Vendredi 22 novembre 2019 metro 4 NEWS L’épidémie du VIH ralentit mais la lutte continue BRUXELLES Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a baissé de 2% en 2018 par rapport à 2017 mais concernent cependant un public plus divers, indiquait hier l’institut belge de la santé Sciensano. Ce recul est constaté pour la cinquième année consécutive. Au total, 882 diagnostics de VIH ont été enregistrés l’an dernier, ce qui correspond à une moyenne de 2,4 nouveaux diagnostics par jour. « Ces chiffres donnent à penser que l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition ou PrEP (c’est-à-dire le traitement préventif des personnes n’ayant pas de VIH mais qui courent un risque élevé de contamination) contribue d’une manière positive à la prévention du VIH et à la baisse du nombre de cas », estime Sciensano. « La PrEP contribue à la réduction du nombre de diagnostics en renforçant l’effet des autres moyens de prévention du VIH », précise André Sasse, scientifique LOUVAIN-LA-NEUVE Au cours des trois dernières années, environ 15% du personnel médical a été confronté à un abus ou à une inconduite à caractère sexuel, ressort-il de la première enquête sur le harcèlement sexuel dans le monde médical belge. au sein de l’institut. « L’utilisation du préservatif, des tests réguliers, un traitement précoce après diagnostic pour tous les patients infectés et des campagnes ciblées restent de la plus grande importance. » Le vapotage provoque de nouvelles lésions OTTAWA Un Canadien de 17 ans a failli perdre ses poumons plus tôt cette année après cinq mois de vapotage intensif. L’ingrédient soupçonné, le diacétyle, diffère de celui identifié aux États-Unis, soulignant les mystères qui restent à élucider sur les cigarettes électroniques. Les lésions sont différentes de celles qui ont été décrites aux États-Unis, où plus de 2.000 personnes sont tombées malades de ce que les autorités appellent « Evali ». Les poumons des patients y étaient surtout abîmés dans les alvéoles des poumons. Certains avaient comme subi des brûlures chimiques. Pour le cas canadien, les médecins ont diagnostiqué une bronchiolite oblitérante, c’est-à-dire une inflammation des bronchioles. Du harcèlement dans le milieu médical Malgré les retombées du mouvement #MeToo et du hashtag #balancetonporc, l’enquête, publiée hier par la plateforme pour les professionnels dédiée à la santé Mediquality, révèle que, dans la communauté médicale comme ailleurs, le concept de harcèlement reste une notion aux contours encore assez flous. Environ 20% des répondants ont en effet déclaré avoir vécu des comportements « hors cadre » de la part de leurs patients sans toutefois les considérer comme du harcèlement sexuel. Parmi les comportements les plus fréquemment rapportés, on retrouve la demande d’un rendez-vous galant (16%), la tentative de contacts physiques (14%), des manifestations claires d’ordre sexuel (8%), des envois de lettres ou photos (3%) ou encore la sollicitation de rapport sexuel (3%). UN PUBLIC PLUS DIVERS Plus de 2.400 personnes ont commencé un traitement PrEP entre le 1er juin 2017 et le 31 décembre 2018, et une centaine d’autres sont venues s’ajouter chaque mois. Il s’agit dans 99% AFP/F. J. Brown AUSSI ENTRE CONFRÈRES « N’oublions pas les cas de harcèlement sexuel entre confrères, qui sont aussi une réalité. Parmi nos répondants, 15 médecins, principalement des femmes, ont expliqué avoir été victimes d’un comportement sexuel non sollicité de la part d’un confrère », indique le Dr Eric Mertens, directeur médical Benelux chez MediQuality. Les résultats de cette enquête ne sont donc « peut-être que la partie émergée de l’iceberg », avance le Dr Mertens, qui a osé la comparaison avec les abus sexuels au sein du clergé. « Avant, personne non plus n’osait parler des prêtres pédophiles. » PEU D’INFORMATIONS L’enquête met encore en évidence que seuls 15% des répondants connaîtraient la procédure à appliquer en cas de harcèlement sexuel, tandis qu’ils sont à peine 3% des sondés à être au courant d’une formation obligatoire sur le sujet. Belga/D. Luyten des cas d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Autre constat : la réduction des diagnostics VIH se poursuit chez les deux populations les plus touchées, à savoir les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) de nationalité belge et les hommes et femmes hétérosexuels originaires d’Afrique subsaharienne. Aucune diminution n’est par contre constatée dans les autres populations hétérosexuelles. Et le nombre de diagnostics augmente encore chez les HSH de pays non européens. UNE CAMPAGNE PLUS LARGE « Étant donné qu’en Belgique, le VIH touche différentes populations, le défi consiste à diversifier les messages des campagnes et les stratégies de prévention et de test et à les adapter en fonction des différents besoins », explique André Sasse. Côté politique, on se félicite des chiffres en recul. « En 2017, j’ai décidé de rembourser l’utilisation préventive des antirétroviraux afin de faire baisser le nombre de nouvelles infections. », réagit la ministre de la Santé publique Maggie De Block. « Nous devons continuer à investir dans la prévention et dans les traitements afin de faire encore reculer la maladie. » La santé des détenus en péril GENÈVE L’accès aux soins dans les prisons en Europe reste difficile, ce qui participe au mauvais état de santé des détenus et s’avère à terme très coûteux, souligné l’OMS dans un rapport, le premier en son genre. « Comme les détenus continuent de souffrir de manière disproportionnée de pathologies non diagnostiquées et non traitées, cela va s’ajouter au fardeau des organismes de santé publique après leur sortie », prévient l’organe onusien. Suite à une étude réalisée dans 39 des 53 pays de sa zone, l’OMS pour l’Europe recommande à ses membres d’établir un état des lieux de la santé des détenus ainsi que, sur la base du volontariat, des maladies sexuellement transmissibles et des hépatites. Belga/S. Gremmelprez |