S T YLE C R É A T E U R « < comme la soie, mon cœur balance. J’opte pour la « Cassandra » orange, enlacée par-dessus mes chaussettes blanches, pour le côté cool avec un pantalon, avant de jeter mon dévolu sur la « Portofno », vue aux pieds de Kendall Jenner, Diane Kruger ou Marion Cotillard. Je suis une autre emme, dans le miroir de l’ascenseur qui me renvoie une certaine assurance. Il ne s’agit pas que d’esthétique. Tout l’équilibre de ma posture semble se jouer à très peu de choses : un contreort arrière sufsamment soutenu caressant mon talon et une simple bride sur le cou-de-pied. « C’est tout ce que cet objet renerme de philosophie, de logique de qualité et de créativité qui vous plaît », lance Gianvito Rossi, qui vient de pénétrer dans la pièce adjacente à son bureau. Celui, doté d’une élégance toute milanaise, dans lequel il vient d’emménager, au dernier étage d’un palais du, dans le Quadrilatero milanais. Lampe Joe Colombo, bar à cocktails Jacques Adnet, table basse « Vidun », de Vico Magistretti pour De Padova… L’atmosphère est plus masculine que dans la boutique aux tons poudrés signée Patricia Urquiola, au rez-de-chaussée. « La qualité se trouve dans la technique et la connaissance de l’anatomie », poursuit-il, en m’invitant à prendre place dans un auteuil de Franco Albini, ace à une cheminée d’époque. Sensation agréable des talons s’enonçant dans un tapis signé Gio Ponti. A chaque ois qu’il prononce le mot « qualité », à l’italienne, avec un « è » ouvert d’accent grave, comme dans « s’il vous plaît », il dessine très délicatement avec ses poignets des arcs de cercle au tracé symétrique. Rafnement tout au bout de la ligne, en blaser Tom Ford, regard brun, voix douce xix e 12 2/A I R F R A N CE M A DA M E « Je regarde beaucoup les femmes marcher. Tout part des pieds. Ce sont eux qui dirigent la position du corps. » G i anv i t o Ro s s i < its sot elastic ankle band, but nally I opt or the Portono, seen on the eet o Kendall Jenner, Diane Kruger and Marion Cotillard. In the elevator mirror I’m a diferent person. It’s not just the look o the shoes—my whole bearing has been subtly transormed. « It’s everything that the shoe embodies, the creativity and philosophy o quality, that makes it appealing, » explains Gianvito Rossi in his oce on the top oor. « The quality comes rom technique and an understanding o anatomy. » The son o Sergio Rossi, a master o the high heel and a avorite o the stars in his day, the younger Rossi worked or the amily label or 20 years—until it was sold in 2005, and he decided to create his own signature, perpetuating his ather’s dedication to excellence. « I oten watch women walk, » he says. « Everything comes rom the eet—they |