Lyxor ETF Le Magazine La parole donnée à : Florence Barjou, Responsable de l’allocation d’actifs chez Lyxor A quelle météo s’attendre pour la rentrée des marchés financiers ? Florence Barjou Responsable de l’allocation d’actifs chez Lyxor N o 9 Septembre 2018 Soleil pour les uns, temps brumeux pour les autres…. la météo des plages cet été a aussi impacté les marchés financiers. En effet, si le soleil a brillé aux Etats-Unis, l’Europe s’est enfoncée dans la grisaille. Les marchés émergents ont eux aussi souffert, impactés par les dépréciations massives du peso argentin et de la livre turque. Pour la rentrée, il y a peu de raison que la volatilité de marché se dissipe intégralement. En effet, si les fondamentaux restent solides, il est fort probable qu’en termes d’activité économique, le meilleur soit derrière nous. Aux Etats-Unis les effets de la réforme fiscale devraient commencer à s’estomper au cours du second semestre, et, en dépit d’indicateurs avancés toujours bien orientés, il est peu probable que la croissance du PIB dépasse les 4,2% atteints au deuxième trimestre. L’incertitude générée par la guerre commerciale entre Donald Trump et son homologue chinois pourrait aussi tirer la croissance vers le bas, sans parler de l’impact négatif de la crise dans les pays émergents. Au total si l’expansion économique reste d’actualité, elle devrait perdre un peu de son souffle sur la fin de l’année. Dans cet environnement instable, il nous semble important de privilégier le marché action américain, dont les perspectives de long terme restent malgré tout bien orientées. La marge de manœuvre de la Fed, est, en outre, bien plus importante que celle des autres grandes Banques Centrales. 2 L’Europe, pour sa part, souffre d’un risque politique qui reste important, et d’une construction européenne en panne sèche. La rentrée pourrait offrir des points d’entrée attractifs qu’une gestion tactique pourrait exploiter, acheter sur les replis restant une stratégie valable sur la zone. Le principal risque en cette rentrée nous semble être non pas le risque italien - qui est un risque structurel sur le long terme - mais plutôt un emballement baissier du côté des marchés émergents. En effet, les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Après la Turquie et l’Argentine, dont les devises respectives se sont dépréciées de près de 50% depuis le début de l’année, c’est au tour de l’Indonésie et de l’Afrique du Sud d’inquiéter les marchés. En dépit de valorisations attractives, il nous semble prématuré de revenir sur ce segment. Une stabilisation du sentiment, et, pourquoi pas, une Réserve Fédérale un peu plus dovish permettant une stabilisation du dollar, constitueraient, en revanche un catalyste positif. |