W14 VENDREDI 10 DÉCEMBRE 2021 metro weekend Spécial Fêtes Et si vos papiers cadeaux se changeaient en… fleurs ? ! Et si cette année vos cadeaux de Noël étaient emballés dans un papier qui se mue en fleur ? C’est l’idée originale d’une entreprise française qui s’est lancée dans le commerce du papier ensemencé. Les années passent mais le nombre de personnes sans-abri ne semble pas diminuer. Cet hiver, la capacité d'accueil s'avère une fois de plus insuffisante. Avec l'image d'un bout de carton comme « matelas Padeböl », l’ASBL Infirmiers de rue relance sa campagne qui vise, d’une part, à attirer l'attention du grand public sur la possibilité de mettre fin au sansabrisme, et, d’autre part, à demander le soutien financier nécessaire pour pouvoir continuer à mener ses actions pour y arriver. UNE NUIT SOLIDAIRE DEHORS Cette année, la campagne « Padeböl » s’accompagne de l’action « Brussels Sleep Out @Home ». Avec ce défi, Infirmiers de rue invite les Bruxellois à passer la nuit du 17 au 18 décembre à l'extérieur (brusselssleepout.be). Le challenge : échanger son lit contre un sac de couchage le temps d’une nuit pour dormir « dehors » à la maison (ou dans le jardin, sur le balcon, mais aussi dans une cour de récré, sur un Ph. Papierfleur/Instagram Du classique papier journal à l’art du furoshiki, les alternatives au papier cadeau unique et brillant (certes joli, mais désastreux pour l’environnement) sont désormais nombreuses. Certaines entreprises vont encore plus loin dans leur démarche, à l’instar de l’entreprise Papier Fleurs fondée par Franck Bansart, qui propose un emballage « ensemencé » et zéro déchet. Imaginez le tableau : vous déballez un cadeau et la personne qui vous l’offre vous met en garde : « Ne jette surtout pas le papier ! ». Car l’emballage recèle un secret de fabrication : des graines de fleurs sauvages ou L’hiver est à nos portes et, chaque soir, plus de 700 personnes dorment dans les rues de notre capitale. Pour faire prendre conscience aux citoyens que la problématique du sans-abrisme peut être résolue, Infirmiers de rue relance sa campagne Padeböl et organise une action de nuit à Bruxelles. parking d’entreprise, dans un local scout ou patro, …). « La nuit offre l'occasion de réfléchir à la manière, souvent emplie de clichés, dont nous considérons les personnes sans-abri et à la façon dont nous pouvons résoudre le problème de manière structurelle », note l’association. Les participants seront invités à partager les photos de leur campement improvisé et leurs impressions. BESOIN DE SOLUTIONS DURABLES Active à Bruxelles et Liège, Infirmiers de rue lutte au quotidien contre le sans-abrisme en accompagnant des personnes sans-abri très vulnérables en termes de santé vers leur réintégration dans un logement stable. Outre la sensibilisation du public, l’association appelle les autorités à travailler à de véritables solutions, structurelles et durables, pour les personnes sans domicile, plutôt qu’à donner la priorité aux mesures de « gestion de crise ». Infirmier de d’herbes aromatiques (pâquerette, gueule de loup, coquelicot, basilic, ciboulette, persil, etc.) ont été ajoutées. INFIRMIERS DE RUE RELANCE SA CAMPAGNE PADEBÖL Du carton et une nuit blanche pour mettre fin au sans-abrisme =13 MATELA6 PAIDEBOL 0,10 gi i —r Pour les faire pousser, il suffit de tremper le papier ensemencé dans l’eau toute une nuit puis de le planter dans la terre à deux centimètres de profondeur en arrosant régulièrement. « Les premières pousses devraient émerger au bout de quelques semaines. Une fois la carte offerte, le cadeau déballé ou la décoration décrochée, le papier continue à vivre, sans générer de déchet, égayant les jardins et les intérieurs », promet la marque Papier Fleurs, qui propose toute une gamme de papier ensemencé (carte de vœux, étiquettes cadeaux, décorations à planter, etc). Si la tendance de faire pousser des végétaux dans du papier n’est pas nouvelle, elle continue d’être l’objet d’innovations surprenantes. En juin 2020, le botaniste I EILAGUEA PART. E NFSE1113 LE METTONS F I hr AU SANS- ABR ME farm'un mei sue "me (Ie.—. 4— = —9- rue défend un plan global comprenant de la prévention et un accompagnement individuel de qualité. Surtout, l’association insiste sur la création de logements plus abordables pour les personnes vulnérables. « La question n'est pas de savoir si nous avons suffisamment d'hébergements pour offrir à toutes les personnes sans-abri un abri temporaire anglais Merlin Sheldrake a défrayé la chronique en faisant pousser des champignons au sein même d’un ouvrage qu’il avait écrit. Le but de cette expérience ? « Dévorer ses propres mots ». Au sens propre, puisque le scientifique a publié une vidéo de sa dégustation des champignons cultivés à travers les pages de son livre. L’idée de planter des graines pour « surcycler » s’illustre même dans l’univers du textile. La graphiste designer néerlandaise Marianne de Groot-Pons a par exemple eu la bonne idée de lancer un masque ensemencé et 100% biodégradable. Une fois porté, ce masque de protection baptisé « Marie Bee Bloom » peut être planté dans un jardin ou dans un pot pour donner lieu à un parterre de fleurs. ◀ contre le froid hivernal, mais que nous fassions en sorte que ces personnes trouvent un logement stable le plus rapidement possible, afin qu'elles ne soient plus dépendantes de l'aide d'urgence. Le problème n'est pas le manque d'abris d'hiver, mais le faible flux de personnes dans les abris d'urgence vers des logements réguliers et permanents », explique Infirmiers de rue. « Si nous ne veillons pas à sortir systématiquement les personnes sans-abri de la rue et à les reloger, nous continuerons à créer des places d’accueil d'urgence année après année. Cela ne peut plus être une option ». Par son action, l’association prouve qu’il est réellement possible de sortir les personnes sans-abri de la rue, même celles qui y sont déjà depuis beaucoup d'années. Sur les dix dernières années, Infirmiers de rue a pu reloger plus de 140 personnes. Pour mener à bien ses actions, l’association est soutenue par les instances publiques mais ces subsides ne couvrent pas du tout le budget nécessaire à leur travail d’accompagnements intensifs. Pour soutenir l’ASBL : infirmiersderue.be |