus d'effectif dans les rues de Montréal our endiguer es fusillades qui surviennent dans la métropole. i IOSIE DESMARAIS/MÉTRO I présents à l'intérieur et à l'avant de l'appartement 2. Trois des hommes sont décédés et deux blessés sont dans un état stable. Tous « Ce qui s'est passé est inacceptable. Il y aurait pu avoir des victimes collatérales. » David Shane, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) étaient connus des services de police et étaient en pos- L'immeuble avait déjà été la session d'armes à feu », a pré- cible de coups de feu le 5 juin cisé plus tôt cette semaine dernier. David Shane, porte-parole du La porte-parole du SPVM Service de police de la Ville de qualifie cet événement de Montréal (SPVM). « sans précédent ». La mairesse de Rivière-des- Prairies, Caroline Bourgeois, a pour sa part parlé d'un moment « choquant, qui amène de la colère ». Les conséquences de telles « Le partage des renseignements sera au coeur de cette nouvelle équipe intégrée. Les ressources en enquêtes et services spécialisés doivent servir à tous les différents organismes de police. » Johanne Beausoleil, directrice générale de la Sûreté du Québec, lors de l'annonce de l'entente le 4 août. fusillades touchent non seulement les acteurs directs, mais les effets sont aussi collatéraux, puisque « les gens du secteur vivent désormais avec la peur au ventre. Des familles décident de quitter l'île, ils ne veulent pas vivre dans de telles zones », selon Caroline Bourgeois. Le phénomène des violences par armes à feu est sociétal, fait valoir le SPVM. « Ce n'est pas juste un problème qui implique la police et les criminels. » La population est d'ailleurs invitée à collaborer grâce à la plateforme téléphonique Info-crime. « Chaque information est importante lorsqu'il s'agit de lutte contre les armes à feu », précise le porte-parole du service de police. ISTI VAL terelATIQU LAN/SPECTACLES TEKETEKE LARAW SARAHMÉE DANZA DESCALZA MATEO ELISAPIE AFRIKANA SOUL SISTER WORLDWILD SOUNDSYSTEM Néanmoins, pour la présidente de la firme Mourani-Criminologie et membre de l'Ordre des criminologues du Québec, Maria Mourani, il ne faut pas se faire d'illusion : éradiquer la violence par armes à feu est une utopie. C'est un cancer de notre société, dit-elle, et « il est extrêmement difficile de déraciner le phénomène lorsqu'il est implanté. » « Le crime organisé est un cancer de notre société dont la chimiothérapie fonctionne plus ou moins. Par contre, il existe des moyens de la contrôler, notamment avec la prévention. Mais ça fait partie de notre société, tant qu'il y aura des gens qui veulent faire du cash rapidement par le crime, ça existera », indique Maria Mourani, présidente de Mourani-Criminologie. Même des pays très sécuritaires comme le Japon ou la Corée du Sud ont des épisodes violents de crime organisé, ajoute-t-elle. Plus de tentatives, mais moins de meurtres La métropole a vu l'apparition de gangs autour des années 1980, explique Maria Mourani. « Il existe des zones géographiques pour ces gangs de rue, même s'il y en a un peu partout. Certains quartiers sont habités par GRATUITS DU 26 AU 29 AOÛT festivalmosaiquelaval.com
métr cette criminalité, mais cela reste difficile de cibler des quartiers en particulier. Historiquement, l’est de Montréal fait partie de ces zones-là. » En 2020, le nord et l’est de l’île de Montréal sont les deux zones qui concentrent le plus de tentatives de meurtre, avec respectivement 43 et 41 tentatives. Quant aux homicides, ils ont atteint le chiffre de sept au nord, sept à l’est, six au sud et cinq à l’ouest, selon le bilan 2020 du SPVM. Les tentatives de meurtre impliquant des armes à feu ont augmenté de 72,7%, de 2019 à 2020, passant de 33 à 57. Toutefois, les homicides liés aux armes à feu ont diminué de moitié, passant de 10 en 2019 à 5 en 2020. C’est le poste de quartier 27, situé à Ahuntsic, qui a enregistré le plus d’homicides en 2020, soit 4 décès et 13 tentatives de meurtre. journalmetro.com Mardi 10 août 2021 PERSPECTIVE Toutefois, la Ville de Montréal ne soutient pas la comparaison avec d’autres métropoles canadiennes comme Toronto, par exemple. « Il est difficile de comparer Montréal avec d’autres villes, mais on parle d’environ une trentaine de gangs ici, alors qu’à Toronto on est plus dans la centaine. Toronto a un gros problème de fusillades, elles sont presque quotidiennes », ajoute M me Mourani. La présidente de Mourani-Criminologie ajoute toutefois que « ce n’est pas parce qu’on est mieux loti par rapport à d’autres villes ou provinces que ça va bien ». De l’aide financière et logistique bienvenue La brigade spéciale du SPVM de lutte face au trafic d’armes à feu (ELTA) est en place depuis février 2021 et a reçu l’aide de Québec pour que ses effectifs soient quasiment doublés grâce à un financement de 5 M$. Pour l’instant, 23 personnes sont dédiées à la brigade, et les effectifs devraient atteindre plus de 40 personnes. « Assez, c’est assez ! Si j’ai une recommandation à vous faire, c’est d’immédiatement cesser tous les actes de violence à l’égard des citoyens sur le territoire car, nous, on n’abandonnera jamais », a dit David Shane, porte-parole du SPVM s’adressant aux criminels lors du point de presse du mardi dernier. Le SPVM voit d’ailleurs l’aide de la SQ arriver dans la foulée de la fusillade de Rivière-des-Prairies. Avec cet épisode violent « de trop », une équipe mixte formée de l’ELTA du SPVM et d’une équipe spécialisée de la Sûreté du Québec (SQ) sera mise en place. Cette collaboration devrait « accentuer la pression sur les groupes criminalisés qui sont à l’origine de ces violences par armes à feu », soutient David Shane. Baisse de la criminalité, hausse des armes à feu Il peut par ailleurs être étonnant d’observer que la criminalité a, dans l’ensemble, chuté à Montréal l’année dernière, alors que le nombre de crimes contre la personne commis avec d’une arme à feu a augmenté de manière importante. Notamment en raison de la pandémie et des mesures de confinement qui ont marqué 2020, la tendance générale de la criminalité a connu une baisse de 11,2% par rapport à 2019. SUCCULENTES bières de saison Rendez-vous sur journalmetro.com/explorez 5 Le SPVM a saisi 744 armes à feu en 2020, par rapport à 601 en 2019, ce qui représente une hausse de 23,8%. Depuis janvier 2021, 350 armes ont été saisies sur le territoire de Montréal d’après la mairesse de RDP./123RF



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