métr 10) journalmetro.com Mercredi 10 février 2021 PERSPECTIVE « Vendre son cul, ce n’est plus payant » Société. Vivant déjà pour la plupart dans une situation de précarité, des travailleuses du sexe voient leurs revenus chuter en raison de la pandémie et du couvre-feu, ce qui fait l’affaire de certains clients qui tentent de profiter de la situation. OLIVIER FAUCHER ofaucher@metromedia.ca « Le running gag avec mes amis, c’est que vendre son cul, ce n’est plus payant, fait que je suis sur le bord de vendre un rein. » Rosalie*, mi-vingtaine, travaille dans l’industrie du sexe depuis près de cinq ans. Depuis le début de la pandémie, elle a vu son métier se complexifier, Logo Guidelines mais jamais autant qu’après l’instauration du couvre-feu. Rosalie peine à trouver des clients, alors que plusieurs d’entre eux, dont les enfants sont à la maison, ont plus de difficulté à la recevoir. D’autant plus, selon elle, Primary 1 RECHERCHE TranslIllet DESCRIPTION Doit posséder un permis de CLASSE 3 Entrepôt situé à Ville St-Laurent Faute d’accès aux aides gouvernementales, plusieurs travailleuses du sexe se retrouvent souvent le bec à l’eau lorsqu’elles n’ont plus de revenus. Les organismes sont parmi les seuls soutiens qu’elles peuvent solliciter./123RF que plusieurs clients cherchent à profiter de la précarité dans laquelle se retrouvent de nombreuses travailleuses du sexe. « C’est sûr qu’on est plus prônés à la violence quand on est affaiblies, dit Rosalie. Il y en a aussi qui veulent négocier les prix. » Rosalie « adore son métier ». Elle y consacre beaucoup d’efforts, notamment en embauchant des photographes pour se mettre en valeur. Mais aujourd’hui, elle songe à quitter l’industrie. « Je suis un peu en recherche d’emploi. J’essaie de me faire un CV dans lequel il y a un trou de cinq ans et je l’envoie. » Dans la pauvreté « très rapidement » Rosalie est loin d’être la seule dans cette situation. Nombreuses de ses semblables ont déjà capitulé devant les effets collatéraux de la COVID-19, constate Sandra Wesley, directrice de l’organisme Stella, qui défend les droits des travailleuses du sexe. LIVREUP Inur On Selon Pantone elle, les impacts 110c du depuis toujours On Black Camelots recherchés Êtes-vous un oiseau de nuit ? Vous cherchez à gagner un revenu supplémentaire ? Avez-vous votre propre véhicule ? Êtes-vous fiable et disponible 6 jours/semaine ? Aimez-vous les hivers canadiens ? Le lève-tôt reçoit le ver et un chèque de paie ! Nous recrutons activement des camelots. Zones actuellement disponibles : Westmount, NDG, Côte St-Luc, Lasalle. Environ 250 clients par route livré entre 2h30 et 6h30. Contactez-nous aujourd’hui pour plus d’information Are you a night owl ? Looking to earnextra income ? Do you have your own vehicle ? Are you reliable and available 6 days/week ? Do you enjoy Canadian winters ? English English English Envoyez votre CV à jmcnulty@transmet.ca « Il y a beaucoup de travailleuses du sexe qui ont perdu leur emploi [dans l’industrie] et qui ont trouvé d’autres façons de survivre. Dans les faits, souvent, quand ces femmes vont travailler dans d›autres emplois, elles ont de moins bonnes conditions de travail. Ce n’est pas nécessairement une amélioration. » couvre-feu ne sont « que négatifs » et varient en fonction de la réalité de chaque travailleuse. « J’ai passé des journées à attendre dans mon auto pour voir si j’allais avoir quelque chose aujourd’hui. Ça s’est rendu à un point où je me suis demandé comment j’allais payer mon loyer et mes factures. » Rosalie, travailleuse du sexe Certaines sont en situation d’itinérance et subissent les impacts de la répression policière, d’autres consomment des drogues et voient le risque de surdose s’accentuer, explique-t-elle. « Les clients sont beaucoup plus nerveux parce qu’eux aussi prennent un risque, ajoute-t-elle. Ça tombe sur les épaules de la travailleuse du sexe de rendre les clients plus confortables en négociant les prix, en mettant de côté certaines mesures de sécurité. » « Elles n’ont pas accès aux aides gouvernementales. Les effets d’une perte de revenus, surtout quand on travaille et fonctionne avec de l’argent comptant, sont très drastiques. Très rapidement, une personne peut se retrouver sans argent pour manger. » Des risques présents « Bien qu’elle souhaite également venir en aide aux travailleuses du sexe, la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) a une tout autre vision de cette industrie. Elle croit en un monde libéré de la prostitution, qu’elle considère comme une forme d’exploitation sexuelle. Jennie-Laure Sully, organisatrice communautaire pour la CLES, observe que plusieurs femmes tentent profiter de la pandémie afin de quitter le milieu, mais qu’elles se butent à des barrières. « Elles se font mettre de la pression par les proxénètes, les agences d’escortes, les propriétaires des salons de massage pour continuer malgré leur désir de sortir. » Pour M me Sully, les décideurs devraient soutenir ces femmes et leur donner la chance de se sortir de l’industrie. « Il faudrait leur offrir de l’aide financière directe dans un programme large qui leur donne de vraies alternatives. » *Nom fictif pour préserver son anonymat. The early bird gets the worm, and a paycheck ! We are actively hiring newspaper carriers. Current areas available : Westmount, NDG, Cote St-Luc, Lasalle. Approximately 250 clients per route delivered between 2:30am and 6:30am. Contact us today for more information. Linda 514 823-4886 linda@mmdistribution.ca 4 >4030772.1 |