± OPÉRA ART & CULTURE 14 LorraineMagazine Kangmin Justin Kim (Ruggiero), Kristina Mkhitaryan (Alcina) ^ Alcina, figure de résistance Du 11 au 18 mars, le répertoire baroque sera à l’honneur à l’Opéra national de Lorraine avec Alcina de Haendel, en coproduction avec l’Opéra de Dijon et l’Opéra national du Rhin. « e meilleur que (Haendel) ait jamais fait (…), c’est si beau que L je n’ai pas de mots pour le décrire…Pendant que Monsieur Haendel jouait sa partie, je ne pouvais m’empêcher de l’imaginer en nécromancien au milieu de ses propres enchantements. » Ce sont les mots de Mrs Pendarves, amie de Georg Friedrich Haendel, à l’issue de la première représentation d’Alcina en 1735. Sur son île enchanteresse, la puissante Alcina attire les hommes qu’elle transforme, une fois lassée, en animaux ou rochers. Véritable reine de l’illusion, elle manie les apparences, fabriquant un monde où tout n’est que plaisirs, beauté et promesse de satisfactions infinies. Le pouvoir d’Alcina est inspiré du mythe de Circé : cette magicienne qui, dans l’Odyssée, transforme en porcs les compagnons d’Ulysse ayant échoué sur son île. Ce thème de la métamorphose renvoie d’ailleurs à l’une des obsessions du baroque et de sa théorie des affects : l’idée que la musique et la voix seraient capables de modifier l’âme humaine jusqu’à la perte de soi, au même titre que le vin ou les drogues. |