10 LUNDI 20 DÉCEMBRE 2021 Le guide carrière de Metro ▶START Les mesures sanitaires, pas un frein aux intentions d’embauche Le télétravail obligatoire et les autres mesures de lutte contre le coronavirus ne freinent pas les intentions de recrutement des PME belges, indique le prestataire de services Acerta. Une PME sur deux souhaite engager du personnel supplémentaire dans les six mois.. : Ph. Pexels Voilà des mois que le monde du travail vit lui aussi au rythme des mesures sanitaires. Pourtant, le télétravail obligatoire et d’autres mesures strictes de lutte contre le coronavirus n’empêchent pas les PME belges de continuer à embaucher abondamment. C’est ce qui ressort du baromètre semestriel de l’emploi des PME réalisé par l’entreprise de services RH Acerta en collaboration avec les organisations patronales ETION et VKW Limburg. Dans le détail, 45% des PME belges ont l’intention d’engager du personnel supplémentaire au cours des six prochains mois. 17% restent indécises et 38% peuvent déjà affirmer qu’elles n’accueilleront pas de recrues supplémentaires durant le prochain semestre. 80% des recrutements prévus concernent des contrats à durée indéterminée. « Les chiffres nous indiquent que les perspectives économiques sont aussi positives qu’il y a six mois, lorsque la campagne de vaccination battait son plein et que tout le monde pensait que nous serions débarrassés du virus assez rapidement. À la remarque près que, par rapport à il y a six mois, le nombre de PME souhaitant procéder à des engagements est resté au même niveau. Ce n’est toutefois pas une surprise compte tenu de la situation actuelle de la pandémie », commente Geert Janssens, économiste en chef chez ETION. LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE RESTE PROBLÉMATIQUE Malgré le contexte de crise, les petites et moyennes entreprises restent donc optimistes. Acerta identifie une ombre au tableau cependant : la pénurie de main-d’œuvre devient de plus Taux d’emploi record en Belgique Au troisième trimestre de 2021, 71,4% des 20-64 ans étaient au travail en Belgique, contre 70,5% au trimestre précédent, indiquent les nouveaux résultats de Statbel établis sur la base de l’Enquête sur les forces de travail (EFT). Le taux d’emploi, qui avait déjà augmenté au deuxième trimestre (70,5%) , a continué à progresser fortement au troisième trimestre. Le précédent record – 71,0% – date du deuxième trimestre de 2019. Au troisième trimestre, le taux d’emploi était de 74,8% pour les hommes et de 67,9% pour les femmes. Le taux de chômage BIT (selon la définition du Bureau international du travail) passe de 6,2% à 6,6%. Le taux de chômage augmente fortement chez les hommes, de 6,0% à 7,0%. Chez les femmes, le taux de chômage recule de 6,4% à 6,0%, ramenant ainsi le taux de chômage des femmes en dessous de celui des hommes. Ph. Unsplash FORTES ÉVOLUTIONS CHEZ LES JEUNES Les évolutions les plus marquantes concernent les jeunes, qu’ils soient occupés ou au chômage. « Cette situation est typique du troisième trimestre : les jeunes qui terminent leurs études trouvent du travail ou recherchent activement un emploi. Certains jeunes ont un job d’étudiant pendant les mois d’été. Ceux-ci sont également repris dans les chiffres de l’emploi s’ils ont effectivement travaillé pendant la semaine de référence sur laquelle ils ont été interrogés », note Statbel. Le nombre de jeunes occupés augmente ainsi entre le deuxième et le troisième trimestre de 2021 de 71.000 personnes, soit 23,6%. Le nombre de chômeurs BIT de moins de 25 ans augmente entre le deuxième et le troisième trimestre de 2021 de 18.000 personnes, soit 25,9%. Les évolutions sont beaucoup plus limitées dans les autres catégories d’âge. Au troisième trimestre de 2021, « nous constatons pour la première fois un impact clair de l’assouplissement par le gouvernement de l’obligation de télétravail », poursuit l’Office national de statistiques. Au total, 38,2% des personnes occupées ont travaillé parfois, habituellement ou toujours à domicile au cours du troisième trimestre 2021. Ce pourcentage était encore de 43,5% au deuxième trimestre. « Nous observons surtout une forte baisse du pourcentage de personnes occupées qui travaillent toujours à domicile, de 16,4% au deuxième trimestre de 2021 à 10,3% au troisième trimestre de 2021 », précise Statbel. en plus aiguë pour les entreprises. 83% des PME craignent de ne pas trouver de personnes appropriées dans les mois à venir. Il y a six mois, seules 65% d’entre elles partaient du principe que le processus de recrutement serait ardu. Aujourd’hui, une PME sur cinq craint même de voir son personnel rejoindre la concurrence. « Il n’existe pas de panacée à la problématique de la pénurie de maind’œuvre. Les PME disposent néanmoins d’atouts pour y faire face », indique Michael Zahlen, expert en RH chez Acerta Consult. « Une rémunération sur mesure et une forme de travail hybride permettant le télétravail font figure d’évidences. Le télétravail reste encore un défi pour de nombreuses petites et moyennes entreprises. Elles considèrent généralement cette option comme une charge administrative et une perte de contrôle sur les prestations professionnelles. « Enfin, les PME oublient aussi souvent de se pencher sur les talents déjà présents en interne pour pourvoir les (nouveaux) postes, par exemple par le biais de trajets de formation », note l’expert. « En tant qu’employeur, il est plus important que jamais de se démarquer pour continuer à se développer sur un marché de l’emploi en pénurie. » ◀ PLUS DE CHÔMEURS ONT DÉCROCHÉ UN EMPLOI Par rapport à l’an dernier, de plus en plus de chômeurs ont également trouvé du travail, souligne Statbel, en s’intéressant aux transitions sur le marché du travail. 43,4% des demandeurs d’emploi sont au travail un an plus tard. Il s’agit du taux le plus élevé de ces quatre dernières années. L’Office de statistiques observe de fortes disparités régionales : 53,5% des chômeurs flamands au deuxième trimestre 2020 sont à nouveau au travail un an plus tard. Cette proportion est de seulement 46,7% dans la Région de Bruxelles-Capitale et de 29,2% en Région wallonne. Les inactifs aussi cherchent plus souvent du travail, ou trouvent un emploi. « 85,6% des inactifs restent inactifs. 10,6% ont trouvé un emploi et 3,8% ont recherché un emploi », indique Statbel. Enfin, en ce qui concerne les personnes occupées, Statbel note peu de différences avec les trimestres précédents. 4,4 millions des 4,8 millions de personnes occupées un an plus tôt ont encore un emploi (soit 91,9%). Ce taux reste légèrement inférieur aux 93-95% observés avant la crise sanitaire. ◀ |