faire le plein de gasoil à la citerne garée sous halle. Ensuite, raccordement avec les deux éléments laissés précédemment, pour former une composition panachée 2100 bleu, XR et 2100 vert. 12h00. Départ vers Auray de vacanciers aux cabas pleins des "nourritures du terroir" nécessaires à la survie en camping. Les réservations pour le Corail sont tombées sur l'imprimante : il est temps d'aller agencer la rame, le plaisir de la matinée... Un p'tit coup de sauna, en parcourant la rame chauffée par le soleil du matin : cinq voitures Corail. Ouf c'est terminé, il faut reconnaître que cela fait suer ! Préparation de l'itinéraire ; le conducteur a mis le 67300 en route. Évolution de la rame voie de circulation, essais de freins, bulletin de composition, il est prêt au départ. Ah ! Notre jeune bagagiste appelle au secours : des valises, trente vélos et une petite moto à expédier vers Paris. Les bonnes volontés "du camping de la gare" ne manquent pas : trois tours chacun et les trente vélos sont chargés dans le fourgon, situé bien entendu, en tête du train ! A l'aide de la rampe, les trois costauds de service hissent la moto. Une chaîne improvisée et les trois chariots à bagages sont dépotés : fermeture du fourgon ! 12h50. Petit contrôle dans la rame pour voir si tout fonctionne bien. La climatisation fait sentir ses effets et on resterait volontiers à l'intérieur. Mon chef de gare se débat avec deux "pulpeuses" Suédoises ou supposées telles... Ah... la barrière des langues... je ne m'inquiète pas, il devrait s'en sortir. Eh ! Il n'a pas un métier facile ! Mais cela à l'air d'être moins désagréable qu'au guichet tout à l'heure, où il s'est "farci" LE client irascible du mois. Il y a Les soucis d'un conducteur d'AEK Parmi les nombreux jeunes du club de St-Grégoire, Cyprien Moqué est sans doute celui qui a soufflé le plus de bougies d'anniversaire... Pensez - donc, il a conduit les AEK sur la ligne de Quiberon ! Les AEK ? Imaginez un long autorail à bogies, conçu avec un réel soucis d'allégement et équipé de deux moteurs diesel 6 cylindres, disposés au milieu de la caisse, sous un kiosque de conduite parfaitement central. Quand on sait qu'un adolescent considère déjà un Picasso comme une sorte d'inénarrable vieux tacot, on peut supposer qu'il fixerait les origines d'un AEK quelque part entre l'épipaléolithique et la chute de l'empire romain ! Né chez Renault entre 1936 et 1938 et immatriculés dans la série X 7000, ces autorails, livrés neufs au centre de Rennes, vont essentiellement assurer des relations directes et express sur les grandes lignes vers St Malo, St Brieuc ou Redon, avec réutilisation vers Nantes ou Lorient. Et dans ce roulement, il y a un demi-tour Auray/Quiberon. Mais là, à défaut d'express dans les horaires, nos AEK vont circuler en omnibus vers la presqu'île avec 6 stations, rapprochées parfois de moins de 2 km, ce qui causait, comme il l'explique, de grands soucis au CRAAR (conducteur de route autorail) Cyprien Moqué : - "Nos Renault AEK étaient équipés de freins à tambour, comme les automobiles de l'époque, dont les garnitures chauffaient vite. Les instructions de conduite nous interdisaient d'employer les freins au-dessus de 60 km/h, seul le frein moteur (avec une très bonne boîte à 4 vitesses électro-pneumatiques) étant autorisé. En cas de freinage d'urgence, ça sentait le "ferrodo"... Mais sur la ligne de Quiberon, où la vitesse était limitée, c'est surtout les freinages successifs qu'il fallait éviter, car en 4 coups de freins, on bousillait les garnitures et c'était la demande de réserve ! Mon autre soucis, sur la ligne de Quiberon, avec ses nombreux PN et ses zones très fréquentées par les piétons le long des plages, c'était le manque de visibilité, car du haut de notre kiosque, perché sur la toiture, nous ne pouvions apercevoir ce qui se passait à moins de 70 m de l'engin et sur les AEK, il n'y avait pas d'homme-pétard" (agent posté à l'avant de l'engin pour détecter les signaux acoustiques et optiques) comme sur les Bugatti ! " Conçu dans un esprit plus proche du concept automobile que ferroviaire, l'AEK n'est guère célébré dans l'édition ferroviaire d'aujourd'hui. Pourtant, Cyprien, qui a toujours préféré la conduite des autorails à celle de la vapeur, conserve un bon souvenir de ces Renault, qui offraient une vision panoramique aux voyageurs, démarraient bien à froid et accéléraient très vite jusqu'à 120 km/h ! Jehan-Hubert Lavie les jours avec et les jours sans. Ce soir, à 19h30, il se remettra de ses émotions. 13h10. Je remets le service à mon "petit camarade" qui ne demande que cela. Place au déjeuner et à l'opération "farniente" : le moment le plus pénible de la journée... Ah ! Il n'est pas si facile à supporter, le soleil breton ! 8 - L'étonnante silhouette d'un Renault AEK. Quatre unités termineront leur carrière sur le Réseau Breton, où a été prise cette photo. 20 Loto Revue 634 mars 2000 |