32 Maze Novembre 2015 Art Climats artificiels : quand l’art contemporain pense les changements climatiques Du 30 novembre au 11 décembre, à Paris, c’est la COP21, c’està-dire le vingt-et-unième sommet durant lequel les chefs d’États présents sont tenus de prendre d’importantes décisions concernant les problématiques liées aux changements climatiques, comme trouver des solutions pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés celsius notamment. Dans le cadre de ce numéro spécial art contemporain, nous vous emmenons découvrir l’approche des artistes face à cette actualité pressante, à travers les Climats Artificiels, poétique exposition installée au cœur de la Fondation EDF. I Impossible de la rater. Colonne vertébrale de cette exposition, l’installation Cloudscapes, de Tetsuo Kondo nous invite immédiatement à monter l’escalier, enfermés dans une pièce aux parois transparentes, pour vivre une expérience inédite : traverser un nuage, et tenter de le ressentir physiquement, de se rapprocher au plus près d’un phénomène météorologique normalement inaccessible. Ainsi s’initie notre déambulation à travers les propositions d’artistes contemporains (parmi lesquels Yoko Ono ou Hans Haacke) pour explorer les enjeux suscités par les changements climatiques. L’exposition se divise en trois parties ayant chacune leur problématique propre et une atmosphère particulière. Les « Catastrophes ordinaires », au sous-sol, se découvrent dans des pièces obscures où l’on entre en traversant d’épais rideaux, prêt à être envoûté par d’inquiétants phénomènes évoquant les issues potentiellement dramatiques de changements climatiques non maîtrisés. De cette manière on peut se confronter à l’installation du collectif Hehe, qui nous montre, presque en temps réel, la qualité de l’air dans le ciel parisien, ou au monde étrange imaginé par Laurent Grasso, où deux soleils éclairent un environnement citadin aux airs post-apocalyptiques. « États transitoires » au rez-de-chaussée, nous présente des œuvres en mutation, des équilibres instables, comme le cyclone éternel de Charlotte Charbonnel, ou le morceau de glace de Cécile Beau, qui fond goutte à goutte, inexorablement. Un peu plus loin, les « panoramas » de Julian Charrière questionnent avec humour notre perception et notre rapport à la nature en recréant des sommets enneigés sublimes qui sont en vérité des monts de gravats de chantier, recouverts de farine. C’est à l’étage que nous découvrons finalement « L’état du ciel », tout en nuages et oxygène. Les Sky TVs de Yoko Ono nous invitent à une contemplation sans fin du ciel qui nous surplombe et nous fascine, et tout autour on peut également admirer les propositions nuageuses de Marina Abramovic ou Alison Moffett. Possible aussi d’apprécier l’exacte couleur du ciel de Coney Island, le 21 novembre 2004 avec les ballons de Spencer Finch, ou de glisser la tête à l’intérieur des |