Manager Tribune Qu’on le veuille ou non, la relation patron - subordonnés est une relation de pouvoir. Les patrons paternalistes se bercent d’illusions lorsqu’ils pensent qu’il suffit de se faire aimer pour la faire oublier. Les subordonnés, eux, n’oublient pas qu’un jour ils peuvent se faire « virer ». LA QUESTION DES RESPONSABILITÉS Donner des responsabilités à tous ses collaborateurs constitue, certes, un beau défi pour le dirigeant d’entreprise dans la mesure où cela lui permet d’augmenter leur compétence mais rien ne dit que son entreprise résistera à ses concurrents et que tous ces collaborateurs ne devront pas un jour changer de métier. C’est pourquoi ils accepteront les responsabilités qui leur sont confiées mais une partie d’eux-mêmes restera sur la réserve. Ils s’engageront mais ils ne mobiliseront pas totalement leur enthousiasme, leur désir de se dépasser, leur curiosité, leur imagination et leur agilité mentale. Or, dans un monde en constante évolution l’entreprise a besoin d’exploiter pleinement tout leur potentiel car les équipes dirigeantes ne réunissent pas suffisamment de talents pour détecter les dangers et surtout les opportunités qui naissent du changement. 6 La chronique de Robert Papin TRANSFORMER VOS COLLABORATEURS EN LEADERS-ENTREPRENEURS C’EST POSSIBLE ! Le dirigeant parfait n’existe pas ! C’est pourquoi le management des hommes c’est comme le bon vin : il faut du temps et de la patience pour arriver à maturité. Les explications et conseils de notre chroniqueur expert, Robert Papin. RECHERCHER DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS Impliquer tous les collaborateurs dans la détection de ces dangers et de ces opportunités c’est possible et c’est probablement le meilleur procédé pour tirer profit du changement, quelle que soit la taille de l’entreprise. Les manutentionnaires sont probablement les mieux placés pour repenser et améliorer leur propre activité et ce n’est pas parce qu’ils sont manutentionnaires qu’ils n’ont pas des idées sur les opportunités que l’entreprise pourrait exploiter. Ils côtoient des transporteurs qui livrent probablement les concurrents et constituent par conséquent une bonne source d‘informations. Ils sont au contact des vendeurs et ils ont probablement des suggestions à formuler pour accroître l’efficacité de ces derniers. Et s’ils reçoivent des clients mécontents peut-être ont-ils des idées dont la mise en œuvre éviterait beaucoup de réclamations. Les collaborateurs chargés de la comptabilité sont les mieux placés pour étudier les procédés susceptibles d’augmenter la pertinence des informations financières que cette comptabilité peut fournir. Mais ce n’est pas parce qu’ils sont comptables qu’ils ne sont pas capables de réfléchir à l’amélioration des produits ou services commercialisés par l’entreprise. En associant tous les collaborateurs à la recherche de nouvelles opportunités, il ne faudra pas s’étonner s’ils s’approprient la paternité de celles qu’ils découvriront dans leur environnement. Ils souhaiteront alors être considérés comme de véritables entrepreneurs et non comme de simples exécutants. Mais n’est-ce pas le rêve de tous les chefs d’entreprise ? n Robert Papin www.robertpapin.com Bio express Ancien officier des nageurs de combat, Robert Papin est Agrégé d’Economie et gestion, docteur en droit. Fondateur d’HEC Entrepreneurs. Il est l’auteur de « Former de vrais leaders c’est encore possible ! » chez Dunod Editeur. Il a également publié des best sellers en management et notamment « Stratégie pour la création d’entreprise » (Dunod) et « L’Art de diriger » (Dunod). « Former de vrais leaders : c’est encore possible ! » de Robert Papin, Editions Dunod, 264 pages, 19 € . |