NuMéRo 58 éDiTo Il faut se méfier des expressions toutes faites. « Filer à l’anglaise » par exemple – tirée de l’ancien verbe « anglaiser » qui au xviii e siècle signifiait « voler » – que l’on réserve à celui qui s’en va précipitamment sans dire au revoir et sans se faire remarquer. Tout le contraire vous l’aurez noté de nos amis Britanniques qui depuis le fameux référendum du 23 juin 2016 sur le Brexit ne cessent de trainailler. Voilà trois ans et demi qu’ils annoncent leur sortie imminente de l’Union Européenne et voilà autant de mois qu’ils tergiversent pour matérialiser cette sortie qui, de rebondissements en éclats de voix à la Chambre des Communes, commencent sérieusement à fatiguer tout le monde en Europe. Le bouillant Boris Johnson n’est d’ailleurs pas le dernier à jeter de l’huile sur le feu, multipliant les déclarations à l’emporte-pièce et se contredisant d’un jour à l’autre. Le résultat, c’est que les semaines passant, la date de sortie a été plusieurs fois repoussée et personne n’est encore vraiment capable de savoir de quelle manière les choses vont vraiment s’organiser au lendemain du jour J. Le Brexit acté, combien de mois ou d’années faudra-t-il encore pour négocier un accord de libre-échange ? Sans parler du casse-tête des échanges commerciaux qui angoisse plus d’un chef d’entreprise dans l’Union, que penser des conséquences que le Brexit pourrait avoir dans le secteur du tourisme ? Même s’il n’y a pas besoin de visa, il y a fort à parier qu’il sera plus fastidieux à l’avenir de se rendre à Londres ou à Glasgow, en raison du renforcement des contrôles aux frontières. Pas sûr que ces blocages soient de nature à inciter les groupes Mice par exemple à franchir le Channel aussi fréquemment que dans le passé. Pour le plus grand plaisir sûrement de certaines destinations européennes qui n’en demandaient pas tant ! La Rédaction NUMÉRO 58 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2019