8 CULTURE MARDI 23/2/2021 metrotime.be THE MAP OF TINY PERFECT THINGS (ITINERAIRE DES PETITES CHOSES) (PRIME VIDEO) Les petites choses de la vie Imaginez un héros qui revit la même journée à l’infini… non, ce n’est pas un film sur le confinement. Au croisement du « teen-movie » et du film de science-fiction, « Itinéraire des Petites choses (The Map of Tiny Perfect Things ») nous invite à apprécier les petits moments fuyants de la vie. C’est quoi, pour vous, un moment parfait ? La boulette de papier qui tombe pile dans la corbeille ? Ce papillon qui se pose à notre table quelques instants ? Le métro qui arrive pile quand on est sur le quai ? Chaque jour a ses petits miracles… mais on n’a pas toujours le temps de les voir passer. Mark, lui, a tout le temps du monde : cet adolescent est coincé dans la même journée d’été, qu’il revit à l’infini. Oui, comme « Un Jour Sans Fin » avec Bill Murray, que Mark a eu le temps de voir aussi. Chaque matin donc, sa mère part travailler, son père lui parle de son avenir, sa sœur de moque de lui, il joue à la console avec son meilleur ami, passe l’après-midi à la piscine… et à minuit, c’est reparti. Lassé d’essayer de trouver comment sortir de cette anomalie temporelle, Mark a fini par connaître par cœur chaque seconde de cette journée… jusqu’au jour où, à la piscine, une jeune fille passe devant lui. Une jeune fille aux boucles blondes et à REVIEWS PENGUIN BLOOM (Netflix) Parfois, l’espoir arrive là où on l’attend le moins, et prend des formes inattendues. Après un terrible accident, Sam (Naomi Watts) se retrouve paralysée. Désormais clouée au lit, cette femme sportive et mère de trois enfants perd peu à peu goût à la vie… Jusqu’à ce que Noah, son fils aîné, recueille un jour un bébé oiseau blessé. Une relation particulière naît peu à peu entre celle qui est incapable de marcher, et cet oiseau qui ne peut pas voler… Son pitch est improbable mais ‘Penguin Bloom’est pourtant tiré d’une histoire vraie, et c’est ce qui fait la force de ce film sur la résilience et la dépression, qu’on conseille de voir avec des mouchoirs à proximité. Dommage que la mise en scène manque de subtilité, entre les métaphores appuyées et la bande-son abusant allègrement des violons.7>L.L., (em) ●●○○○ l’air inquiet, qu’il n’avait jamais vue jusqu’ici. Elle s’appelle Margaret, et au-delà du fait qu’elle va lui faire tourner la tête, elle va aussi donner un sens à cette journée… TO ALL THE BOYS : ALWAYS AND FOREVER (À tous les garçons : Pour toujours et à jamais)(Netflix) Lara Jean et Peter sont jeunes, beaux, et amoureux depuis déjà deux films. Mais les années collège arrivent à leur fin, et Lara Jean n’est pas acceptée dans la même université californienne que sa moitié. Un concert sur un toit new-yorkais plus tard, le franc tombe : elle est faite pour vivre à Manhattan ! Reste à savoir ce que Peter va dire… Malgré la guimauve, cette trilogie Netflix est parvenue à se démarquer grâce au charisme de ses héros. Mais l’ingrédient secret, c’est le mix entre la célébration des codes rétro du genre (coup de foudre au ralenti, bal de promo et limousine) et la modernité du récit, qui voit Lara Jean désacraliser son couple, et penser à ses propres envies pour s’épanouir dans sa relation. Tout ça ne nous rendra pas Julia Roberts, mais peut-être est-ce pour le mieux ? (si) ●●●○○ Ph. D.R. MOVIES UNE MÉTAPHORE DE L’ADOLESCENCE Depuis le fameux film de Bill Murray (1993), les films sur les boucles temporelles sont un genre à part entière, dont les variations vont de l’horreur (« Happy Death Day ») à la science-fiction (« Edge of Tomorrow ») en passant par le film d’action (« Looper ») ou la love-story (« About Time » ou le récent « Palm Springs »). Et cet « Itinéraire des petites choses » se classe dans la variation ‘jeune adulte’de la série. Quelque part entre « Nos Etoiles Contraires » et « Le Dernier Jour de Ma Vie (Before I Fall) », la boucle temporelle est un clin d’œil à l’adolescence, ce moment où tout semble pareil mais tout change, imperceptiblement. Une métaphore d’autant plus parlante en temps de pandémie, où tout le monde, adultes compris, semble vivre la même journée éternellement… Pas besoin de voir le film deux fois pour deviner certains aspects du scénario qui manquent d’originalité (comme le trope du meilleur ami ou la conclusion doucereuse), mais c’est compensé par une SIX MINUTES TO MIDNIGHT- (Proximus Pickx/Sooner) Imaginez un pensionnat de jeunes filles au Pays de Galles. Maintenant, dites-vous que nous sommes en août 1939, et que ces demoiselles ont une croix gammée sur leur uniforme. Déjà plus cocasse… Ajoutez un espion anglais dans le corps professoral, une directrice austère (Judi Dench) qui s’essaie au salut nazi, et emballez le tout avec la sacrosainte formule ‘basé sur une histoire vraie’. Tous les ingrédients sont réunis pour nous embarquer dans un thriller haletant, mais l’énergie ne décolle jamais. Le héros semble courir derrière l’action plutôt que d’y participer, et on a du mal à saisir l’enjeu de sa mission. Il s’attache aux jeunes Allemandes, les protège d’un retour au IIIème Reich… pour mieux les emprisonner politiquement ensuite ? Un vrai dilemme, malheureusement non résolu. (si) ●●○○○ Ph. D.R. Ph. D.R. Ph. D.R. Ph. D.R. mise en scène ingénieuse et chorégraphiée, et le charisme des protagonistes : Kyle Allen, vu dans « American Horror Story » et la prometteuse Kathryn Newton de « Big Little Lies » et « The Society » (Netflix), qu’on verra bientôt dans le prochain « Ant-Man » de Marvel. (em) ●●●○○ EN PASSANT PÉCHO (Netflix) Les comédies de fumette réservent parfois de très bonnes surprises, du cultissime ‘Next Friday’aux délires de Seth Rogen comme ‘This is the end’. La recette est toujours la même : des losers, de la drogue et des pétages de plombs aussi vulgaires et créatifs que possible. En France, on a souvent frôlé l’overdose avec Michaël Youn (‘La Beuze’, ‘Les Dix Commandements’, ‘Fatal’), même si le dessin animé ‘Lascars’envoyait du lourd, tout comme la série web ‘En passant pécho’. Presque dix ans plus tard, Netflix adapte la série et le duo de dealers Hedi et Cokeman n’a rien perdu de son mordant… mais sature nos méninges avec des vannes trop nombreuses et trop criardes pour tenir notre attention. Dommage, il y avait de quoi devenir accro… (si) ●●●○○ |