journalmetro.com Mercredi 24 février 2021 M t é r"1 ‘17/CULTURE Cinéma. Six films à voir au grand écran Divertissement. La plupart des cinémas montréalais rouvriront leurs portes ce vendredi. Parce que rien ne remplace l’expérience de visionner un film sur écran géant, plongé dans la noirceur, voici quelques films qui méritent d’être vus en salles. MARIE-LISE ROUSSEAU mlrousseau@journalmetro.com La déesse des mouches à feu Intense, émouvant et déchirant, ce drame d’Anaïs Barbeau-Lavalette basé sur le roman de Geneviève Pettersen doit être vu sur grand écran, ne serait-ce que pour ressentir toute la fureur de sa protagoniste, Catherine, incarnée avec brio par la jeune Kelly Dépeault. Félix et le trésor de Morgäa Ce film d’animation québécois arrive juste à temps pour la relâche scolaire. Réalisé par Nicola Lemay avec les voix de Karine Vanasse, Marc Labrèche et Guy Nadon, il raconte l’histoire de Félix, 12 ans, qui part à la recherche de son père disparu en mer depuis deux ans. Errance sans retour Alors que les répercussions du coup d’État au Myanmar défraient les manchettes, Olivier Higgins et Mélanie Carrier sortent ce documentaire tourné dans le camp Le port du masque sera obligatoire en tout temps pour les personnes de 10 ans et plus, même pendant les représentations. de réfugiés le plus peuplé au monde, Kutupalong. C’est là que vivent quelque 700 000 personnes de la minorité rohingya, victime de génocide. Promising Young Woman Bien que disponible en VSD, cet époustouflant premier long métrage d’Emerald Fennell mérite d’être vu en salles pour vivre une immersion totale dans ce récit imprévisible et superbement rythmé. On y suit Cassie (extraordinaire Carry Mulligan), une jeune femme qui entreprend une revanche tordue sur les hommes. Judas and the Black Messiah Basé sur une histoire vraie, ce très bon et troublant film relate l’histoire d’un Afro-américain arrêté par la police qui a dû infiltrer le mouvement des Black Panthers dans les années 1960 en échange de sa liberté. Dans le rôle de cette taupe, Lakeith Stanfield crève l’écran, comme toujours. La nuit venue Sans papiers à Paris, Jin est sous l’emprise de la mafia chinoise. Pour solder sa dette, cet ancien DJ est chauffeur de taxi. Un soir, il reconduit une jeune femme avec qui il développera une liaison. Ce film de Frédéric Farrucci devrait plaire aux noctambules en sevrage de sorties. Consignes sanitaires Rappelons que les salles accueilleront un nombre limité de spectateurs afin de respecter les consignes de la Santé publique. Les cinéphiles devront donc acheter leurs billets à l’avance en ligne. Ceux-ci sont en vente depuis mardi pour les cinémas Beaubien, du Parc et du Musée. La billetterie des cinémas Cineplex (Banque Scotia, Quartier Latin, Starcité et Forum) ouvrira ce mercredi. À noter que les cinémas Guzzo demeurent fermés jusqu’à nouvel ordre. Le Cinéma Moderne prévoit de son côté rouvrir au printemps. "Ih= Souterrain ouvrira les Rendez-vous Québec Cinéma Réalisé par Sophie Dupuis, le film a été retenu pour ouvrir les 39 e Rendez-vous Québec Cinéma. L’évènement aura lieu du 28 avril au 8 mai. Souterrain raconte l’histoire de Maxime, un mineur de Val-d’Or, confronté à la culpabilité et à la remise en question de sa masculinité. MÉTRO Patrick Senécal présente ses petites histoires angoissantes Série. Place au suspense avec Patrick Senécal présente, la nouvelle série originale de Club Illico. La diffusion des cinq premiers épisodes – dérangeants chacun à leur manière – aura lieu sur demande à partir du jeudi 25 février. En voici un avant-goût. AMÉLIE REVERT arevert@journalmetro.com « Il faut que le public soit content que le protagoniste vive la pire journée de sa vie. » Telle était l’intention du maître de l’horreur québécois lorsqu’il a écrit Patrick Senécal présente. Avec différentes histoires toujours très sombres et propres à son univers, l’écrivain a su trouver une grande liberté dans cette nouvelle forme d’expression à l’écran. Alors qu’il signe ici sa « première vraie série pour la télévision », il compare même l’expérience à « l’écriture de nouvelles » en littérature. Pour lui, l’idée d’une série d’anthologie, où tous les épisodes sont indépendants les uns des autres, est donc une occasion pour les spectateurs de redécouvrir le genre, encore peu répandu dans la province. « Black Mirror est sûrement celle qui m’a le plus frappé récemment », lance Patrick Senécal en conférence de presse. Parmi les autres influences du duo qu’il forme avec le réalisateur Stéphane Lapointe, on retrouve notamment, les films d’horreur des années 1970, Twlight Zone, Bizarre, bizarre, et bien sûr, Alfred Hitchcock présente. L’étrange toujours À propos de cette dernière, « nous avons dû réinventer la formule car tout a un peu Anne-Marie Cadieux dans un épisode de Patrick Senécal présente./GRACIEUSETÉ KARINE DUFOUR changé depuis les années 1950. Nous sommes donc restés sur quelque chose de simple. Ça allait de soi de voir Patrick présenter ses épisodes, comme si nous entrions dans l’antre de l’auteur. Nous voulions en faire une icône à la Stephen King », s’enthousiasme le cinéaste. Celui-ci raconte avoir toujours été attiré par l’étrange, le bizarre, la peur. Fil conducteur de la série, Patrick Senécal introduit ainsi chaque épisode derrière sa machine à écrire sur un ton... peu réconfortant qui réjouira toutefois les amateurs d’épouvante. À y regarder de plus près, les cinéphiles reconnaîtront aussi en Patrick Senécal présente de multiples références cinématographiques. Dans le remarquable Audition, on retrouve d’ailleurs un clin d’œil assumé à David Lynch et à l’atmosphère cauchemardesque qui règne dans « Les astres étaient alignés pour que nous fassions cette série. » Patrick Senécal Twin Peaks et Mulholland Drive. Mais il ne faut pas s’y tromper, pour le reste il s’agit bien souvent d’inspirations inconscientes ancrées dans l’esprit collectif, assure la paire. Peu de sang, beaucoup de frissons Toujours dans cet épisode, le personnage de Théodore Pellerin perd le contact avec la réalité lors d’un casting à huis clos devant l’invraisemblable trio joué par Anne-Marie Cadieux, Sébastien René et Sébastien Dodge. Une séquence qui doit son malaise davantage à la torture mentale qu’à l’hémoglobine. « Quand j’ai écrit [la série], je savais qu’il ne fallait pas que j’aille sur le trash de mes romans. Je me suis dirigé vers l’ambiance, l’émotion. Évidemment, s’il y a un meurtre il faut le montrer... mais pas plus, pour rien. L’équilibre est là et c’était intéressant d’explorer ça », explique Patrick Senécal. De son côté, Stéphane Lapointe a tenté du mieux qu’il pouvait « de nourrir les histoires de Patrick, pour qu’on ressente l’étrangeté et le malaise ». « Nous ne voulions pas être graphiques, mais plutôt créer des tensions psychologiques. Le résultat devait être élégant et classe », poursuit-il. Chaque épisode est donc construit comme une mauvais rêve. « Le public devient complice de ça, un peu comme une ride dans une maison hantée », ajoute Stéphane Lapointe. Une « unité d’ensemble dans la sobriété de la réalisation », précise Denis Dubois, vice-président, contenus originaux, de Québecor Contenu. Enfin, Stéphane Lapointe rappelle que Patrick Senécal présente est à prendre au premier degré. « Nous avons souhaité raconter de belles histoires fermées avec une vraie émotion, celle de voir l’univers des personnages basculer ! » mentionne-t-il. Les cinq derniers épisodes de la série seront prêts cet automne. 8 |