36 Maze Novembre 2015 Art Art et institutionnalisation, fenêtre du changement L’art contemporain intègre en son sein une street culture autrefois alternative et rejetée par la masse. Depuis, celle-ci s’est démocratisée avant de perdre de sa spontanéité et de son anti-conformisme. De la vente à ses commanditaires, retour sur un mouvement qui s’institutionnalise. Kissing Coppers (à gauche) - Banksy. Photo : Reuters Une fois l’art perçu comme une forme d’expression, comme un métier ou un moyen de communication, est apparue la question de sa monétisation. Les artistes ont d’abord eu besoin d’une rémunération pour exercer leurs prouesses, que ce soient des mécènes ou des commanditaires. Une demande de la part de collectionneurs et une économie portant ses fruits, un marché propre lui a alors été logiquement consacré. Au cours du XXe siècle les records de vente se sont succédés, et le XXIe siècle entamé, les chiffres n’ont pas cessé d’augmenter. L’année 2014 a été celle d’un record, comptabilisant un chiffre d’affaires vertigineux s’élevant à 15,2 milliards de dollars. Du jamais vu auparavant ! Ce qui, quelques décennies auparavant, était déconsidéré, trop avant-gardiste ou novateur, trouve aujourd’hui de plus en plus d’amateurs. Pour cela les exemples ne manquent pas. De Van Gogh mort dans la méconnaissance et la pauvreté aux désaccords entourant l’art de rue de Keith Haring, nombreux sont les artistes devenus plus fameux encore après leur mort. Effectivement, ce même Haring mais aussi Jean-Michel Basquiat se partagent, quelques décennies après leurs décès, de nombreuses rétrospectives (Basquiat en 2010 et Haring en 2013 à Paris), des habits ainsi que d’autres objets à leurs effigies (telles que les collections uniqlo), mais plus encore : des places conséquentes dans les chiffres de ventes de l’art contemporain. Selon Artprice, Jean-Michel Basquiat reste |