métr journalmetro.com Mardi 6 avril 2021 OPINIONS TRIBUNE LIBRE Où sont les anglophones ? La Cour suprême du Canada se penche-t-elle sur les récentes affaires de l’Université d’Ottawa pour éviter que cela ne devienne davantage une crise nationale historique ? Dans le média franco-ontarien ONFR+ du 31 mars 2021, on y apprend qu’un ancien juge de la Cour suprême du Canada, Michel Bastarache, dans le but de ramasser les pots cassés, sera mandaté par le recteur Jacques Frémont à faire des ponts entre la diversité, l’indépendance de l’establishment, la liberté d’expression et la liberté académique. C’est la seconde fois qu’un juge de la Cour suprême participe aux réflexions nécessaires de « la plus grande université bilingue du monde » […]. Deux anciens juges francophones à se pencher sur une université symboliquement bilingue… Où sont les anglophones dans ce débat public qui les concernent tout autant que les autres ? Petit matin montréalais Un couple de canards en chemin vers le Nord où il nidifiera, se repose sous le soleil du matin, en sécurité sur un îlot. Ils ont été vus au parc-nature de l’Île-de-la-Visitation il y a quelques jours./GRACIEUSETÉ SYLVIO LE BLANC métr C’est à se demander s’il n’existe pas, là aussi, deux poids, deux mesures… C’est même inquiétant que les médias francophones reçoivent si peu d’échos (depuis cinq mois) sur l’affaire Lieutenant-Duval ou sur l’affaire Attaran dans les médias canadiens-anglais, comme si le fond de ces affaires-là ne soient pas suffisamment importants pour qu’ils daignent nous faire part de leur point de vue sur la chose. Après tout, le lynchage est une pratique apparemment peu documentée au Canada, faute de ne pas garder les preuves historiques et d’en retenir que certains cas isolés… Mais il est possible d’en nommer quelques-uns. Louis Riel et Verushka Lieutenant- Duval, par exemple… On a voulu tuer Riel à la suite de l’exécution par les Métis de Thomas Scott (un Orangiste comme on les aime chez les White Anglo- Saxon Protestants du XIXe siècle, WASP pour faire court). On a voulu oblitérer Lieutenant-Duval pour avoir prononcé un mot qu’on ne sait différencier entre la péjoration et le contexte, en la discréditant sur la place publique telle qu’on le ferait à l’égard d’une mauvaise mère (bonjour le sexisme). Mais dès qu’on dénonce un homme qui parjure, sans distinction, collègues et TRIBUNE LIBRE Sacrifier Pâques, pour rêver mieux de l’après ! L’an passé, en début de pandémie, on s’était presque fait à l’idée que nos rencontres familiales seraient limitées. Alors on avait pas trop rechigné en se disant que ce serait partie remise. Puis de toute façon, pour Pâques, on se reprendrait l’année suivante, en se disant aussi que la pandémie serait déjà loin derrière nous. Mais nous y voilà, en 2021, et la pandémie de la COVID-19 perdure et pas à peu près. Et notre Pâques a été sacrifiée sur l’hôtel des éclosions qui ont éclaté dernièrement causées, en particulier, par l’apparition au Québec des variants du tenace virus. Et voilà que notre premier ministre nous a suppliés récemment d’éviter les rassemblements familiaux lors de la longue fin de semaine pascale. Avouons que ce n’a pas été facile cette fois-ci. Le francophones du haut de son statut de professeur émérite d’université, une caricature surgit derrière le droit à la toute-puissante « liberté d’expression », celle d’un Thomas Scott du XXIe siècle pour ces « néo-Orangistes » ! Un patron se répète : le Canada anglais n’aime pas les Jeanne d’Arc. En ne participant pas ou peu aux débats actuels autour de la remise en question d’un symbole national qu’est l’Université d’Ottawa, les Faites-nous découvrir votre Montréal ! Photographes, à vos appareils ! Courez la chance de voir votre cliché publié dans les pages Opinions de votre journal favori... Faites-nous parvenir vos photos de la ville à opinions@journalmetro.com. MÉTRO Iii - ! i m III 110 1 ! WASP finiront, encore, à ne retenir que la forme plutôt que le fond de ces affaires-là : le bûcher, la pendaison et le lynchage public. Une stratégie pour éviter de se sentir confronté ou de se réactualiser, je suppose ? À quoi bon participer à l’histoire si ce n’est que pour mieux répéter les âneries du passé commun, pour maintenir un certain statu quo, n’est-ce pas ? Si la province de Québec était une femme, alors cela ferait depuis rendez-vous manqué de Pâques 2020 n’est-il pas marqué au fer rouge dans nos mémoires ? Hélas nous avons dû une autre fois faire dans la retenue comme nous l’avons fait à l’occasion du dernier jour de l’An, de même qu’à la dernière Saint-Valentin. Je dis hélas, mais n’avons nous pas d’autre choix que de continuer la bataille anti-COVID ? Avons-nous d’autres choix que de faire encore dans la prudence ? Volume : 21 Numéro : 12 À Montréal, Métro est publié par Métro Média, 101, boul. Marcel-Laurin, Montréal H4N 2M3 Tél. : 514 286-1066 Imprimé par : Transcontinental Transmag, 10807, rue Mirabeau, Anjou, Québec, H1J 1T7 Distribué par Metropolitan Media Services/Directrice de la distribution : Danielle Tessier Directeur principal des ventes : Patrick Marsan Contrôleur : François Dallaire Directeur de l’information : Olivier Robichaud Chef de pupitre : Carole Côté Vous avez une opinion à nous faire parvenir ? opinions @journalmetro.com Vous voulez annoncer dans nos pages ? publicite@journalmetro.com Vous avez une nouvelle à nous faire parvenir ? info@journalmetro.com. ISSN 1716-9895 k trop longtemps qu’elle endure le dénigrement, les insultes, et le manque aberrant de soutien moral de son mari qu’est le Canada. En extrapolant la réflexion, je ne peux qu’imaginer les horreurs que doivent encore subir à ce jour les Autochtones, ces « enfants » toujours sous la tutelle de la Couronne… Pour le meilleur et pour le pire. […] Parce qu’en sacrifiant Pâques, on pourra sans doute « Rêver mieux », comme le chante si bien Daniel Bélanger. Comme par exemple, rêver mieux de l’été ! 6 LOÏC BRURAT, ÉTUDIANT, SHERBROOKE YVAN GIGUÈRE L’actualité vous fait réagir ? Écrivez-nous ! opinions@journalmetro.com/ARCHIVES MÉTRO/ROB HUNTLEY/123RF |