Métro Montréal n°2021-07-14 mercredi
Métro Montréal n°2021-07-14 mercredi
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°2021-07-14 de mercredi

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : Médias Transcontinental S.E.N.C.

  • Format : (279 x 286) mm

  • Nombre de pages : 12

  • Taille du fichier PDF : 13,1 Mo

  • Dans ce numéro : interpellations interactives.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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métr 1171 CULTupv journa1metro.com Mercredi 14 juillet 2021 8 Deux diamants bruts à Petite-Vallée Musique. Kanen et Matiu ont tous les deux su faire rayonner leur musique à Petite- Vallée cette année. Portrait croisé de ces artistes originaires de la communauté de Mani-Utenam sur la Côte-Nord. AMÉLIE REVERT arevert@journatmetro.com « Quand j'étais jeune, il n'y avait pas vraiment d'artistes autochtones auxquels je pouvais m'identifier. » Aujourd'hui, Kanen (Karen Pinette Fontaine) est fière d'être présentée comme une autrice-compositriceinterprète innue. « Peut-être que les plus jeunes pourront s'identifier à moi, tout comme je l'ai fait quand j'ai découvert Elisapie qui chantait dans sa langue. C'est à ce moment que je me suis dit qu'il était possible pour moi de faire pareil », confie la musicienne pop folk. Matiu est du même avis. Lorsqu'on lui demande s'il ne craint pas d'être réduit à l'étiquette « artiste autochtone », celui-ci fait preuve d'un grand humanisme. « Le monde est sensible, plus informé, plus ouvert. Ça s'en vient. Nous [les Premières Nations], nous avons appris le monde des villes avant qu'eux n'apprennent sur nous. Les cahiers d'histoire à l'école n'étaient pas très détaillés envers nos cultures, par exemple. Mais j'ai confiance et bon espoir. Je donne une chance à tout le monde. » Identité autochtone C'est d'ailleurs le coeur du projet de Kanen. « J'ai envie de me réapproprier et de me reconnecter à mon identité Matiu et Kanen lors du FEC de Petite-Vallée en 2021/GRACIEUSETÉ ALEXYA CRÔTEAU-GRÉGOIRE innue, que je n'ai pas réellement connue. Par choix, je n'ai en effet pas grandi dans la culture et la langue de la Nation », souligne-t-elle. Et comme rien n'est jamais trop tard, Kanen, 22 ans, est en train d'apprendre à parler en innu à travers une musique qu'elle veut bilingue. « Il n'y a pas d'âge limite pour faire ce qu'on aime. » Selon elle, cet apprentissage est l'aventure de sa vie. « Je prends mon temps, car je ne veux pas faire ça grossièrement. C'est compliqué car je suis à Montréal, et pas dans ma communauté », poursuit-elle. Cette recherche identitaire fait justement partie des thèmes évoqués par Matiu, qui chante aussi en français et en innu. « Je raconte des histoires dans lesquelles je parle des réalités des autochtones entre le milieu urbain et les petites communautés — les réserves comme on les appelle. En ce moment, il y a un gros combat pour garder les langues autochtones en vie. » « Notre quotidien peut être très joyeux, car c'est très communautaire, mais on se perd un peu à tourner en rond. Ma musique est festive et très le terre-à-terre, mais je sais être engagé aussi parfois, dit Matiu. Je parle de mon propre point de vue, jamais je ne prendrai parole au nom du peuple ». Influences Ce ton, Kanen le contemple. « Matin m'inspire beaucoup. En concert, il est capable de nous faire passer un bon moment, dans la légèreté, même si son message est important. Tout le contraire de moi ! » plaisante-t-elle ainsi. Il faut profiter du moment qu'on a sur Terre et s'estimer heureux d'être en vie. Oui il y a des enjeux et des combats sociaux, mais il faut parfois prendre ça plus à la légère. Matiu Dans le contexte actuel, où des corps ne cessent d'être découverts sur les sites des anciens pensionnats autochtones notamment, Matiu avoue cependant être saturé. « Ça me pèse lourd ces temps-ci. Je n'arrive pas à m'exprimer sur les réseaux sociaux, mais j'écris. Je voudrais composer quelque chose de joyeux, mais il y a toujours une mauvaise nouvelle qui tombe. Tristesse ? Colère ? Compassion ? Je ne sais TheCrownetTheMandaloriandominent la course aux EmmyAwards Les séries The Crown de Netflix, qui retrace de façon romancée la saga de la famille royale britannique, et The Mandalorian, de Disney+, dérivée de l'univers Star Wars, sont arrivées en tête de la course des récompenses de la télévision américaine, les Emmy Awards hier, avec 24 nominations. RÉDACTION AFP RELAXNEWS pas comment l'amener, avoue le musicien. On parle tout le temps de réconciliation, mais qu'est-ce que ça veut dire ? On se réconcilie avec qui, avec quoi, pour qui, pour quoi ? » Lui, en tout cas, s'entoure de bons amis « et puis c'est ça. » Kanen, Matiu et Petite-Vallée Tout comme il a adoré sur scène son amie Laura Niquay au festival, Matiu attend avec impatience de voir une performance complète Kanen accompagnée de son band. « Je n'ai eu l'occasion de voir que des showcase d'elle ici », précise-t-il. Avec sept autres musiciens de la relève, les Chansonneurs, Kanen était en Gaspésie pour parfaire ses créations. « Ça a commencé à Québec, et puis nous sommes venus à Petite-Vallée un peu avant le début du festival pour continuer d'écrire et de composer entre nous ». Quant à Matiu, l'histoire avec Petite-Vallée, qui l'a invité cette année pour quatre spectacles, ne date pas d'hier. « Un été, j'étais venu faire un stage ici comme soundman et éclairagiste. Je commençais tout juste à apprendre la guitare et de voir tous ces gens qui créaient m'a poussé. J'ai fini par composer une tonne après avoir vu un film sur la vie de Sitting Bull et le massacre de sa tribu. En tant qu'autochtone, j'étais enragé. Au lieu de mettre le feu à la ville, j'ai écrit ». Les bons commentaires qu'il a ensuite reçus l'ont encouragé à poursuivre dans cette voie. Enfin, Matiu, dont le premier album Petikat est paru en 2018, espère rencontrer un réalisateur qui le ferait sortir de sa zone de confort. « J'aimerais collaborer avec du monde qui m'amènerait ailleurs ». Et pour l'avoir vu resplendir lors de la marée du Loup, on ne peut que croiser les doigts pour lui. Divina Dali, de l'enfer au paradis On ne sait plus si l'on est devant une exposition d'art visuel ou une pièce de théâtre. Car Divina Dali, présentée au Grand quai du port de Montréal jusqu'au 21 octobre, ne lésine pas sur la mise en scène Il y a 700 ans, un poème mythique faisait son apparition. Divisée en trois parties, La Divine comédie de l'Italien Dante Alighieri racontait un voyage à travers l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. En 1963, le tout aussi mythique Salvador Dali illustrait ce poème qui a marqué l'époque médiévale. A l'instar de l'épopée poétique, le spectateur est invité à traverser les trois salles de cette exposition immersive. D'abord l'Enfer, une salle éclairée d'une lumière rouge avec une musique qui ferait frémir un film d'angoisse. Ensuite le Purgatoire, là où les âmes expient leurs péchés. Une grande salle recouverte de rideaux foncés. Ici, c'est la partie plus humaniste du poème. Enfin, l'aboutissement de ce voyage : le Paradis. Ici, Dante retrouve son amour de jeunesse, Béatrice. Les oeuvres de Dali y sont plus apaisées, on retrouve des personnages, des anges ainsi que Dante et Béatrice. Redécouvrir Salvador Dali Dali est un peintre si emblématique, que cela soit avec le célèbre tableau La persistance de la mémoire, avec ses montres coulantes, ou pour son incroyable moustache, l'artiste surréaliste a su marquer les esprits. Dans cette exposition, on se surprend à découvrir un style peu connu du peintre. Les aquarelles épurées et plus floues s'opposent au style très détaillé des tableaux de Dali. Certaines sont tellement esquissées qu'elles prennent l'aspect d'un rêve. Et c'est là que le génie du peintre espagnol prend forme, par le renouvellement continu d'imageries qui jamais ne se répètent. Le choix de l'apport d'éclairages et de musiques aux illustrations de Dali est, pour les organisateurs, un clin d'oeil au personnage théâtral qu'était le peintre. Dans son aspect, son caractère et ses habitudes, Salvador Dali jouait avec l'extravagance. « Il s'est mis en scène, c'était un homme spectacle », confirme Félix Bélanger. LILA MAITRE
métr". journalmetro.com INspir Otto Bistro Plateau—Mont-Royal Le restaurant de quartier offre des plats japonais authentiques avec une touche moderne. Hanhak Kim et Hiroshi Kitano ont nommé leur établissement en l'honneur de leur rôle de pères de famille. « Ils cuisinent chaque plat eux-mêmes. Ils surveillent méticuleusement la qualité de tous leurs produits et cultivent de très hauts standards. Ils vont même souvent au marché pour sélectionner eux-mêmes des légumes frais de saison », explique Hideyuki Imaizumi. Le rapport qualité/prix est de plus impeccable. « C'est un petit hub culturel et familial où plusieurs acteurs de l'industrie aiment se rencontrer pour se partager leurs astuces et techniques. Pour être honnête, c'est mon endroit fétiche où aller souper en ville », dit-il. Mercredi 14 juillet 2021 +111 4 Jun I Mile-End/Outrennont Pour les occasions spéciales, le chef Imaizumi conseille le restaurant de sushis émérite Jun I situé sur la partie ouest de la rue Laurier. La qualité des rouleaux et le soin porté aux plats sont difficiles à égaler selon lui. « Ju-San (Junichi Ikematsu) est l'un des grands noms de la restauration japonaise à Montréal. Il est très humble et c'est évident dans sa façon de travailler que l'industrie lui tient à cœur », dit Hideyuki Imaizumi. Le propriétaire était son modèle durant ses premières années à Montréal. « Je me disais que j'aimerais être comme lui et le succès de son restaurant m'a grandement inspiré à ouvrir le mien », avoue-t-il. Tri Express Plateau-Mont-Royal Tri Du, le maestro de l'une des meilleures tables nippones de Montréal, fait également partie des personnes à qui Hideyuki Imaizumi voue énormément de respect. « J'apprends beaucoup de lui. Il est très sensible aux besoins de ses employés et de ses clients », affirme le jeune chef. Les nombreux habitués du minuscule capharnaüm du Petit Laurier ne se lassent pas de déguster la pizza sushi, la salade ceviche et les tartares qui ont bâti sa renommée. Une édition spéciale de MTL à Table cet été Normalement tenu à l'automne, l'événement MTL à Table annonce une nouvelle édition estivale Hors sentiers. Jusqu'au 11 octobre, plus d'une centaine de restaurants proposent un menu saisonnier renouvelé mensuellement. www.mtlatable.mtl.org 5 adresses japonaises incontournables de Montréal À l'approche des Jeux olympiques de Tokyo, Métro est parti découvrir les meilleures adresses nippones de la métropole, guidé par le chef Hideyuki Imaizumi, copropriétaire du comptoir japonais Fleurs & Cadeaux. CHARLOTTE MERCILLE unercitte@rne[rornedia.ca -4 Fleurs & Cadeaux, le repère de Hideyuki Imaizumi À la frontière entre le Vieux-Port et Chinatown, le comptoir Fleurs & Cadeaux offre des mets japonais au son des vinyles. Dans une ambiance conviviale, Hideyuki Imaizumi gère l'établissement avec neuf autres partenaires. L'endroit a récemment fusionné avec l'ancien restaurant Marusan dont le restaurateur était propriétaire. Une sélection créative de vins et sakés importés a également été créée par son associé Sébastien D. Langlois. Le snack-bar est niché dans un magnifique bâtiment datant des années 1840 où un couple de fleuristes chinois faisait autrefois des affaires. « Mon restaurant, c'est ma maison, donc je désire que les gens ressentent la même sensation quand ils viennent manger chez moi », dit le cordon bleu. Hideyuki Imaizumi est également présent cet été au Time Out Market Montréal où il mitonne des plats de ramen et de donburi, de grands bols de riz traditionnels. Miyamoto Westmount L'établissement phare de la rue Victoria est un lieu très prisé des amoureux de la cuisine nippone. On y trouve tout ce qu'il faut pour se régaler d'algues, de riz et de collations typiquement japonaises. Il est également possible de se procurer des couteaux aiguisés à la main et conformes aux standards honbatsuki, des théières en fonte, ainsi que des poêles spécialement conçues pour préparer les omelettes appelées Tamagoyaki. En cas de fringale plus pressante, la boutique offre aussi une sélection d'entrées et de sushis pour emporter. Ichi fuku, haughnessy Village Ancien repère des populaires nouilles asiatiques dans Chinatown, le restaurant s'est converti en magasin alimentaire durant la pandémie. À l'aide d'une machine à ramen spécialement importée du Japon, les ramen sont fabriqués sur place. « Il est encore très difficile de s'approvisionner dans des épiceries exclusivement japonaises à Montréal », observe Hideyuki Imaizumi. Ce dernier n'est donc pas gêné de dire qu'il fait souvent ses emplettes dans des supermarchés coréens et chinois. Sans être spécialisées, des épiceries asiatiques comme le Marché Éden, sur l'avenue du Parc, ou le marché Inter-Asia, à Verdun, offrent une belle sélection de produits nippons. 9



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