métra journa lmetro.com Mardi 28 avril 2020 8 ÉL-tu Ar. ›., e Une soixantaine de bénévoles font la lecture avec des élèves plus vulnérables pour éviter qu'ils ne perdent leur acquis en français./COLLABORATION SPÉCIALE Programme. Préserver les acquis en français FRANÇOIS LEMIEUX flemieux@metromedia.ca Afin de venir en aide aux élèves n'ayant pas l'occasion de parler français à la maison, l'école primaire Dollard-des- Ormeaux a récemment lancé un programme leur permettant de discuter quotidiennement avec un bénévole par téléphone ou visioconférence. Les échanges se font sous forme de périodes de lecture durant de 15 à 20 minutes chaque jour ou plusieurs fois par semaine. La majorité des jeunes visés par le projet sont issus de l'immigration et/ou vivent dans un milieu où le français n'est pas la langue maternelle. Quelques élèves sont aussi de nouveaux arrivants évoluant dans une classe d'accueil. Le programme, entrepris la semaine dernière avec quelques élèves, gagne en popularité. Origine Après des fermetures en raison de la pandémie, le mois dernier, la direction de l'école de l'avenue Anselme-Lavigne souhaitait voir son personnel rester en contact avec les élèves. « Certains nous préoccupaient davantage, indique la directrice Anouk Fortier. En discutant des différents types de vulnérabilités auxquelles 1 Environ 8o enfants de tous les niveaux, soit près de 15% de l'établissement, participent au programme de l'école. ils pouvaient faire face, [...] nous craignions qu'ils perdent leurs acquis dans la langue d'enseignement ». L'enseignante de première année Rebecca Thibodeau avait prévu communiquer quotidiennement avec une élève qui n'avait pas l'occasion de pratiquer son français à la maison. « Je me suis demandé de quelle manière nous pourrions bonifier cette initiative. De là est née l'idée », explique Mme Fortier. Quelque 65 bénévoles prennent part au programme, que ce soit des retraités, enseignants, familles et proches d'enseignants ou élèves du secondaire. « Tous apprécient ce moment d'échange quotidien. Pour certains bénévoles, ça va remplir un côté social alors que pour d'autres, il s'agit de faire une bonne action et de se sentir utiles », précise Mme Fortier. Pour les élèves, c'est un rendez-vous durant lequel ils échangent avec un adulte bienveillant. Inouiétude des conducteurs d'autobus scolaires Le retour imminent des enfants à récole effrait tes conducteurs d'autobus scolaires. Ils sont inquiets du fait que les véhicules ne permettent pas la distanciation sociale et que 14% des gens du métier ont 65 ans et plus. La présidente de la FEESP-CSN affirme que les travailleurs doivent être inclus dans les discussions, sans quoi le service pourrait être en périL Kim) Une zone virtuelle pour les jeunes Communate,Lieu de regroupement pour les jeunes à Saint-Léonard, La Zone propose une programmation virtuelle en cette période de confinement. FÉLIX LACERTE-GAUTHIER flacerte-gauthier@metromedia ca « Moins de deux jours après notre fermeture, on s'est rendu compte que les jeunes s'étaient rués sur les réseaux sociaux parce que le local était fermé, se rappelle Inès Bouteiller, intervenante à La Zone pour les YMCA du Québec. On s'est dit que l'on continuerait à être présents pour eux, à proposer les activités qu'ils aiment faire. » Programmation Depuis, La Zone propose plusieurs activités, qui varient au rythme du calendrier. Cours de cuisine, danse, compétitions de jeux vidéo en ligne, activité sportive sous la supervision d'un entraîneur certifié. On y retrouve autant de propositions éducatives que purement ludiques. Des intervenants de l'extérieur peuvent également être invités afin de discuter de certaines problématiques. « Il y a deux mois, on avait reçu deux personnes du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) qui présentaient leur initiative. Là, elles seront en direct pour faire un suivi », donne en exemple Mme Bouteiller. « La programmation actuelle a été réfléchie avec les différents intervenants, souligne l'intervenante. Pour l'instant, il y a les jeux vidéo et les défis artistiques qui fonc- Reda Ynineb et Inès Bouteiller sont intervenants à La Zone./e FUIR LACERTE-CAUTHIER/MÉTRO tionnent vraiment bien, mais ça dépend de la personnalité des jeunes. » Elle remarque d'ailleurs qu'en plus des habitués de l'endroit, certaines activités ont attiré un public plus large. « Ça leur permet de sortir de l'ambiance tendue du confinement, constate Mme Bouteiller. On sait que certains comptaient vraiment sur nos activités pour découvrir de nouvelles choses, faire des rencontres et s'affirmer. On voulait qu'ils aient la possibilité d'être ensemble, malgré la fermeture du lieu. » Les jeunes témoignent Gérard-Claude, un jeune fréquentant l'endroit, le voit La Zone est un organisme communautaire où les 16 à 30 ans peuvent pratiquer des activités ludiques et éducatives.comme une occasion de maintenir le contact. Dans son cas, il aime en particulier les défis qui sont lancés chaque semaine. « C'est dommage qu'on ne puisse pas se voir face à face, mais je comprends. Ça permet d'entretenir nos relations et de savoir comment les autres vont. Ça évite aussi de rester dans la solitude. » Des propos qui rejoignent ceux d'Adler, un autre assidu de l'endroit. « C'est mieux de participer que de rester à ne rien faire chez soi Au moins, on reste en contact et on se parle. » Pour sa part, il aime en particulier les activités de dessin. Pour sa part, Dale fréquentait régulièrement l'endroit lorsqu'il était ouvert. Pour l'instant, la programmation en ligne ne l'intéresse pas tant. « Je préfère interagir avec les gens en face à face. Je n'aime pas vraiment parler devant un écran, explique-t-il. Ce n'est pas non plus tout le monde qui a accès à Internet. » |