Avec son débit de parole en dents de scie et sa galerie de moues sarcastiques appuyant ses bons mots, Marina Foïs défend son nouveau longmétrage ‘La Fracture’avec l’intelligence et l’humour qu’on lui connaît. Un film aussi dramatique que comique… à son image en somme ! ‘La Fracture’se déroule une nuit de manifestation de gilets jaunes. Quelle était votre position quand les manifestations ont commencé ? IMPRESSiONNANT, DRÔLE, 14TEIRSE" « ME TRACI-COMME FASCiNANTr. 1,114401* » 11NrIt 1.10411 tagfew sYeLto sAtle LA FRACTURE etreg*ttikieeiçtedle Marina Foïs : « Je pars du principe que je suis née dans un milieu privilégié, plutôt bourgeois et intello. Donc je m’interdis de juger la colère des autres. Après, c’est pas à moi de le dire, mais c’est vrai qu’il y avait un flou idéologique. C’est un mouvement qui était protéiforme. Je pense aussi que la presse n’a pas rendu service aux gilet jaunes. Par exemple, la nuit dont parle le film, c’est une nuit où les gilets jaunes se réfugiaient à l’hôpital parce qu’ils se faisaient gazer par les flics, et ce qu’on voit dans le presse le matin, c’est des titres comme’Ils empêchent les soignants de faire leur travail’. » Le film déclare l’urgence de revaloriser le travail des soignants. Quel est votre rapport aux professions médicales ? « J’ai une sœur qui a fait de la médecine interne dans l’hôpital de Saint-Denis. Je l’ai vue faire ses études jeune, et travailler énormément. Évidemment culture ‘LA FRACTURE’ : MARINA FOÏS REJOINT LES GILETS JAUNES « Je m’interdis de juger la colère des autres » REVIEW LA FRACTURE Que pensiez-vous des gilets jaunes quand les manifestations ont commencé ? Le temps d’une nuit superbement chaotique, quatre perspectives vont se croiser, se froisser et s’entraider dans un hôpital parisien débordé : deux bourgeoises en pleine rupture (Marina Foïs et Valeria Bruni Tedeschi), un camionneur en rage (Pio Marmaï) et une infirmière épuisée (Aïssatou Diallo Sagna). Au-delà de la métaphore bien tapée d’une institution de santé mise sous pression, et réfléchissant nos lignes de tension démocratiques, c’est la mise en scène éblouissante de Catherine Corsini (‘La Belle Saison’) qui nous épate. Son magnifique bordel ne s’arrête jamais de monter, avec autant d’humour que de drame. On frôle la cacophonie, mais quand la colère nous est servie avec autant de maîtrise, on ne peut que se réjouir ! (si) ●●●●○ ENCANTO Une famille colombienne en fuite découvre un lieu aux pouvoirs magiques : une maison où chaque membre de la famille reçoit, à un certain âge, son propre don (guérison, force surhumaine, ouïe exceptionnelle…) et une pièce pour l’exercer. La grande exception, c’est Mirabel, qui n’a jamais développé un tel don et se sent différente. Jusqu’à ce que de sombres nuages planent audessus de la famille. ‘Encanto’est un film d’animation musical fluide et une ode très colorée à la culture, aux traditions, aux rythmes et à la faune et flore latino-américaines. Cette splendeur visuelle ne cache cependant pas la faiblesse générale des gags, et une histoire moins profonde que ne le pensent les créateurs. ‘Encanto’ne s’étouffe pas dans sa gentillesse, mais a tout de même du mal à respirer. (rn) ●●●○○ j’adore qu’elle me raconte toutes ses histoires, et elle le dit souvent, l’hôpital est un endroit passionnant ! Ce dont le personnel soignant se souvient le soir en rentrant chez soi, c’est pas d’avoir fait des piqûres Leur mission, c’est d’accueillir. Donc oui, c’est un milieu que je connais un peu. Et comme tout le monde, j’ai déjà dû me rendre à l’hôpital. L’hôpital public hein, le privé je connais pas ! » C’est très français cet hôpital entièrement public… Ph. D.R. Ph. D.R. Ph. Sony Pictures Ph. Dalton Distribution Ph..D.R. MOVIES HOUSE OF GUCCI Le 27 mars 1995, Maurizio Gucci (Adam Driver) était assassiné en plein Milan devant l’entreprise familiale. L’enquête révèlera que le meurtre n’était pas commandité par la mafia, ou dû aux embrouilles familiales entre Maurizio, son père Rodolfo (Jeremy Irons) son oncle Aldo (Al Pacino) ou l’excentrique cousin Paolo (Jared Leto, un peu too much). Non, derrière tout ça, il y avait une femme : son ex-épouse Patrizia… Ridley Scott (‘Gladiator’, ‘Le Dernier Duel’) revient sur la saga familiale de la maison de haute couture au double G dans une fresque épique et chic. Sorte de ‘Succession’rétro, avec une BO entre opéra et pop 80s, et porté par une formidable Lady Gaga, le film en met plein la vue (les bijoux ! les costumes ! les coiffures !) … mais manque de point de vue. Derrière le bling-bling, on en saura peu sur leurs intentions. (em) ●●●○○ « Si on voyage un peu, on sait que très peu d’endroits au monde où la santé est gratuite pour tous. En France, même quand on n’a pas ses papiers, on peut se faire soigner, l’hôpital doit vous prendre en charge. Ce qui est très paradoxal, c’est qu’on n’en fait pas une fierté au même titre que les châteaux de la Loire. Pour ça, on a Stéphane Bern qui se charge de nous le rappeler. Donc oui, préservons le patrimoine français, et trouvons-nous un Stéphane Bern de la santé ! » Stanislas Ide THE RESCUE En 2018, une dizaine d’adolescents thaïs, tous membres de la même équipe de foot, se retrouvent coincés dans une cave souterraine suite à la montée des eaux. Quand même les forces spéciales de la Marine nationale se retrouvent dépassées, l’espoir viendra d’un groupe de plongeurs internationaux, qui ont un hobby particulier : l’exploration de caves… Ne vous renseignez pas sur le dénouement : la tension n’en sera que plus grande face à cette incroyable histoire vraie, qu’aucune fiction n’aurait pu imaginer. Racontant l’histoire du point de vue des plongeurs (Netflix ayant sécurisé les droits de celui des footballeurs), le duo de cinéastes derrière le puissant -et oscarisé- ‘Fee Solo’frappe fort de nouveau. Chaudement recommandé – sauf si vous êtes claustro… (em) ●●●●○ |