10 CEA À la une les défis du cea octobre 2011 » > tement implantée ici. Un postdoctorant a d’ailleurs été recruté pour cela », précise Cyril Cayron. Rien de tout cela ne serait possible sans l’intervention du centre de compétence « transversal » dédié à la préparation des échantillons. Il a fallu par exemple mettre au point des « valises » de transport et d’installation des échantillons sous vide afin de pouvoir transférer entre les différents équipements des échantillons sensibles, sans qu’ils soient exposés à l’air, comme les matériaux utilisés dans les batteries lithium. « La préparation est une spécialité à part entière indispensable pour obtenir de « belles caractérisations ». Cela peut exiger la mise en œuvre de techniques très sophistiquées », insiste Jean-Claude Royer. On est assez éloigné ici d’un travail de « petites mains ». Les préparateurs utilisent, entre autres, un appareil à double faisceau d’ions focalisés – des ions galium assez lourds pour enlever de la matière de manière à façonner l’échantillon – muni de nanomanipulateurs pilotés par des joysticks. « Un des plus beaux jouets de la plateforme », sourit Pascale Bayle-Guillemaud. Structure ouverte, la plateforme multiplie les collaborations. Elle a par exemple passé avec le Consortium des moyens techniques communs (CMTC) de l’INPG un accord bilatéral aux termes duquel chaque entité peut utiliser les appareils de l’autre. Autre collaboration, plus originale : un accord avec la société Serma Technologies, installée dans Minatec, qui utilise une partie du parc Les préparateurs utilisent un appareil à double faisceau d’ions focalisés muni de de nanomanipulateurs pilotés par des joysticks. « Un des plus beaux jouets de la plateforme. » Pascale Bayle-Guillemaud, spécialiste en microscopie électronique-CEA-Inac Reconstruction 3D par tomographie électronique de la couche active d’une cellule photovoltaïque hybride. d’équipements de la PFNC pour le compte de clients industriels. « Pour des interventions plus sophistiquées, ils utilisent nos instruments la nuit et durant le week-end. Cela augmente leur taux d’utilisation et permet à Serma Technologies d’avoir accès à des équipements de dernière génération. De notre côté, nous faisons appels à eux lorsqu’il faut par exemple réaliser en urgence des mesures de base », explique Jean-Claude Royer. Des objectifs toujours plus ambitieux Le Titan pico, quant à lui, est au centre d’un tout nouveau laboratoire commun avec la société FEI, son constructeur. Institué pour trois ans, ce laboratoire occupe une personne détachée par FEI, et des chercheurs de la plateforme, sur des thématiques comme la mesure des déformations ou l’holographie électronique. « Nous avons besoin d’eux pour l’aspect acquisition des données, puisque nous ne pouvons pas intervenir sur la machine elle-même. Eux ont besoin de nos compétences en logiciels ou en holographie et sont très intéressés par la variété des échantillons observés sur la plateforme », explique Pascale Bayle-Guillemaud. En quelques années, l’activité de la plateforme a explosé, que ce soit pour ses projets propres, ou dans le cadre de programmes européens, de l’ANR ou de services aux industriels. À l’avenir, les chercheurs veulent encore élargir leur palette. Par exemple en intégrant les techniques de caractérisation optique, encore dispersées dans les instituts fondateurs, ou en développant des liens avec des laboratoires d’informatique. « Nous manquons encore de compétence « embarquée » dans le domaine de la simulation et du traitement de données », estime en effet Jean-Claude Royer. Un autre objectif, plus ambitieux, est de pouvoir suivre l’évolution des échantillons dans le temps, voire d’observer l’influence de l’environnement (conditions physico-chimiques). Enfin, même si les instituts fondateurs se consacrent plutôt à la microélectronique ou aux énergies nouvelles, rien n’interdit d’observer d’autres types d’objets. « Comment répondre aux besoins des biotechnologies ou de la nanotoxicologie ? », s’interroge par exemple Pascale Bayle-Guillemaud. Une réflexion est en cours dans ce sens, et des contacts ont d’ores et déjà été pris avec le Département des microtechnologies pour la biologie et la santé (CEA-Leti) et l’Institut de biologie structurale, une unité mixte CEA-CNRS-Université de Grenoble. |