métr journalmetro.com PROFILAGE RACIAL'Impact du virus La crise sanitaire aurait des effets pervers sur les interventions policières effectuées auprès des Montréalais, estime l'avocate criminaliste Raphaëlle Desvignes, qui dénonce le climat de « délation ». Selon elle, les comportements de profilages racial et social ont tendance à se manifester encore plus fortement dans le contexte de la pandémie, qui affecterait certaines tranches de la société. MÉMO jeudi 23 avril 2020 ACTUALITÉ 4 Enmlois d'été. Une aide versée aux étudiants Le gouvernement fédéral a annoncé hier une nouvelle aide financière pour les étudiants et promet une annonce bientôt pour les personnes âgées. Une fois de plus, le premier ministre Justin Trudeau a donc dû justifier pourquoi il multiplie les mesures d'aide financière plutôt que d'instaurer un revenu minimum garanti pour tous. Avec ce nouvel accès à une prestation canadienne d'urgence (PCU) de 1 250 $ par mois, l'instauration d'une bourse pour bénévolat et l'augmentation des bourses d'étude, les étudiants recevront un coup de main qu'Ottawa évalue à 9 G$ pour faire face à la crise de la COVID-19. « Nous avons priorisé notre réponse pour ceux qui ont perdu leur chèque de paye. [...] Aujourd'hui, [...] parce qu'on arrive à la fin de l'année scolaire, [...] on introduit la prestation canadienne d'urgence pour les étudiants. Maintenant, on va se pencher sur les aînés aussi. On a déjà pris certaines mesures pour aider nos aînés, mais on va en faire plus. Et on va avoir des choses à annoncer dans les jours à venir », a indiqué M. Trudeau lors de son point de presse quotidien, hier. Le premier ministre assure que l'administration d'un revenu minimum garanti pour tous n'aurait pas été beaucoup plus simple que la distribution de la PCU. Et plus important, selon lui, « on a choisi d'aider d'abord et avant tout, et le plus possible, ceux qui en avaient réellement besoin ». Justin Trudeau/PC « Nous allons toujours respecter et appuyer les provinces dans leurs juridictions provinciales. » Justin trudeau, premier ministre Gestion de la crise par Québec « On respecte les juridictions provinciales. Je pense que le Québec fait une bonne job de gérer ses propres enjeux », a dit M. Trudeau lorsqu'il a été invité à commenter l'ampleur de l'épidémie du Québec, où on voit le plus grand nombre de malades et le plus grand nombre de décès. Le premier ministre affirme avoir répondu aux demandes d'aide du Québec lorsque celles-ci ont été formulées. Il se dit prêt à faire de même s'il y a d'autres demandes spécifiques. LA PRESSE CANADIENNE PANDÉMIE Vive le Québec zen Les Québécois sont beaucoup moins stressés par la pandémie de coronavirus qu'ailleurs au pays, révèle une enquête de l'Université de Sherbrooke (UdeS) parue hier. Si plus du quart des Canadiens (28,8%) avouent combattre une anxiété « généralisée » depuis le début de la crise, ce chiffre n'atteint que 14,2% pour les citoyens de la province. Par ailleurs, près de 88,6% respectent entièrement les mesures de confinement MÉTRO Retour graduel à l'école, au choix des parents Éducation. Québec déposera la semaine prochaine un plan de réouverture graduelle des écoles, en commençant par les régions moins touchées par le coronavirus. HENRI OUELLETTE-VÉZINA houellette-venna@journalmetrocom L'île de Montréal et le secteur de Laval, fortement touchés par la pandémie, pourraient donc attendre. « Les parents qui, pour toutes sortes de raisons, ne veulent pas envoyer leurs enfants dans les écoles ne seront pas obligés de le faire », a assuré le premier ministre François Legault, hier. Le chef de la CAQ promet que son gouvernement prendra des mesures pour s'assurer que les enfants absents des bancs d'écoles « soient capables de faire le rattrapage nécessaire lors de la rentrée en septembre ». La Centrale des syndicats du Québec (CSQJ, elle, affirme que toutes les parties prenantes devront être consultées. « Le gouvernement a la responsabilité de répondre aux inquiétudes. Nous nous attendons à des protocoles clairs, stricts et transparents FRANÇOIS CARABIN fcarabin@journemetro.com Forcée de rester chez elle depuis le début de la crise sanitaire, une travailleuse autonome du secteur de l'entretien perd des revenus à chaque heure. Elle exhorte les gouvernements d'étendre la portée de la distribution du matériel de protection, qui manque sur les tablettes des supermarchés. Christine Robitaille gère elle-même ses activités d'entretien — des fois couplées afin d'assurer la santé et la sécurité de tous », note sa présidente, Sonia Ethier. Au-delà des écoles, la réouverture des entreprises et de l'économie fera aussi l'objet d'un plan gouvernemental la semaine prochaine. Québec espère qu'en annonçant sa démarche à l'avance, les chefs d'entreprise « pourront se préparer à mettre en place les directives de santé publique » nécessaires. Masque recommandé, pas imposé Le directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda, a pour sa part indiqué que les autorités recommanderont dorénavant le port avec des fonctions de gardienne — dans la région de Gatineau. Une fonction considérée comme « essentielle » aux yeux du gouvernement, ce qui lui permet en théorie de continuer d'offrir ses services. Or, malgré ses meilleurs efforts, l'entrepreneure s'est butée à un important manque de produits propices à la protection contre les virus. Au moment d'aller sous presse, le ministère de la Santé et des Services Sociaux n'avait toujours pas émis de commentaire. 4i j La rentrée se fera de façon graduelle pour les écoles de la province./ARCHIVES MÉTRO du masque, « surtout quand il n'est pas possible de respecter le deux mètres ». Pas d'imposition pour le moment, toutefois. « Sur les obligations, les pénalités, dans le transport en commun notamment, on est en train de regarder ça, ajoute-t-il. Ça va sortir très rapidement, surtout avant le déconfinement. » « Ça ne fonctionnera que si les gens le portent adéquatement, ne se contaminent pas, et surtout n'oublient pas de se laver les mains. Il y aura des enseignements pour aider la population à le faire », note Dr Arruda. Même si Québec a imposé des mesures « précoces » qui ont permis de sauver entre « Il pourrait y avoir une façon de distribuer des masques et des gants aux travailleurs autonomes prioritaires. Les masques en tissu ne sont pas assez bons pour aller auprès des personnes malades. » Christine Robitaille, travailleuse autonome du secteur de l'entretien, ajouant que son revenu a baissé significativement depuis le début de la pandémie, ce qui ne l'aide pas à acheter ses propres protections. « Ça va se faire par régions. On va y aller de façon graduelle et démarrer avec les régions où la situation est très stable. » François Legault, premier ministre 30 000 et 60 000 vies, M. Arroda demeure réaliste. « Il est possible qu'on parle encore de coronavirus jusqu'en 2021 malheureusement, ou même jusqu'en 2022, dit-il. Tant qu'on n'aura pas un vaccin comme tel, c'est clair que ce virus-là va probablement revenir. » Mille soldats dans les CHSLD Incapable de trouver tous les 1000 professionnels manquants dans le réseau de santé, Québec demandera à Ottawa de lui envoyer 1000 soldats supplémentaires — environ 130 d'entre eux ont déjà été réaffectés — dans les CHSLD. Seuls 350 médecins spécialistes se sont rendus disponibles « à temps plein » dans les derniers jours. « Si j'ai le choix entre des gens qui savent porter les équipements et qui ont des notions de base et un soldat qui n'a pas de connaissance, j'aime mieux le premier. Mais on doit se rendre compte qu'on n'est pas capables », fait valoir M. Legault. Un métier à haut risque Les employés d'entretien sont plus au contact des surfaces infectées./123RF |