14 À la pointe les défis du cea juin 2011 DR STR New/Reuters DES MÉTÉORITES TOUTES ONDES DEHORS TEXTE : V. T. M. ENVIRONNEMENT inaperçues, et pourtant, plusieurs météorites de plus d’un mètre de Ellespassent diamètre tombent sur notre planète chaque année. Il arrive parfois que leur arrivée soit suivie en direct. Ce fut le cas de celle qui s’est écrasée, le 15 septembre 2007, près du village de Carancas au Pérou. Lors de sa traversée de l’atmosphère, l’aérolithe a généré deux séries d’ondes infrasonores enregistrées par l’une des stations déployées dans cette région dans le cadre du Vue du cratère provoqué par la chute d’une météorite en 2007 à Carancas, au Pérou, près de la frontière avec la Bolivie. Fragment de la météorite qui s’est écrasée à Carancas, au Pérou. Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Tice). Des chercheurs du CEA-Dam 1 ont voulu vérifier si ces signaux permettent d’en savoir plus sur sa chute, dont la seule trace aujourd’hui est un énorme cratère dans le sol. À partir de ces informations, Christophe Millet et ses collègues ont passé en revue les différents scénarios possibles sur le supercalculateur Tera 100 du CEA, à Bruyères-le-Châtel. En effet, les infrasons générés par l’entrée d’une météorite dans l’atmosphère peuvent résulter de l’onde de choc due à sa vitesse supersonique, ou être consécutifs à sa désintégration en morceaux. En exploitant les signaux captés par la station du Tice en Bolivie, ils ont réussi à déterminer la région de la Terre au-dessus de laquelle les infrasons ont été émis, et à quelle altitude était la météorite à ce moment-là. Puis l’équipe de Christophe Millet est allée plus loin en reconstituant sa trajectoire et sa masse (quelques tonnes pour un diamètre d’un peu plus d’un mètre à l’impact). « Nous avons fait l’hypothèse que la météorite est arrivée d’un seul bloc sur le sol, explique-t-il. Puis nous avons calculé, pour chaque trajectoire et masse probables, le signal qui serait généré lors d’une traversée de l’atmosphère, avant enfin de comparer le résultat avec les données de la station bolivienne. » Conclusion : contrairement à la plupart des météorites de la même famille, il est fort probable que la pierre céleste ne se soit pas désintégrée, au moins durant la première partie de sa chute. Au-delà du suivi des chutes de météorites, ces travaux constituent une avancée majeure dans l’analyse des signaux infrasons. note : 1. Direction des applications militaires. |