12 Mercredi 20 novembre 2019 metro 12 CULTURE Pourquoi avoir écrit et dessiné ce livre ? Pas facile de choisir 30 personnalités qui ont marqué le monde « J’avais envie de mettre en avant des modèles. Ce livre est fait pour des adolescents pour avoir, chacun à leur manière, refusé l’ordre établi et tenté un peu informés et pour des adultes. Je ne de changer le cours de l’histoire. Jean-Michel Billioud s’est prêté cherche pas à leur dire : ‘regardez ces gens, à l’exercice, et dresse le portrait de personnalités hors du commun, qui donnent envie de s’engager. Il explique ses choix. prêt à mettre son énergie au service d’un comme ils s’engagent, c’est bien’. Je veux donner envie à chacun de s’engager, d’être combat. Et cela, même si le risque de succès est faible. J’ai gardé dans ma sélection Ludwik Zamenhof, l’inventeur de l’esperanto. Son combat n’a pas abouti, mais il s’est battu comme un lion pour faire avancer son projet et les valeurs qui vont avec. C’est cet engagement que je veux mettre en avant. » Vous avez choisi 30 personnalités, plus ou moins connues. Comment avezvous fait votre choix ? « Ça n’a pas été facile. Je souhaitais que chaque combat inclue une certaine universalité, qu’ils parlent à tout le monde. Il fallait donc ne pas couvrir uniquement le 20e siècle, mais aussi d’autres périodes. Je voulais raconter des combats qui me parlent, qui représentent quelque chose à mes yeux. Et je souhaitais également une égalité entre hommes et femmes. Sur ce dernier aspect, ça n’a pas été simple. Non que les femmes se soient moins battu que les hommes, mais leurs combats ont souvent été moins médiatisés. » EN QUELQUES LIGNES BD Un huis clos familial passionnant Que vous soyez passionné d’automobile ou pas, MALALA, VICTOR HUGO, ERNESTO GUEVARA… Trente modèles pour donner envie de s’engager Pas facile de tirer son épingle du jeu parmi toutes les sorties de fin d’année. Et pourtant, « Sombres citrouilles » a réussi à nous captiver. Ce roman graphique de 160 pages est inspiré d’un roman jeunesse éponyme sorti en 1999. Vingt ans plus tard, il revient sous la forme d’une bande dessinée longue et passionnante. Chaque année, le 31 octobre, tous les membres de la famille Coudrier se réunissent dans la maison familiale où vivent Mamigrand et Papigrand pour célébrer l’anniversaire de ce dernier. Frères et sœurs, cousins et cousines, se retrouvent dans une maison isolée au milieu des bois. Malgré l’aspect festif de ce rendez-vous annuel, l’ambiance est pesante. De nombreux membres de la famille semblent avoir des secrets, ou du moins des choses à cacher. Et lorsque les enfants vont découvrir le cadavre d’un homme dans le jardin, cela ne va pas arranger les choses. Qui l’a tué ? Pour quelles raisons ? Quels sont les secrets de la famille Coudrier ? En suivant tour à tour différents protagonistes, Malika Ferdjoukh, auteure du roman original, plonge les lecteurs dans un huis clos familial passionnant. Au dessin, le Belge Nicolas Pitz dépeint ce récit très cinématographique dans des tons automnaux qui lui conviennent si bien. Il dessine superbement la nature et les animaux de nos campagnes, tout en éparpillant dans l’album de superbes illustrations qui recouvrent des pleines pages. Une belle découverte ! (tw) « Sombres citrouilles », de Ferdjoukh et Pitz, éditions Rue de Sèvres, 160 pages, 16 € ★★★★✩ Retour sur un duel mythique Une fois ces critères établis, le choix a-t-il été simple ? « Certains personnages m’ont posé question. Il y a par exemple Émile Zola. Il s’est battu contre la peine de mort et s’est insurgé contre l’antisémitisme, en prenant le parti de Dreyfus. Mais avant cela, il avait tenu des propos très limite sur les juifs ! De même, Ernesto Guevara. Il a combattu pour des idéaux, mais il y a bien des aspects de sa personnalité qui posent question, ça n’était pas un tendre. Au final, c’est toujours la notion d’engagement qui l’a emporté. Et l’un comme l’autre se sont pleinement engagés, malgré les réserves que l’on peut avoir. » À l’inverse, y a-t-il des personnages que vous regrettez ne pas avoir sélectionnés ? « Il y a une dizaine d’individus que j’ai dû laisser de côté. Il y en a deux que je regrette un peu plus. J’aurais voulu raconter le travail de Sigmund Freud, mais en l’occurrence, ça n’était pas forcément un ‘combattant’, malgré son puissant engagement. Je regrette aussi de ne pas avoir gardé le Docteur Denis Mukwege (récent prix Nobel de la paix, qui lutte contre l’utilisation du viol comme arme de guerre,ndlr). Il mène un combat indiscutable, et nous avons malheureusement peu d’Africains dans ce livre. » Camille Goret @Camille_Goret Bartholomé De Las Casas, Émile Zola, Martin Luther King, Maria Montesori, Jane Goodall… Ils étaient écrivain, religieux, ou militant. Chacun à leur manière, ils ont contribué à changer le monde. Jean-Michel Billioud et Nicolas André dressent ici le portrait de 30 personnalités dont l’engagement a apporté un plus à l’humanité. Pour chacun d’entre eux, une brève présentation est suivie d’une double page en BD qui raconte un moment clé de leur combat. Ensuite, une dernière page fait le point sur ce que ce combat a apporté, qu’il se soit agi de lutter contre l’esclavage, contre la haine, ou pour l’éducation. On y découvre que le résultat de certains combats que l’on imagine gagnés reste très précaire, et que pour d’autres, tout reste à faire. Les auteurs alternent entre des personnages déjà connus que l’on prend plaisir à redécouvrir, et d’autres, moins célèbres ou dont on ne connaît que le nom, dont on découvre la vie et le combat. (cg) « Les Combattants », de Jean-Michel Billioud et Nicolas André, Casterman, 126 pages, 18,5 € ★★★★✩ en cette fin d’année, il vous sera difficile de passer à côté de du mythique duel entre Ferrari et Ford qui a animé les 24 heures du Mans entre 1964 et 1967. Parallèlement à la sortie du film « Le Mans 66 » avec Matt Damon et Christian Bale, Glénat lance « Le duel Ferrari - Ford ». Aux commandes de cette BD, on retrouve des habitués de la collection « Plein Gaz » avec Christian Papazoglakis et Robert Paquet au dessin ainsi que Denis Bernard au scénario. Ces trois passionnés d’automobile reviennent à l’origine de ce duel mythique, en 1963, lorsqu’Enzo Ferrari renonce au dernier moment au rachat de sa marque par Ford. Furieux, Henri Ford annonce qu’il débloquera l’argent qu’il faudra pour que ses équipes créent une voiture capable de battre Ferrari aux 24h du Mans. Il s’en suit un duel incroyable et rempli de rebondissement qui durera plusieurs années. À la fois classique et réaliste, le dessin retranscrit à merveille l’intensité de cette lutte entre les deux constructeurs. Comme la plupart des albums de la collection « Plein Gaz », « Le Duel Ferrari-Ford » transpire la passion automobile et est rempli de détails et d’anecdotes qui raviveront les passionnés de sport mécanique. (tw) « Le Duel Ferrari - Ford », de Bernard, Papazoglakis et Paquet, éditions Glénat, 48 pages, 13,9 € ★★★✩✩ |