L'artiste Suki Seokyeong Kang pose avec sa sculpture Grandmother Tower dans son studio de Seochon, quartier à l'ouest du palais royal Gyeongbokgung. Dans ses Mat Serier, elle utilise les tapis traditionnels "hwamunseok", qu'elle tisse et teint. « < une passionnante exposition autour de la notion de place publique ("gwangjang") — lieu de rassemblement démocratique par excellence — explore la perception des valeurs du "nous" au sein de la société coréenne ("The Square : Art and Society in Korea 1900-2019", jusqu'au 9 février). Dans une autre salle du musée dédiée au Korea Artist Prize 2019, l'artiste Hye-soo Park propose un dispositif ludique d'étude sociologique in situ intitulé Who are We ? (Qui sommes nous ?) , dans le cadre de son projet Our Unknown Country (Notre pays inconnu). Cette enquête en temps réel invite le public à répondre à des questions soulevant, à travers des formulations simples, des interrogations intimes sur le concept de nation, de relation à la famille, à une communauté. Cette question du positionnement — et de la dilution — de l'individu dans la société est également au centre des expérimentations proposées par le jeune collectif artistique Studio Concrete, créé en 2014 par l'acteur star Yoo Ah-in. Implanté dans un quartier aux allures de périphérie urbaine peu glamour (Hannam- dong) — mais qui semble être le foyer d'une nouvelle garde créative —, l'espace opère comme un lieu culturel pluridisciplinaire ouvert aux initiatives participatives. S'y retrouvent peintres, artistes, photographes ou designers de mode autour du postulat "tout est art", avec la volonté de fondre les genres et les stéréotypes. Après une collection de vêtements affichant le degré de bien-être à travers des slogans de type "Lazy", "Happy", "Empty", l'artiste Kwon Chulhwa imaginait une danse harmonieuse entre le spectateur et l'oeuvre, dans son exposition "Tango", où ces dernières, plutôt que d'être vendues, étaient destinées à être remplacés par d'autres objets dont la valeur était évaluée par le public. Rêve d'un avenir sans rupture, construit sur le partage et la séparation arbitraire entre l'art et la vie. Les rapports complexes entre l'individu et le "vivre ensemble" sont au coeur de nombreux travaux d'artistes sud-coréens qui aspirent à poser les bases d'un monde plus démocratique et plus libre. "La peinture m'aide à révéler ma voix dans la société dans 136/AIR FRANCE MADAME |