métr ver métr ae,t journalmetro.com Mercredi 30 juin 2021 6 OPINIONS Faites-nous découvrir votre Montréal ! Photographes, à vos appareils ! Courez la chance de voir votre cliché publié dans les pages Opinions de votre journal favori... Faites-nous parvenir vos photos de la ville à opinions@journalmetro.com. MÉTRO VOTONS 1,011R UN QUÉBEC titlEC ! CHRONIQUE IN LI BRO VE RITAS FRÉDÉRIC BÉRARD docteur en droit et politologue Me souviens pas de vous avoir jasé de ça, mais ce serait essentiel de le faire : je suis, comme tant d'autres, grand fan du grand Latraverse, Michel de son prénom, Plume de son surnom. Grand fan dans le sens de temps plein, c'est-à-dire hormis le 24 juin. Nul doute que le médaillé d'honneur de l'Assemblée nationale (« j'ai pourtant tout fait pour ne jamais me ramasser icitte ! ») transcende, dans son oeuvre, le trash de ruelle et autres (rigolotes) grossièretés. On peut même y lire et entendre, à petits coups d'attentions portées, quelques bijoux d'analyses sinon anthropologiques, sinon socio-politiques. Métropole B.B.Q par exemple. Le flash de ce qui précède, soit un Plume subtilement engagé sous des airs de pitrerie, m'a sauté en pleine face un soir de show, au Spectrum. Entonnant une espèce de chant tribal, où il dédiait (sarcastiquement) une ode au nationalisme d'excités en se moquant de Paul Piché, une trâlée d'énervés de la nation, justement, devait partir en vrille en hurlant leur amour du pays, genre. Riant d'eux, et sans que ceux-ci ne s'en soit apparemment rendu compte, il leur lance : « Regardez comment vous êtes crinqués, ma gang de ciboire ! ! » De quoi de casser le party patriote. C'est alors que j'ai compris - il était temps - le méga-sarcasme d'une autre de ses tounes délibérément politique : La consternation fait rage Au sein même de ces braves habitants Ils s'en cachent le visage Sous un condom isolant Écoutez bien ce message Francophones en mal des duels d'antan Embrochez-vous sans ambage Faites des souvlakis d'enfants Fourrez, fourrez, fourrez, fourrez démographiquement Poussez vos deux gosses par en avant La langue française se fait douer le bec Fourrons pour un Québec grec À quoi ça sert de vivre tout égoïstement Dans le trou rose de son p'tit condo blanc À palabrer autour d>la loi 101 Quand toute le reste est dans l'beurre (Pour un Québec grec (grec) Morale de l'histoire : l'obsession identitaire en vient Autre remarque : si l'on se fie uniquement sur les facteurs discutés, ceci signifierait que l'anglais, ailleurs au Canada, serait également en... déclin. souvent à occulter, récupération médiatico-politique comme tremplin, les faits. D'envoyer, fallacieusement, les projecteurs aux mauvais endroits. C'est un peu (beaucoup) dans cette atmosphère de certitudes parfois dépourvues de fondement que s'opère, actuellement, le débat sur l'état du français au Québec. Demandez au quidam de la rue, et il vous répondra, assuré, que oui, la langue de Lévesque est en constant déclin. Il n'aura pas tort temps plein, bien entendu, l'attrait de l'anglais dixit le Web et autres, notamment chez les plus jeunes, opère clairement quelques ravages. Mais reste que la généralisation, elle, a de quoi achaler. Et sur quoi se base-t-elle ? Sur les études de 2-3 catastrophistes, toujours les mêmes d'ailleurs, hurlant à la catastrophe. Leur méthodologie ? Tout simple : tant le français parlé à la maison (80% en 2011, et 79% en 2016) qu'à titre de langue maternelle (78% en 2011, et 77% en 2016), recule. Question : ça vous dérange tant que ça, vous, la langue que parle Pedroet Leslie, dans leur chambre à coucher ? Pas moi. Ce qui m'intéresse, par contre, c'est s'ils soient capables, et ibidem pour leurs morveux, de converser, travailler et étudier en français. La loi 101, particulièrement sous son volet éducationnel, aura graduellement fait de petits miracles. La preuve ? Actuellement, plus de 94% des Québécois parlent français. Pas parfait, mais pas loin, non ? Et un chiffre pareil, quand on y pense, n'est-il pas justement la meilleure preuve de notre capacité d'accueil, d'un certain succès d'intégration ? Autre remarque : si l'on se fie uniquement sur les facteurs discutés, ceci signifierait que l'anglais, ailleurs au Canada, serait également en... déclin. La pognez-vous ? En gros, n'en déplaise à ces mêmes catastrophistes - d'aucuns pourraient qualifier leur discours d'intéressé - et comme le chante Plume, la réalité démographique québécoise rend incontournable l'arrivée de néo-québécois. Restera ainsi à poursuivre l'oeuvre de Laurin, en y ajoutant peut-être une dimension romantique : quand même que l'on tire sur une fleur, celle-ci ne poussera pas plus vite. Suffit, au contraire, de lui donner l'attention, et l'amour, qu'elle mérite. Théâtre, poésie, littérature, chanson, enseignement. Que les francophones du monde entier, au nombre de 300 millions, y voient un lieu d'attrait. Un forum d'épanouissement individuel et collectif. Une oasis artistique de fraternités humanistes Un laboratoire sociologique où se mixte la francophonie, maternelle ou non, sous tous ses angles, couleurs et vertus. Volume : 21 Numéro : 49 À Montréal, Métro est publié par Métro Média, 101, bouL. Marce[-Laurin, Montréal H4N 2M3 Tél. : 514 286-1066 Imprimé par : Transcontinental Transmag, 10807, rue Mirabeau, Anjou, Québec, H1J 1T7 Distribué par Metropolitan Media Services/Directrice de la distribution : Dentelle Tessier Directeur principal des ventes : Patrick Marsa n Contrôleur : François Dallaire Directeur de l'information : Olivier Robichaud Chef de pupitre : Carole Côté Vous avez une opinion à nous faire parvenir ? opinions@journahetro.com Vous voulez annoncer dans nos pages ? pubLicite@journa [met ro.com Vous avez une nouvelle à nous faire parvenir ? info@journalmetro.com. ISSN 1716-9895 |