métr 117e'Ut OPINIONS journa1metro.com Mercredi 7 juillet 2021 6 LE TRÉSOR CHRONIQUE IN LIBRO VERITAS FRÉDÉRIC BÉRARD docteur en droit et politologue Suis né en région, loin, creux dans le bois. La chance, sinon le privilège, de ce lien consubstantiel avec la nature, ses racines et zénitude intrinsèque. Privilège aussi d'avoir été en contact, morveux, avec quelques nations autochtones, notamment quand mon père, enquêteur, me traînait avec lui dans ses visites sur les réserves du coin. Me souviens d'une, en particulier, où il me laissa avec une poignée de dames algonquines, manifestement heureuses de « garder » le blondinet de cinq-six ans et de lui raconter, pendant un après-midi ou presque, teh TRIBUNE LIBRE Plaidoyer d'une femme pour les hommes Oui, les hommes ont leurs tords, mais ils ne sont pas les seuls. Que dire de ces femmes pour qui la seule vengeance de leur conjoint métr y A : r° t une tonne d'histoires et légendes ancestrales. De faire connaître à ce ti-cul aux yeux grand ouverts de fascination, comment elles en arrivaient à produire, joliment, tel ou tel truc artisanal. Fier comme un pan, on me gratifia d'un petit totem symbolique, en bois, sculpté dans le détail et aux couleurs magiques. Pendant longtemps, sinon tout le temps, ce dernier accompagna mon enfance et adolescence, veillant en quelque sorte sur celles-ci. Me comprends. Tôt, cette exposition à cet autre univers, simultanément convergent et distinct, sera la privation de la vue de leurs enfants ? Pourtant ils sont à 50% autant que la mère responsables de leur progéniture. Quand parle-t-on de la responsabilité de la femme ? Quand on dit : que l'homme à la suite d'une séparation a « sauté les plombs », sait-on ses raisons profondes ? Une menace de ne plus voir ses enfants ? L'expulser de son toit qu'il a construit à la sueur de son front ? Mais a-t-on pensé aux enfants, à leur bien-être émotif ? Oui, c'est tolérance zéro pour toute violence m'a amené à inconsciemment saisir la beauté de l'interculture, de cette richesse présente mais évanouie du fait de cette absurde incapacité à ériger les ponts collectifs nécessaires. Trésors stupidement enfouis, donc. Parlant de stupide : début secondaire, je crois, un genre d'événement chasse et pêche, quelques centaines de personnes en salle, avec un show avec un espèce de gros jambon auto-surnommé Yvon Crevé [sic] : -Yen as-tu icitte qui ont du sang indien ? Quelques quidams lèvent la main. -Moi aussi j'en ai... sur mon hood de mon char ! ! S'il en fallait, la violence de l'agression prit une nouvelle ampleur par l'hilarité générale de la salle. Mes yeux de jeune ado faisaient le tour de celle-ci, voir les gueules complices. Un choc. Ils ont quoi, toutes ces bonnes gens contre les Autochtones ? Ils « nous » ont fait quoi, mettons ? Serions-nous ainsi complices par inadvertance ? Faites-nous découvrir votre Montréal ! Photographes, à vos appareils ! Courez la chance de voir votre cliché publié dans les pages Opinions de votre journal favori... Faites-nous parvenir vos photos de la ville à opinions@journalmetro.com. MÉTRO Chaque rencontre, fortuite ou prévue avec un membre issu d'une communauté ou l'autre a réconforté, au fil des ans, ma perception d'enfant, celle du trésor enfoui. Est arrivée à Métro, elle aussi comme chroniqueuse et à peu près en même temps que moi, Maïtée Labrecque-Saganash, devenue amie depuis. Chacune de nos discussions se ventilait, côté temps de parole, approximativement de la façon suivante : 90% Maltée, 5% Bérard, 5% silence, ce dernier étant névralgique à l'assimilation de la quantité d'informations, faramineuse, que débite cette encyclopédie vivante dès lors qu'il est question des enjeux afférents à sa communautés et autres : histoire, us et coutumes, techniques de pêche, respect des aîné.es, de la terre, physique ou psychologique que ce soit au masculin ou au féminin, mais la responsabilité d'une telle situation n'est pas que l'apanage des hommes, car pour savoir ce que peut être l'enfer, voir une femme en colère peut non pas excuser la violence d'un homme, mais comprendre qu'il forme un couple, et ce couple comprend deux personnes responsables et non pas uniquement que lui. On demande un permis pour tout et pour rien, mais le plus urgent est le permis de procréer spiritualité, tout y passe. Lors d'une de ces mêmes rencontres, elle s'ouvrait sur le scandale des pensionnats, là où son père s'est retrouvé après avoir été arraché à sa famille, à l'âge de six ans. Dans son cas, destination La Tuque (oui, le Québec a lui aussi activement participé à la machination). L'horreur, bien entendu, particulièrement lorsqu'il est question de feu son oncle Johnnish, mort au pensionnat de Moose Factory, en Ontario, sans que famille en soit initialement informée. A quoi bon aviser une mère de la mort de son enfant, hein ? Même si je savais partiellement l'affaire, même si Vérité et Réconciliation l'avait confirmée, reste que l'ampleur de l'horreur et de l'injustice semblait relever tout droit d'un mauvais film de science-fiction. Un génocide culturel, commis par les Canadiens, Québécois inclus, Église catho au premier chef ? Wow. Par la compli- avec une responsabilité de chacun à 100%. Quand une femme déménage dans un endroit tellement éloigné avec son enfant le privant de la présence de son père, est-ce sans conséquence pour l'enfant et le père ? L'enfant trop jeune pour voyager seul et le père sans-travail ou à revenus faibles ne pouvant se permettre d'aller voir son fils... Qui sommes-nous pour le juger, lui qui a « sauté les plombs » et elle qui le faisait pour « le bien » de son enfant ? Mais un enfant, pour bien traverser la vie, a aussi besoin de cité d'élus, donc la nôtre, post-Macdonald-le-facho ? Faut croire. Le surréalisme de l'affaire et ses violences rendaient l'écoute difficile. Nos ancêtres ont participé à ça, sérieux ? Euh... oui. Serions-nous ainsi complices par inadvertance ? Pour l'aspect antécédents, non. Mais si l'on s'aveugle volontairement devant les découvertes, une par une, des cadavres d'enfants enfouis, ou pire encore, si l'on tend à amenuiser la portée de nos responsabilités à cet effet — en bref, si l'on refuse l'Histoire pour ce qu'elle est — alors oui, faudra se résigner à plaider coupable. Selon Platon : la plus grande forme de connaissance est l'empathie, celle qui nous oblige à suspendre nos egos et à se transporter dans le monde d'autrui. Les mêmes sentiments, en somme, que peut ressentir un ti-cul de cinq ans devant un trésor ridiculement demeuré enfoui. l'amour et la présence de son père, si rare soit-elle. A l'homme, à la femme, à tous de le comprendre pour un monde meilleur. L'actualité vous fait réagir ? LO GUILBAULT Écrivez-nous ! opinions@journalmetro.com Volume : 21 Numéro : 52 À Montréal, Métro est publié par Métro Média, loi, boul. 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