journa1metro.com métr 1171 rULTUr Mercredi 16 juillet 2021 8 Chrystine Brouillet au coeur des boys club Littérature. Ce n'est pas avec un nouvel opus de Maud Graham, célèbre héroïne de ses romans policiers, que Chrystine Brouillet nous revient en 2021. Cette fois, le viol et la domination masculine teintent le roman Sa parole contre la mienne, qui met en vedette une jeune journaliste en quête de vérité. PERRINE GRUSC Nnnn,nn(amptrnmprlia ra « J'ai eu peur que le mouvement #moiaussi disparaisse avec l'arrivée de la pandémie et le tsunami qu'elle a engendré, confie Chrystine Brouillet pour justifier le traitement romanesque du sujet. Mais j'ai été naïve, j'ai eu tout faux. Il y a eu beaucoup de dénonciations, j'étais dans l'erreur », se réjouit-elle. Pour la romancière, il n'y a rien de plus important que de continuer à parler de ces scandales sexuels et des inconduites. Elle souligne d'ailleurs le film du moment, La parfaite victime des journalistes Monic Perron et d'Émilie Perreault. « Il faut en parler, c'est essentiel. Pour que les lois changent. J'espère que les gens qui font les lois vont le voir », argue-t-elle. Posture féministe Chrystine Brouillet est féministe et elle souhaite participer à sa mesure à changer les choses et pourquoi pas, le système. « Je comprends que les victimes ne portent pas plainte. C'est facile de dire qu'il faut le faire, on ne peut pas les blâmer. On a beaucoup eldit Chr stine Brouillet IOSIE DESMARAIS/ARCHIVES MÉTRO de questions à se poser, comme société », exprime l'autrice montréalaise. Elle s'estime satisfaite de son roman dans la mesure où elle a posé des questions nécessaires. Selon elle, la parole des victimes devrait être mieux entendue. « J'écris pour changer les idées et faire réfléchir à changer des choses. Cela doit, rester un moment d'évasion. » Selon elle, les clichés de la société sont responsables de ces comportements inadéquats ou carrément criminels. « C'est par l'éducation que ça va changer. J'ai envie que mes amies jeunes ne vivent pas ça. Ce n'est pas normal d'avoir peur de sortir le soir dans une ville », illustre-t-elle. Débuts tonitruants pour Black Widow Le nouveau film des studios Marvel, Black Widow, a fait des débuts tonitruants au box-office américain, empochant des recettes de 80 M$ entre vendredi et dimanche, un record depuis le début de la pandémie, selon les chiffres provisoires publiés dimanche par un cabinet spécialisé. AFP RELAXNEWS « J'ai écrit ce roman dans l'espoir [que les choses changent]. » Chrystine Brouillet La touche Chrystine Brouillet On retrouve habituellement dans les romans mettant en scène Maud Graham les plaisirs de la table si chers à sa créatrice. Même s'il y a moins de descriptions de repas et de bonnes bouteilles dans Sa parole contre la mienne, on retrouve la touche de Chrystine Brouillet, comme le petit sachet de tilleul que Myriam, la jeune journaliste, se verse dans sa tasse avec de l'eau bouillante ou les petites bulles d'un bon champagne. Les plaisirs simples sont aussi au rendez-vous, comme la présence d'un chat ou de la neige fraîchement tombée. Tout cela bien sûr, lorsque le tumulte et les crimes d'ordre sexuel ne sont pas à l'avant-plan de l'intrigue. Sans oublier les scènes qui se passent à Québec, ville d'origine de l'écrivaine. Une journaliste comme héroïne Dans ce nouveau roman, Chrystine Brouillet a choisi de mettre de l'avant une jeune journaliste qui fait enquête. « Les journalistes sont les gardiens de la justice. Vous remettez en question les lois, vous interpellez les gouvernements. C'est essentiel à une société démocratique, dit-elle. Vous donnez la parole à des gens qui ne l'ont pas et vous rendez vivantes les histoires des gens », dit l'autrice en guise d'explications. Wes Anderson, l'homme qui s'est créé sa petite industrie Cinéma. Wes Anderson ne fait ni des comédies, ni des drames, ni des films d'aventure. Il fait du Wes Anderson. Une recette cinématographique à nulle autre pareille, dont la folie douce a séduit la pléthore de stars qui montent les marches de Cannes pour The French Dispatch. RÉDACTION AFP RELAXNEWS Il n'y a aucune raison que le film, l'un des plus attendus de la sélection cannoise, ne déroge à la patte inimitable de ce cinéaste de 52 ans, magicien de l'image obsédé par le détail et la symétrie, qu'il cultive depuis ses débuts, avec des films comme La famille Tenenbaum (2001) ou La vie aquatique (2003). Peu de réalisateurs sont à ce point associés à un style aussi décalé et spécifique, parsemé de personnages obsessionnels taraudés par la paternité, de références aux années 1960, de lettres manuscrites, et de couleurs pastel. « Wes fait de plus en plus du Wes », explique Sophie Monks Kaufman, autrice d'un livre sur le réalisateur. « Ses premiers films sont presque naturalistes comparé à ce qu'il fait aujourd'hui. Où cela s'arrêtera-t-il ? ». Jusqu'à présent, la recette paie. Ce natif du Texas, yeux clairs, cheveux mi-longs, look de dandy, garde un contrôle artistique total sur ses créations et les stars se pressent pour rejoindre ses plateaux de tournage, que l'on dit très conviviaux. Le plus fidèle est Bill Murray, qui balade de film en film son flegme et son air pince-sans-rire, jusqu'au rôle du rédacteur en chef Wes Anderson/TULLIO M. PLIGLIA/GETTY IMAGES du supplément d'un magazine américain, basé dans la ville française fictive d'Ennui-sur-Blasé, pour The French Dispatch. Owen Wilson, Tilda Swinton et Adrien Brody travaillent aussi régulièrement avec lui, et il a pu attirer les stars Timothée Chalamet et Benicio del Toro pour ce nouveau film. « Un type facile » Ces vedettes « tournent dans ses films parce que c'est marrant », explique le critique britannique Dorian Lynskey à l'AFP. « C'est un type facile, qui produit pourtant une esthétique totale, qu'on imaginerait plutôt associée avec un réalisateur difficile ». Nommé sept fois aux Oscars, mais jamais lauréat, cet Ovni d'Hollywood brigue la Palme d'Or à Cannes, où il concourt pour la deuxième fois, après Moonrise Kingdom en 2012. Sous le vernis tendre et coloré des petits mondes qu'il recrées en miniature, l'oeuvre de Wes Anderson est traversée par les drames de la vie : l'abandon, la perte des illusions, le suicide, la perte d'un parent ou d'un enfant. Le divorce de ses parents à l'âge de huit ans l'a profondément marqué, et les familles brisées sont un thème récurrent de ses films. Le film sortira en salles le 22 octobre zon au Québec. |