journalmetro.com Week-end 12-14 mars 2021 PERSPECTIVE Itinérance. Vers un manque de financement ? Le comité exécutif de la Ville a renouvelé mercredi le financement de nombreux organismes communautaires en itinérance en octroyant un total de plus de 2,4 M$ pour financer 49 projets. La plupart de ces organismes recevront sensiblement la même somme qu’au cours des trois dernières années, a constaté Métro. « Ça ne reflète plus les besoins, qui ont évolué en raison de la COVID-19 », déplore la directrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Annie Savage. Dans ce contexte, certains organismes « s’endettent » pour réaliser des projets, déplore-t-elle. M me Savage aurait souhaité « un rehaussement significatif » du financement. « J’ai l’impression qu’il y a une déresponsabilisation à un point effarant, où Montréal ne sent pas le besoin de revoir le financement de ses organismes », réagit le porte-parole en matière d’itinérance au parti Ensemble Montréal, Benoit Langevin. Des données périmées Le dernier dénombrement, en 2018, avait fait état de 3 149 itinérants dans la métropole. Une hausse par rapport à l’exercice précédent mené trois ans plus tôt. Le nouveau dénombrement qui devait avoir lieu cette année a finalement été reporté, la Ville jugeant trop « complexe » cet exercice en temps de pandémie. Le campement de la rue Notre-Dame./JOSIE DESMARAIS/MÉTRO 3 M$ En 2021, la Ville a prévu investir 3 M$ dans la lutte contre l’itinérance, à même son budget. « Si Montréal n’exprime pas ses besoins de façon sérieuse, on n’aura pas de réponse sérieuse de la part des paliers supérieurs », réplique Benoit Langevin. Selon lui, un décompte des itinérants dans la métropole cette année aurait justement permis à la Ville d’avoir des « données probantes » à présenter à Québec et à Ottawa. Les investissements en lutte à l’itinérance font toutefois partie des demandes de l’administration Plante en amont du budget provincial. Dans un courriel à Métro, la Ville précise qu’elle se base actuellement sur « les observations sur le terrain et les taux d’occupation des refuges pour évaluer les besoins et le nombre de gens en situation d’itinérance ». ZACHARIE GOUDREAULT COVID-19. Montréal devra retarder de nombreux projets à cause de la pandémie. De l’itinérance à la construction de logement sociaux, en passant par l’élargissement de la collecte des matières résiduelles et la réfection de l’hôtel de ville, les impacts de la pandémie sont multiples. L’été dernier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, affirmait que le nombre de personnes en situation d’itinérance aurait doublé à Montréal. On ne pourra toutefois pas en avoir le cœur net de sitôt, car la Ville a décidé de reporter le dénombrement des sans-abris qui devait se tenir cette année. Par courriel, une porte-parole de la Ville indique que cet exercice a été « retardé à une date ultérieure » en raison de la complexité de le tenir en pleine pandémie. « Il y a un essoufflement certain cette année chez les organismes en itinérance. On frise l’épuisement professionnel. Donc, pour ces raisons-là, ça devenait vraiment difficile [de tenir un dénombrement cette Centre communautaire des femmes sud-asiatiques SERVICES GRATUITS POUR LES PERSONNES IMMIGRANTES Contactez-nous pour en savoir plus ! FREE SERVICES FOR NEW IMMIGRANTS ! Get in touch to learnmore ! 514 528-8812 1035 rue Rachel Est, 3ème étage, Montréal, QC www.sawcc-ccfsa.ca sawcc@sawcc-ccfsa.ca Des projets retardés ZACHARIE GOUDREAULT zgoudreault@journalmetro.com Benoit Dorais, président du comité exécutif de la Ville de Montréal/JOSIE DESMARAIS/MÉTRO année] », explique le président du comité exécutif, Benoit Dorais, en entrevue à Métro. Le dernier dénombrement, en 2018, avait fait état de 3149 itinérants dans la métropole, en hausse par rapport à l’exercice précédent, trois ans plus tôt. Défis financiers L’itinérance a d’ailleurs soulevé plusieurs défis financiers pour la Ville au début de la pandémie. Pendant la première vague, Montréal a rapidement dû mettre en place de nombreux refuges temporaires pour répondre à une demande croissante et pallier la réduction de la capacité d’accueil dans les ressources traditionnelles. « Ça a fait en sorte de bousculer tout le fonctionnement de la Ville, souligne M. Dorais. Le plus gros postes de dépenses reliées à la gestion de la COVID pendant la première vague, ce sont les dépenses en itinérance. » La Ville a depuis obtenu une compensation financière de Québec à cet égard. Elle espère d’ailleurs qu’il en sera de même en 2021. Logements sociaux L’administration Plante espère aussi que, malgré les impacts de la pandémie sur les finances de Québec, elle aura tout de même droit à des sommes supplémentaires pour mettre les bouchées doubles dans la construction de logements sociaux. Autrement, elle pourra difficilement atteindre sa cible de construire 6 000 unités d’ici la fin de l’année. « On ne doit pas arrêter la construction de logements sociaux et communautaires […] « On ne doit pas arrêter la construction de logements sociaux et communautaires […] Le gouvernement du Québec doit prendre ses responsabilités et financer des unités. » Benoit Dorais, président du comité exécutif de la Ville de Montréal Le gouvernement du Québec doit prendre ses responsabilités et financer des unités. On ne va pas sortir les gens de la rue si on n’a pas ça », insiste M. Dorais. Matières résiduelles La COVID-19 a par ailleurs retardé la tenue de projets pilotes concernant le déploiement de la collecte des matières organiques dans les immeubles de neuf logements et plus, qui devaient débuter l’an passé dans Montréal-Nord, Saint-Laurent, le Sud-Ouest et Ville-Marie. Ils auront finalement lieu cette année, indique la Ville. L’Hôtel de Ville La réouverture de l’hôtel de ville est elle aussi retardée à l’été 2023, soit environ un an plus tard que prévu. Alors que le coût des matériaux de construction est à la hausse, M. Dorais reconnaît qu’il est peu probable que la facture finale du projet se retrouve en-dessous de la « fourchette » maximale prévue, soit près de 140 M$. Plus de 2 millions de personnes le consultent chaque mois ! Pour rester branché à l’actualité ou pour vous divertir, journalmetro.com est accessible partout. Toujours disponible en version imprimée, retrouvez-le tous les mercredis et vendredis dans plus de 1000 points de dépôt. >4025674.1 1111111111111111111111111111111111111111111 4 |