LI FES T YLE D E S I G N Rêve de plastique Kartell fête ses 70 ans. Rencontre avec Lorenza Luti, héritière de la griffe de mobilier italien. Texte Sabine Bouvet TOUT A COMMENCÉ par une love story à Milan, dans les années 1950, quand la jeune architecte Anna Ferrieri rencontre l’ingénieur chimiste Giulio Castelli. De leurs rêves et de leurs expérimentations les plus folles naît Kartell  : des objets et du mobilier en plastique ultra-modernes et révolutionnaires. Ensemble, ils formeront le couple phare du design à l’italienne. Lorenza Luti est issue de cette lignée prestigieuse. A la tête du département retail & marketing, la jeune femme évoque cette grandmère avant-gardiste qui s’est imposée aux côtés de ses pairs, « un exemple de volonté, de persévérance et d’enthousiasme ». Hommage historique à cette femme charismatique et à tous les designers qui ont répondu à l’appel Kartellau cours des soixante-dix dernières années  : la rétrospective anniversaire au Palazzo Reale à Milan –pendant le Salone del Mobile, en avril prochain – où s’égrainent les noms d’Achille Castiglioni, Gae Aulenti, Ettore Sottsass, Marcel Wanders, Patricia Urquiola ou Philippe Starck avec son iconique chaise « Louis Ghost ». Sans oublier la « Bio Chair », d’Antonio Citterio, en plastique biodégradable, fruit de trois ans de recherche… Visiter aussi le musée de l’entreprise, c’est parcourir l’histoire d’un pays et s’inviter dans les foyers italiens, de la cuisine au salon. Autant d’objets inscrits dans l’ADN de Lorenza. A la maison, ses filles retirent les coussins du divan « Pop Missoni » et font du tobogan sur sa structure en plastique ! L’aînée Sofia a déjà présenté un exposé en classe sur Kartell. La relève est assurée. En haut  : Lorenza Luti assise dans le fauteuil « Mademoiselle », de Philippe Starck, design textile d’Ettore Sottass. Ci-contre, de haut en bas  : la « Bookworm », de Ron Arad, 1993. Les « Componibili », créés en 1967 par Anna Castelli Ferrieri, pièces culte réinterprétées par 15 designers. 19 2/A I R FRANCE M A DA M E G e m s i n p l a s t i c CELEBRAT ING KARTELL’S 70T H A NNIV ERSA RY W IT H LORENZA LUT I, HEIRESS OF T HE ITA LIA N FURNIT URE HOUSE. It all started in Milan in the 1950s, when the architect Anna Ferrieri met and fell in love with Giulio Castelli, a chemical engineer. From their dreams and ambitions came Kartell, a maker of revolutionary plastic furniture. Today their granddaughter Lorenza Luti, the company’s marketing director, speaks admiringly of a matriarch who became a respected designer in a pre-feminist era, « A model of drive, perseverance and enthusiasm. » In April, a retrospective at the Palazzo Reale will honor Ferrieri, and all of the designers who joined the Kartelladventure, from Gae Aulenti and Ettore Sottsass to Patricia Urquiola and Philippe Starck. Lorenza has been surrounded by their creations all her life. At home, her daughters like to use the shell of their Pop Missoni sofa as a playground slide ! The oldest, Sofia, has already done a school project on Kartell. The next generation shows promise. « THE ART SIDE OF KARTELL », du 9 avril au 12 mai, Palazzo Reale de Milan, Italie. kartell.com PRESSE– TOMMASO GESUATO PHOTOS